Douterserait abandonner la vérité. Le scepticisme, est une doctrine selon laquelle la raison humaine ne peut pas trouver de réponses sûres concernant les questions philosophiques et les énigmes de l’univers, la vérité est une science inexacte.
La vérité, ça crève les yeux, et puis ça sort de la bouche des enfants. Celui qui aime la vérité sait la reconnaître. Il n’y a que la vérité qui blesse. Tout finit toujours par se savoir, et la vérité triomphe à la fin ! De ces enfantillages vous ne croyez pas un mot. Vous savez bien que c’est plus compliqué que ça. Quand les proverbes ou les grands auteurs parlent de la vérité et essaient de livrer une parole sage à son sujet ils sont souvent moins bons que quand ils écrivent sur l’erreur. Il faut dire qu’on parle mieux de ce qu’on connaît. Mais malgré tout, on aspire à la vérité. C’est humain. Mais parce qu’on ne va jamais très loin en suivant une idée fixe, les gens qui cherchent la vérité causent des problèmes quand ils affirment l’avoir trouvée et qu’ils refusent d’en démordre. La vérité d’une idée ne se reconnait pas à la force de conviction de qui la défend. Non seulement il n’y a pas de force intrinsèque des idées vraies, mais en plus la vérité souffre d’un désavantage terrible elle n’est pas toujours crédible — C’est trop beau pour être vrai !—, quand la désinformation, elle, habilement menée, sait se faire plus vraie que nature. Et vous touchez du doigt le dilemme d’une chronique dont le titre est la vérité ». Si pour faire accepter la vérité, il faut la rendre présentable, aimable, souhaitable, accommodante, on la perd en route. Et si ce que je vous dis vous parle, résonne avec ce que vous pensiez déjà, renforce ce que votre intuition vous chuchote… Alors comment savoir si vous n’êtes pas la victime d’une manipulation, d’une indolore séduction ? Après tout, les gens prêtent sans se faire prier l’oreille aux mensonges, s’ils flattent leurs instincts. Il y aurait donc des choses indécidables, des vérités inconnaissables. Cela va nous forcer à l’humilité dans nos tentatives d’explication du monde. Il va falloir renoncer à la prétention de détenir une vérité et opter pour la prudence maximale et la vérification perpétuelle de ce que nous croyons savoir. Devant l’effort colossal que cela implique, on comprend l’attrait du dogme, beaucoup plus reposant. Le monde autour de nous est là. Qu’on le veuille ou non. Ce que je peux apprendre de ce monde, chacun doit pouvoir le savoir aussi bien que moi. Et même dans l’hypothèse –crédible– où le monde serait trop complexe pour que nous le comprenions vraiment, nous pouvons malgré tout construire une représentation approximative de la réalité et nous mettre d’accord sur ses mérites comparés à d’autres représentations moins fidèles. En conséquence, la forme de vérité » à laquelle nous avons accès n’est sans doute pas complètement objective, mais elle est au moins transsubjective. Et nous avons donc les moyens de partager nos connaissances. C’est absolument renversant qu’une espèce de gros primate bipède soit capable d’un tel exploit ! N’est-il pas charitable de lui pardonner de se croire détenteur de réponses définitives ? Or donc la vérité est appelée à changer, comme une immense photographie toujours exposée à la lumière pour que se révèlent de nouveaux détails, lesquels, de temps en temps, changent le sens de la scène que l’on observe. Le plus sage est de continuer à l’observer. L’équipe Acermendax – Thomas C Durand Maxime Ginolin – Musiques Générations Films – Jeremy Guerdat – Thousand Faces Studio Pause Cafein – Studio 51 – Plateau de tournage broadcast – ASTEC Cedoute est la conclusion de leur recherche. Après avoir cherché à acquérir le savoir, le sceptique admet qu’il est impossible de parvenir à des conclusions certaines. Son attitude sera donc désormais celle du doute. La démarche du sceptique est bien une tentative qui aboutit à un renoncement. Le doute fait suite à un échec de la connaissance. Hier, nous avons parlé du fait de faire confiance à Dieu. Aujourd’hui, j’aimerais que nous puissions prendre chacun, personnellement du temps pour identifier les mensonges que nous croyons à propos de Dieu. C’est un exercice libérateur qui remet Dieu à Sa vraie place dans