EnHaĂŻti, l’ombre des gangs se dresse aussi lors des catastrophes naturelles. Ainsi l’aide aux sinistrĂ©s du Sud frappĂ©s par le sĂ©isme du 14 SUITE ET DÉLIVRANCE. Le lendemain, les enfants ne parlĂšrent dans la journĂ©e que du naufrage et des sauvages, du courage de M. de Rosbourg, de sa bontĂ© pour Paul. Paul, lui dit Marguerite, tu es et tu resteras toujours mon frĂšre, n’est-ce pas ? Je t’aime tant, depuis tout ce que tu as racontĂ© ! Tu aimes papa comme s’il Ă©tait ton papa tout de bon et papa t’aime tant aussi ! On voit cela quand il te parle, quand il te regarde. PAUL. Oui, Marguerite, tu seras toujours ma petite sƓur chĂ©rie, puisque nous avons le mĂȘme pĂšre. MARGUERITE. Dis-moi, Paul, est-ce que ton pĂšre, qui est mort, ne t’aimait-pas ? PAUL. Je ne devrais pas te le dire, Marguerite, puisque mon pĂšre m’a dĂ©fendu d’en parler ; mais je te regarde comme ma sƓur et mon amie, et je veux que tu saches tous mes secrets. Non, mon pĂšre d’Aubert ne m’aimait pas, ni maman non plus ; quand je n’étais pas avec Sophie, je m’ennuyais beaucoup ; j’étais toujours avec les domestiques, qui me traitaient mal, sachant qu’on ne se souciait pas de moi. Quand je m’en plaignais, maman me disait que j’étais difficile, que je n’étais content de rien, et papa me donnait une tape et me chassait du salon en me disant que je n’étais pas un prince, pour que tout le monde se prosternĂąt devant moi. MARGUERITE. Pauvre Paul ! Alors tu as Ă©tĂ© heureux avec papa, qui a l’air si bon ? PAUL. Heureux comme un poisson dans l’eau ! Mon pĂšre, ou plutĂŽt notre pĂšre, est le meilleur, le plus excellent des hommes. Les sauvages mĂȘmes l’aimaient et le respectaient plus que leur roi. Tu juges comme je dois l’aimer, moi qui ne le quittais jamais et qu’il aimait comme il t’aime. MARGUERITE. Et comment se fait-il que le Normand ne soit pas restĂ© avec vous ? PAUL. Tu sauras cela ce soir. MARGUERITE. Oh ! mon petit Paul, dis-le-moi, puisque je suis ta sƓur. PAUL, l’embrassant et riant. Une petite sƓur que j’aime bien, mais qui est une petite curieuse et qui doit s’habituer Ă  la patience. Marguerite voulut insister, mais Paul se sauva. Marguerite courut aprĂšs lui et appela Ă  son secours Jacques, qu’elle rencontra dans une allĂ©e. Tous deux se mirent Ă  la poursuite de Paul, qui leur Ă©chappa avec une agilitĂ© surprenante ; Sophie, Jean, Camille, Madeleine et LĂ©on s’étaient pourtant mis de la partie et couraient tous Ă  qui mieux mieux. Quelquefois Paul Ă©tait dans un tel danger d’ĂȘtre attrapĂ©, que tous criaient d’avance Il est pris, il ne peut pas Ă©chapper ; » mais au moment oĂč on avançait les bras pour le prendre, il faisait une gambade de cĂŽtĂ©, se lançait comme un daim et disparaissait aux yeux des enfants Ă©tonnĂ©s. Ils revinrent dans leur jardin haletants et furent surpris d’y trouver Paul. Tu cours comme un vrai sauvage, lui dirent Sophie et Marguerite. C’est Ă©tonnant que tu aies pu nous Ă©chapper. PAUL. C’est chez les sauvages en effet que j’ai appris Ă  courir, Ă  Ă©viter les dangers, Ă  reconnaĂźtre les approches de l’ennemi. Mais voilĂ  la cloche du dĂźner qui nous appelle ; mon estomac obĂ©it avec plaisir Ă  cette invitation. MARGUERITE. Et ce soir tu achĂšveras ton histoire, n’est-ce pas ? PAUL. Oui, petite sƓur, je te le promets. Et ils coururent tous au salon, oĂč on les attendait pour se mettre Ă  table. AprĂšs le dĂźner, et aprĂšs une trĂšs-petite promenade, qui fut trouvĂ©e bien longue et que les parents abrĂ©gĂšrent par pitiĂ© pour les gĂ©missements des enfants et pour les maux de toute sorte dont ils se plaignaient, on rentra au salon et chacun reprit sa place de la veille. Marguerite ne manqua pas de reprendre la sienne sur les genoux de son pĂšre, et de lui entourer le cou de son petit bras. Je suis restĂ© hier, dit Paul, au moment oĂč mon pĂšre appelait le Normand pour abattre des arbres et construire notre hutte. Les sauvages s’étaient dĂ©jĂ  mis au travail ; ils commençaient Ă  couper lentement et pĂ©niblement de jeunes arbres, avec des pierres tranchantes ou des morceaux de coquilles. Mon pĂšre et le Normand arrivĂšrent Ă  eux, les Ă©cartĂšrent, brandirent leurs haches et abattirent un arbre en deux ou trois coups. Les sauvages restĂšrent d’abord immobiles de surprise mais, au second arbre, ils coururent en criant vers le village, et on vit accourir avec eux leur roi et le chef ami qui Ă©tait chez eux en visite. Mon pĂšre et le Normand continuĂšrent leur travail. À chaque arbre qui tombait, les chefs approchaient, examinaient et touchaient la partie coupĂ©e, puis ils se retiraient et regardaient avec une admiration visible le travail de leurs nouveaux amis. Quand tous les arbres nĂ©cessaires furent coupĂ©s, taillĂ©s et prĂȘts Ă  ĂȘtre enfoncĂ©s en terre, mon pĂšre et le Normand firent signe aux sauvages de les aider Ă  les transporter. Tous s’élancĂšrent vers les arbres, qui dans cinq minutes furent enlevĂ©s et portĂ©s, ou traĂźnĂ©s en triomphe Ă  travers le village, avec des cris et des hurlements qui attirĂšrent les femmes et les enfants. On leur expliquait la cause du tumulte ; ils s’y joignaient en criant et gesticulant. Quand tous les arbres furent apportĂ©s sur l’emplacement oĂč devait ĂȘtre bĂątie la hutte, mon pĂšre et le Normand se firent des maillets avec leurs haches, et enfoncĂšrent en terre les pieux Ă©pointĂ©s par un bout. Ils eurent bientĂŽt fini et ils se mirent Ă  faire la couverture avec les bouts des cocotiers abattus, garnis de leurs feuilles, qu’ils posĂšrent en travers sur les murs formĂ©s par les arbres. Ils reliĂšrent ensuite avec des lianes les bouts des feuilles de cocotier, et les attachĂšrent de place en place aux arbres qui formaient les murs. Ensuite, ils bouchĂšrent avec de la mousse, des feuilles et de la terre humide, les intervalles et les trous qui se trouvaient entre les arbres. Je les aidai dans cette besogne ; mes petits amis les sauvages voulurent aussi nous aider et furent enchantĂ©s d’avoir rĂ©ussi, il ne s’agissait plus que de faire une porte. Mon pĂšre alla couper quelques branches longues et minces et se mit Ă  les entrelacer comme on fait pour une claie. Quand il en eut attachĂ© avec des lianes une quantitĂ© suffisante, lui et le Normand tirĂšrent leurs couteaux de leurs poches, et se mirent Ă  tailler une porte de la grandeur de l’ouverture qu’ils avaient laissĂ©e. Ils l’attachĂšrent ensuite aux murs, comme on attache un couvercle de panier. Les sauvages, qui s’étaient tenus assez tranquilles pendant le travail, ne purent alors contenir leur joie et leur admiration ; ils tournaient autour de la maison, ils y entraient, ils fermaient et ouvraient la porte comme de vĂ©ritables enfants de deux ans. Le roi s’approcha de mon pĂšre, lui frotta l’oreille de la sienne, et lui fit comprendre qu’il voudrait bien avoir cette maison. Mon pĂšre le comprit, le prit par la main, Les sauvages ne purent contenir leur joie et leur admiration. le fit entrer dans la maison et ferma la porte sur lui. Le roi ne se possĂ©da pas de joie, et commença avec ses sujets une ronde autour de la maison. Il fit signe Ă  mon pĂšre que cette nuit la maison servirait Ă  ses nouveaux amis, et qu’il ne la prendrait que le lendemain. Mon pĂšre lui expliqua, par signes aussi, que le lendemain il lui ferait une seconde chambre pour les femmes et les enfants, ce qui redoubla la joie du roi. Le chef ami regardait d’un Ɠil triste et envieux, lorsque tout Ă  coup son visage prit un air