nos cœurs. Il est le Dieu tout puissant et c’est également Un père qui aime Ses enfants. Vous vous demandez pourquoi vous devez faire un tel exercice ? Parce-que ça vous permet d’identifier et de refuser les mensonges de l’ennemi ! Lorsque Dieu nous parle, Ses réponses nous parviennent avec nos propres filtres. En d’autres mots, nous recevons les conseils ou les recommandations de Dieu à travers ce qu’il y a dans notre cœur. S’il y a de la peur, des doutes, de mauvaises croyances sur la nature de Dieu, nous risquons d’interpréter de façon erronée ce qui a été dit. Et ceci est valable lorsque Dieu nous a parlé directement dans notre moment de prière, ou lorsque nous recevons une prophétie d’une autre personne. L’état de votre coeur vous aide à entendre la voix de Dieu et à comprendre Sa volonté. J’aimerais vous inviter à faire cet exercice simple notez tout ce que vous pensez au fond de votre cœur sur Dieu. Vous devez être honnête dans cet exercice, car pour des chrétiens, il est parfois difficile d’admettre qu’ils ont cru des mensonges de l’ennemi sur Dieu. Demandez à Dieu de vous libérer des pensées mensongères et d’enlever de votre coeur toute barrière qui vous empêche de vous approcher librement de Lui. N’oubliez pas que vous êtes Son enfant et que Dieu vous aime de manière inconditionnelle. Dans son livre “Le libérateur” de Neal Anderson propose un exercice de délivrance puissant. Il faut énumérer chaque mensonge et le remplace par la vérité de la manière suivante – Je renonce au mensonge qui prétend que Dieu Mon Père est distant et indifférent. – J’accepte avec joie la vérité qui affirme que Dieu Mon Père est proche et concerné Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée ;Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n’est pas sur ma langue, Que déjà, ô Éternel ! tu la connais entièrement. Tu m’entoures par derrière et par devant, Et tu mets ta main sur moi. Psaumes 139 – Je renonce au mensonge qui prétend que Dieu Mon Père est sévère et exigeant. – J’accepte avec joie la vérité qui affirme que Dieu Mon Père est accueillant et rempli de joie et d’amour. L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi, comme un héros qui sauve ; Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d’allégresse. Sophonie – Je renonce au mensonge qui prétend que Dieu Mon Père est soucieux de supprimer tous les bons côtés de la vie. – J’accepte avec joie la vérité qui affirme que Dieu Mon Père est digne de confiance et désireux de me donner une vie abondante, Sa volonté est bonne, agréable et parfaite Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme ; Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande ! Lamentation 3 Constituez votre propre liste et chaque fois, trouvez dans la Bible la réponse de Dieu à ce mensonge et à cette peur en vous. Faites-le autant de fois que possible et laisser votre coeur s’imprégner de l’amour de Dieu pour vous. Notre prière du jour se base sur le verset suivant Il l’a trouvé dans une contrée déserte, Dans une solitude aux effroyables hurlements ; Il l’a entouré, il en a pris soin, Il l’a gardé comme la prunelle de son oeil, Pareil à l’aigle qui éveille sa couvée, Voltige sur ses petits, Déploie ses ailes, les prend, Les porte sur ses plumes. » Deutéronome 32 Mon Père céleste, je sais que je suis la prunelle de Tes yeux. Je te remercie pour la liberté que Tu me donnes de marcher par la foi et non par la peur. Dans Le Nom puissant de Jésus. Amen publiqueen montrant qu’il n’y avait aucune vérité en matière de justice, ce qui interdisait tout jugement. Derrière la péripétie se cache une tendance profonde de la pensée humaine, dont le scepticisme antique est sans doute le meilleur exemple, qui consiste à remettre en question la vérité, du simple fait que le doute puisse s’introduire dans n’importe quelle pensée. ÉnoncéLa recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ? © 2000-2022, rue des écoles- Нቹ епсուφխщон
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Le nihilisme est une théorie philosophique qui affirme l'absurdité de la vie, l’inexistence de la morale et de la vérité. On associe souvent, à tort, comme des corollaires, le pessimisme et le scepticisme au nihilisme. Car le vrai nihilisme consiste à ne croire en rien, à ne croire en aucune positivité. C’est Nietzsche qui a le premier pointé le nihilisme comme l’ennemi des civilisations modernes, l’accusant des ruiner les fondements de la morale. Histoire du nihilisme Nihilisme » vient du latin nihil, rien, ce qui n'existe pas. Le terme fait son apparition chez Tourgueniev chez lequel le nihilisme est utilisé pour décrire le scientisme brut. Ce terme apparaît en Russie fin 19è, et est connoté politiquement, associé à un mouvement révolutionnaire qui a rejeté l'autorité de l'État, de l’Église et de la famille. Bakounine, le penseur anarchiste, a déclaré la passion pour la destruction est aussi une passion créative! ». L’anarchisme est nihiliste car il refuse que l’autorité ait sa source dans la religion et l’Etat. Prônant une éthique de la subversion, le mouvement a fini par faire l’apologie du terrorisme politique. Avant le 19è siècle, le nihilisme prend ses racines dans le scepticisme antique. Parce qu'ils refusent la certitude, les sceptiques dénoncent les vérités aussi bien que les opinions. D’un point de vue épistémologique, le scepticisme conduit au nihilisme, à l’absence de possibilité de la vérité. Stirner est un des premiers philosophes nihilistes. Pour Stirner, la réalisation de la liberté individuelle est la seule loi, et l'Etat, qui met en péril la liberté, doit être détruit. Nietzsche et le nihilisme Pour la morale de Nietzsche, il n'y a pas d'ordre objectif dans le monde, sauf celui que nous lui donnons. Pour lui, le nihilisme demande un rejet radical de toutes les valeurs et de tout sens Le nihilisme est non seulement la croyance que tout mérite de périr, mais qu’il faut détruire ». Cette destruction du sens est une force destructrice dans l'histoire, source de la plus grande crise de l'humanité et du déclin de la culture européenne.
Quicommence à douter semble ne plus pouvoir s’arrêter, et ainsi désespérer de posséder un jour la vérité. Selon les sceptiques en effet, nos sens sont peu fiables, et nul n’est assuré que son impression subjective lui permet d’inférer une qualité réelle de l’objet. Nos raisonnements eux-mêmes posent problème : tout doit2 Douter serait alors un désir un manque éprouvé ouvrir le champ d'une recherche de la vérité et en ce sens, en doutant on aurait pas renoncé à la vérité mais on aurait commencé à la chercher Vous pouvez utiliser Platon, le soleil la ligne la caverne en insistant sur l'éducation comme conversion. Par exemple: ===>Il est possible
IntroductionDouter, c'est d'abord être dans une incertitude telle qu'elle nous fait hésiter sur le parti à prendre ou l'opinion à adopter. Quand je doute, je ne sais que faire ni que penser, en sorte que mon jugement se trouve comme suspendu. Tout le temps que dure le doute en effet, ma volonté ne parvient pas à se décider tant que je ne renonce à aucune des alternatives qui s'offrent à moi, c'est en fait à l'acte même de juger que je renonce. Car enfin, juger, c'est affirmer ou nier, ce qui implique que ma volonté sorte de l'embarras du choix, tranche et se décide. Mais c'est précisément lorsque je veux m'assurer de bien choisir, c'est-à-dire de ne pas me tromper, que le doute s'empare de moi et me paralyse je retiens mon jugement tant que me font défaut les informations nécessaires ou les raisons me permettant de décider. En ce sens donc, celui qui doute redoute par-dessus tout l'erreur et aspire à être dans le vrai, et c'est précisément parce qu'il ignore ce qu'il en est, en vérité, qu'il se met à douter. Le doute alors, loin de nous faire renoncer à la vérité, serait au contraire un passage obligé pour celui qui, comme le disait Descartes, refuse de se décider pour de faibles raisons ».Cependant, lorsqu'un doute me saisit, je me trouve bien dans une situation telle que ce que je tenais pour vrai se trouve ébranlé ; il est alors possible que je doive y renoncer, c'est-à-dire accepter de m'en défaire. Mais renoncer à ce que je tenais pour vrai, est-ce renoncer à la vérité en elle-même ? Quand le doute s'installe en mon esprit, ne suis-je pas précisément en mesure de réformer ma pensée et de me défaire de mon erreur éventuelle, progressant ainsi vers la vérité ? C'est ici que le doute acquiert sa valeur proprement