joyeux ; il dit quelques mots au roi, qui lui rĂ©pondit Vansi, Vansi, pravine. Alors le chef s’approcha du Normand, frotta son oreille contre la sienne, et le regarda d’un Ɠil inquiet. Mon commandant, dit le Normand, je n’aime pas ce geste-lĂ . Le sauvage me dĂ©plaĂźt ; au diable lui et son oreille ! — Tu vas le mettre en colĂšre, mon Normand, rends-lui son frottement d’oreille. Si nous les fĂąchons, ils sont mille contre un ; quand nous en tuerions chacun un cent, il en resterait encore dix-huit cents, et nous autres expĂ©diĂ©s, mon Paul restera victime de ta dĂ©licatesse. — C’est vrai, mon commandant ; c’est vrai cela. » En frottant son oreille contre celle du sauvage Tiens, diable rouge, la voilĂ  mon oreille de chrĂ©tien, qui vaut mieux que ton oreille de paĂŻen. » Le chef parut aussi joyeux que l’avait Ă©tĂ© le roi, et donna un ordre qu’exĂ©cuta un sauvage ; il reparut avec le lien de l’amitiĂ© ; le chef fit Ă  son bras et Ă  celui du Normand la mĂȘme cĂ©rĂ©monie qu’avait faite le roi Ă  mon pĂšre. Le Normand avait l’air mĂ©content et humiliĂ©. Mon commandant, dit-il, si ce n’était pas pour vous obĂ©ir, je ne me laisserais pas lier Ă  ce chien d’idolĂątre. J’ai dans l’idĂ©e qu’il n’en rĂ©sultera rien de bon. Pourvu que je reste prĂšs de vous et de Paul, Ă  vous servir tous deux et Ă  vous aimer, je ne demande rien au bon Dieu. » Mon pĂšre serra la main au bon Normand, que j’embrassai ; mes petits amis, qui imitaient tout ce que je faisais, voulurent aussi embrasser le Normand, qui allait les repousser avec colĂšre, lorsque je lui dis Mon bon Normand, mon ami, sois bon pour eux ; ils m’aiment. » Ce pauvre Normand ! je vois encore sa bonne figure changer d’expression Ă  ces paroles, et me regarder d’un air attendri en embrassant les sauvageons du bout des lĂšvres. Pendant ce temps on avait apportĂ© le repas du soir. Tout le monde s’assit par petits groupes comme le matin ; les femmes nous servaient. Mes amis sauvages me placĂšrent entre eux deux, en face de mon pĂšre, qui Ă©tait entre le roi et le Normand, liĂ© au bras du chef. AprĂšs le souper, que je mangeai de bon appĂ©tit, le chef dĂ©lia le Normand, qui fut obligĂ© de passer Ă  son cou la moitiĂ© du lien, et chacun se retira chez soi. Mais on voyait encore des tĂȘtes apparaĂźtre par les trous qui servaient d’entrĂ©e aux huttes. Paul, me dit mon pĂšre, avant de dormir, remercions Dieu de ce qu’il a fait pour nous ; aprĂšs nous avoir sauvĂ©s du naufrage, il nous a envoyĂ©s dans une tribu de braves gens, oĂč nous vivrons tranquillement jusqu’à ce que nous ayons la bonne chance d’ĂȘtre recueillis par des EuropĂ©ens, ce qui arrivera bientĂŽt, j’espĂšre. Prions aussi pour ceux qui ne sont plus. » Et me faisant mettre Ă  genoux entre lui et le Normand, Ă  la porte de notre cabane, il rĂ©cita avec nous le Pater, l’Ave, le Credo, le De profundis, puis il pria tout bas, aprĂšs quoi il se leva, posa sa main sur ma tĂȘte et me dit Mon fils, je te bĂ©nis. Que Dieu t’accorde la grĂące de ne jamais l’offenser et d’ĂȘtre un bon chrĂ©tien. » Il m’embrassa ensuite, je pleurai, et je le tins longtemps embrassĂ©. Avant d’entrer dans notre maison, nous vĂźmes tous les sauvages Ă  l’entrĂ©e de leur hutte, nous regardant avec curiositĂ©, mais en silence. Nous rentrĂąmes, le Normand ferma la porte. Il nous faudrait un verrou, mon commandant, dit-il. On ne sait jamais si l’on est en sĂ»retĂ© avec ces diables rouges. » Mon pĂšre sourit, lui promit d’en fabriquer un le lendemain, et je m’étendis entre lui et le Normand ; je ne tardai pas Ă  m’endormir. Mon pĂšre et le Normand, qui n’avaient pas dormi, pour ainsi dire, depuis quatre jours, s’endormirent aussi. Dans la nuit j’entendis ronfler le Normand, j’entendis aussi