philosophique. D'une hésitation embarrassée dictée par la prudence, d'une incertitude subie qui attend de pouvoir se décider, le doute est en mesure de devenir non plus passif et indésirable, mais actif et volontaire, lorsque je décide d'examiner mes croyances – de les remettre en doute, étape douloureuse s'il en fut, mais nécessaire à qui du moins recherche la vérité. Il ne s'agit plus ici de refuser de trancher sans raisons suffisantes, mais d'examiner les raisons pour lesquelles habituellement nous tranchons, c'est-à-dire douter de ce dont, dans le cours ordinaire de la vie » pour reprendre une autre expression cartésienne, nous ne doutons justement décidant alors d'abandonner mes vérités et de les mettre en doute, il semblerait que, loin de cesser de prétendre au vrai, j'emprunte le seul chemin qui me permette de l'atteindre avec assurance ; mais encore faut-il que la vérité ne m'apparaisse pas comme un vain mot, et l'accès à cette dernière comme une impossibilité si le doute est en effet appelé à se prolonger, c'est à la vérité elle-même que je devrai alors renoncer – faire du doute non plus une étape, mais un état destiné à demeurer le nôtre, c'est de fait poser qu'il faudra se passer de la vérité elle-même, et réputer par avance vaine sa recherche. Lorsqu'en effet le doute s'installe et perdure, lorsqu'il m'amène non pas à peser mon jugement et à examiner la validité de mes raisons, mais à renoncer à tout jugement, n'est-ce pas à la vérité elle-même qu'il renonce ?I. Le doute comme chemin jusqu'au vraiDans ce que Husserl nommait notre attitude naturelle », nous cherchons toujours à lever le doute s'il nous arrive de douter de quelque chose ou de quelqu'un, si tel propos peut parfois nous sembler douteux ou telle attitude suspecte, alors nous nous employons à mettre un terme à notre hésitation en trouvant des raisons de trancher. Dans notre vie quotidienne, le doute nous est par conséquent imposé comme de l'extérieur, il ouvre dans nos certitudes une faille qu'il s'agit de résorber au plus vite le monde de l'attitude naturelle est en fait un monde d'où tout doute doit être exclu, un monde où si nous subissons parfois les affres de l'incertitude, ce n'est jamais de nous-mêmes, de nos opinions et de nos jugements que nous doutons. Notre mouvement premier, par conséquent, c'est justement de ne pas remettre en doute ce que nous-mêmes tenons pour vrai ce pourquoi, d'abord et le plus souvent, ce sont des préjugés qui nous tiennent lieu de raisons, lesquels sont à vrai dire d'autant plus douteux que nous n'en doutons pas. Ainsi, il ne viendrait à l'idée de personne de se demander si nos certitudes naturelles » sont bel et bien fondées le monde est tel que je le perçois et tel que je le pense, sans qu'il faille m'interroger davantage sur les fondements de cette belle certitude, que Husserl nomme la thèse du monde ». Le monde extérieur existe, et il est en soi ce qu'il est pour moi cette thèse a l'évidence de ce qui va de soi, et dont nul ne songerait à douter, à moins d'être un qu'est-ce qui vient justifier cette conviction subjective ? Après tout, et comme le montrait Descartes, il se pourrait fort bien que ce monde même, et tout ce qu'il renferme, ne soit que le produit d'un songe bien lié », et qu'il n'ait pas plus de vérité que les illusions de mes songes. Rien ne m'assure qu'il existe bien quelque chose hors de moi, que ma pensée est conforme à un objet extérieur à elle ; et si j'en suis convaincu au point de ne jamais chercher à fonder cette conviction en raison, c'est nul doute parce que je suis moins préoccupé par la recherche de la vérité, que par la nécessité d'agir et d'œuvrer. Tel est le sens de la morale par provision » chez Descartes si rien ne m'assure que mes certitudes subjectives les plus fondamentales sont effectivement fondées, et si le plus souvent je ne m'en soucie guère et ne pense pas l'insuffisance de leurs fondements comme une objection propre à retenir mon attention, c'est parce que je suis d'abord tenu par l'urgence de l'action. À même la vie quotidienne, il n'est guère temps de suspendre notre jugement, de douter de tout dans l'espoir de dégager des fondations solides à l'édifice du savoir le temps de la vie quotidienne n'est pas le temps de la recherche de la vérité, lequel réclame de mettre un terme à notre pourtant au cœur même de cette existence quotidienne que le doute parfois nous saisit ce que j'aurais juré être vrai s'est révélé faux, j'ai fait une erreur grossière, je me suis lourdement trompé. Or, l'expérience de l'erreur n'est autre que celle de l'insuffisance de nos certitudes subjectives il ne suffit pas d'être convaincu pour être dans le vrai – en d'autres termes, la certitude subjective de la conviction n'est pas la certitude objective du savoir. Quand je me trompe, c'est l'erreur qui me semble vraie je ne me trompe qu'en étant certain de mon fait, sans quoi je me corrigerais de moi-même, en sorte que la plus simple erreur deviendrait impossible. Quand je me trompe autrement dit, je ne sais pas que je me trompe ; par conséquent, je puis me tromper bien plus souvent que je ne le crois, en sorte que mes convictions se trouvent frappées d'un indice de pourquoi le doute apparaît comme étant le geste philosophique primordial, par lequel nous nous mettons en quête de la vérité si d'habitude nous ne la cherchons guère, c'est parce que nous sommes convaincus de la déjà posséder ; mais lorsque cette conviction même s'avère douteuse, quand la validité de mes certitudes se trouve remise en cause, alors il me faut suspendre mon jugement le temps de trancher. Socrate est ainsi parfois comparé à un poisson-torpille, cette raie électrique dont la décharge plonge sa victime dans la torpeur et la sidération lors même que son interlocuteur est d'emblée persuadé de détenir la vérité, Socrate fait en quelques questions voler en éclats ses belles certitudes, et le laisse démuni. Ménon est certain de savoir ce qu'est la justice ; Lachès, ce général courageux, pense pouvoir facilement produire une définition du courage ; tous deux quitteront pourtant Socrate en ayant abandonné là leurs convictions. Si parfois le dialogue se poursuit jusqu'à l'obtention d'une définition valide, il arrive souvent qu'il se referme sans qu'une solution ait été trouvée à la question initiale sommé par l'autre de dire ce qu'est en vérité la justice, ou le courage, Socrate alors affirme n'en rien savoir ; mais mieux vaut savoir que l'on ne sait pas, que de croire savoir ce qu'en fait on ignore. C'est donc bien mal à propos que nous vivons difficilement l'épreuve du doute, en ceci qu'elle nous force à abandonner nos préjugés une telle perte est en soi un gain, car l'opinion infondée n'est pas seulement une erreur, un défaut de vérité, mais bien un obstacle qui nous dispense de sa recherche – ne peut chercher la vérité, que celui qui sait ne la point posséder Du doute sceptique à la solution kantienneNous comprenons alors pourquoi Descartes peut faire du doute l'instrument même de sa méthode remettre tout en doute jusqu'à trouver ce dont nul ne peut douter, voilà la seule solution pour qui cherche à donner un fondement indubitable au savoir. Le doute cartésien est donc aussi exagéré que provisoire il faut faire comme si l'ombre d'un doute suffisait à rendre un jugement faux, mais cette exagération même permet de dégager la certitude absolue du cogito, je pense, donc je suis ». Quand bien même toutes mes pensées seraient fausses, et fausses toutes mes certitudes, celle-là demeurerait intacte pour se tromper, il faut penser, en sorte qu'il est indubitable que j'existe en tant que chose qui pense. Cette certitude première va nous permettre, selon Descartes, de rebâtir l'édifice du savoir sur des fondements certains le doute, en détruisant nos convictions subjectives, nous permet de dégager ce qui est véritablement indubitable. Le cogito devient alors le modèle même de la vérité, auquel nous pourrons comparer toutes nos autres idées celles qui seront aussi claires et distinctes que lui seront nécessairement comprenons également ce qui sépare le doute cartésien du doute sceptique pour les sceptiques précisément, le doute n'est pas l'instrument de la recherche de la vérité, il n'est pas une étape provisoire sur le chemin menant à la certitude, mais un état qui doit être maintenu tant que durera notre vie. J'existe, j'éprouve telle ou telle affection hors de cela, rien n'est certain, en sorte que c'est la vérité même qui doit être réputée définitivement hors de notre portée. On ne peut ni dire que la vérité existe, ni qu'elle n'existe pas, parce qu'on n'en peut rien dire du tout, voire parce qu'on ne peut rien dire du tout. Toute parole qui exprimerait autre chose qu'un état interne doit être suspendue, comme tout jugement portant sur autre chose qu'une sensation. Je peux bien dire que j'ai froid dans l'eau, mais non que cette eau est froide un autre la trouverait tiède, un pingouin la trouverait chaude. Les dix modes sceptiques, tels qu'ils sont exposés par Sextus Empiricus, sont destinés à produire une isosténie systématique des jugements toute proposition peut se voir opposer une proposition contraire tout aussi vraisemblable, en sorte que toute décision touchant la vérité doit être suspendue. Tout jugement est ainsi relatif à celui qui juge la porte est fermée pour le chien, mais ouverte pour le moustique qui n'est pas arrêté par si peu argument de la variété des animaux ; tel trouvera cette saveur douce, tel autre amère argument de la variété des individus. Tout jugement est également relatif à ce qui est jugé un grain de sable paraîtra rugueux au toucher, une poignée de sable semblera douce, etc. En conséquence, il est impossible d'énoncer quelque vérité absolue que ce faut-il faire du doute une épreuve provisoire, ou une suspension continue du jugement ? Il revient à Kant d'avoir renvoyé dos à dos les dogmatiques, pour qui la raison peut parvenir à la certitude en toute chose, et les sceptiques pour qui rien n'est jamais certain on est passé de trop de confiance accordée aux pouvoirs de la raison, à trop de défiance. En d'autres termes, si nos facultés de connaître ne peuvent pas tout démontrer, il serait faux d'affirmer qu'elles ne peuvent rien démontrer du tout. Pour connaître, en effet, il faut un contenu qui nous est fourni par l'intuition ou expérience sensible, et un concept qui nous vient de notre entendement ; lorsque les deux sont réunis, alors la connaissance est effectivement certaine. Cependant, cette conjonction heureuse n'est pas en soi toujours possible il existe des idées de notre pensée dont nous ne pouvons avoir aucune intuition. Ainsi, par exemple, nous avons bien un concept de Dieu, être éternel et ubiquitaire ; mais précisément, toute perception ne peut avoir lieu que dans le temps et dans l'espace. De là, il ressort que nous ne pouvons pas avoir une intuition sensible de Dieu notre concept de Dieu est destiné à demeurer vide à jamais, en sorte que si nous pouvons bien penser à un être divin, nous n'en pouvons rien connaître et ne pourrons jamais démontrer son existence pas plus, au reste, que son inexistence.Il n'y a de connaissance que dans les limites de l'expérience possible la connaissance peut bien être certaine, mais tout ne peut pas être connu, en sorte que les dogmatiques et les sceptiques ont tous également tort. Tout n'est pas douteux, mais nous ne pouvons acquérir sur toutes nos idées une certitude indubitable le savoir est réel, mais il est limité. ConclusionLors même que le doute sceptique nous conduisait à renoncer à la vérité elle-même et posait qu'il fallait bien nous en passer, l'idéalisme cartésien affirmait finalement que le doute n'était nécessaire que pour autant qu'il était provisoire une fois dégagé l'indubitable, c'est à la recherche de la vérité qu'il fallait passer. Kant nous a permis de renvoyer dos à dos, comme deux excès, ces deux attitudes le doute n'est pas une fin en soi, mais il ne saurait être considéré comme une simple étape sur le chemin de la certitude, parce que les objets qui outrepassent les limites de notre connaissance demeureront à jamais douteux. Comme le disait Husserl, le doute est le geste fondamental pour qui s'enquiert de vérité, précisément parce qu'il doit être maintenu tout au long de notre quête, dans une constante méfiance non pas vis-à-vis du monde, mais de soi-même ne rien accepter comme vrai qui ne soit effectivement démontré, se méfier de sa propre opinion comme possiblement infondée, voilà le premier pas indispensable à toute recherche de la vérité. Lemercredi 17 août, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a invité son jeune auditoire francophone, réuni au Palladium-Haupthalle