mon pĂšre parler en rĂȘvant Marguerite ! Marguerite ! ma femme ! mon enfant ! » Le lendemain, mon pĂšre et le Normand firent une seconde chambre Ă  la maison oĂč nous avions passĂ© la nuit, comme ils l’avaient promis au roi, puis ils bĂątirent une autre cabane pour nous-mĂȘmes. Le roi, impatient de s’installer dans son nouveau palais, y fit apporter tout de suite les nattes et les calebasses qui formaient son mobilier ; il avait aussi quelques noix de coco sculptĂ©es, des coquilles travaillĂ©es, des flĂšches, des arcs et des massues. Mon pĂšre tailla quelques chevilles, qu’il enfonça dans les intervalles des arbres, et il suspendit Ă  ces clous de bois les armes et les autres trĂ©sors du roi, qui fut si enchantĂ© de cet arrangement, qu’il appela tous les sauvages pour l’admirer. Leur respect pour mon pĂšre augmenta encore aprĂšs l’examen des chevilles. Ils ne pouvaient comprendre comment ces chevilles tenaient ; mon pĂšre, voyant leur inquiĂ©tude, en fit une devant eux et l’enfonça dans une fente, Ă  leur grande surprise et joie. J’aidais mon pĂšre et le Normand Ă  prĂ©parer les chevilles, Ă  couper des liens avec mon couteau, Ă  chercher la mousse et la terre pour boucher les trous. Cette seconde maison fut bien plus jolie et plus grande que la premiĂšre, et, malgrĂ© les dĂ©sirs du roi clairement exprimĂ©s, mon pĂšre voulut la garder, et la conserva pendant les cinq longues annĂ©es que nous avons passĂ©es prĂšs de ces sauvages. Les jours suivants il fabriqua des escabeaux et une table, puis il tapissa toute la chambre de grandes feuilles de palmier, qui faisaient un charmant effet. Il fit aussi, dĂšs le premier jour, une croix en bois, qu’il enfonça prĂšs du seuil de notre porte, et devant laquelle, matin et soir, nous faisions notre priĂšre Ă  genoux ; le dimanche et les fĂȘtes, nous chantions aussi des cantiques, des psaumes et d’autres chants d’église que m’apprit mon pĂšre. Les sauvages, qui nous regardaient d’abord, voulurent faire comme nous ensuite ; j’appris Ă  mes petits amis les paroles que je chantais ; ils prononçaient d’abord trĂšs-mal, ce qui nous faisait rire, mais au bout de peu de temps ils prononçaient aussi bien que nous. Nous leur apprĂźmes petit Ă  petit Ă  parler français, et eux nous apprirent leur langage ; nous finĂźmes par nous comprendre parfaitement. MARGUERITE. Oh ! dis-nous quelque chose en sauvage, Paul, je t’en prie. PAUL. Pelka mi hane, cou rou glou. CAMILLE. Oh ! que c’est joli ! que c’est doux ! Qu’est-ce que cela veut dire ? PAUL. Cela veut dire Je ne te quitterai jamais, amie de mon cƓur. » M. DE ROSBOURG. Brese ni Kouliche, na ne hapra. PAUL. Non, mon pĂšre, non, jamais, je vous le jure. MARGUERITE. Qu’est-ce que papa t’a dit ? PAUL. Mon pĂšre m’a dit Quand tu seras grand, tu nous oublieras. » Et moi je rĂ©ponds et je jure que je ne vous quitterai et que je ne vous oublierai jamais. Me sĂ©parer de vous, ce serait souffrir ou mourir. MARGUERITE, lui serrant les mains. Bon Paul, comme je t’aime ! PAUL. Et moi donc ! si tu pouvais savoir comme je t’aime, comme j’aime mon pĂšre, comme j’aime
 se tournant vers Mme de Rosbourg ma mĂšre !
 Le permettez-vous ? MADAME DE ROSBOURG, le serrant dans ses bras. Oui, mon fils, mon cher Paul, tu seras mon fils, et je serai ta mĂšre. » Paul reprit, aprĂšs un instant de silence Mais avant que nous ayons pu nous comprendre, il nous arriva un malheur bien grand, qui nous affligea profondĂ©ment. Notre bon Normand nous fut enlevĂ©. JACQUES. Comment par qui ? Pourquoi l’as-tu laissĂ© enlever ? PAUL. Nous n’avons pu l’empĂȘcher malheureusement. Je vous ai dit que le chef ami qui Ă©tait en visite chez le roi avait liĂ© amitiĂ© avec le Normand. Je vous ai dit que le Normand y avait de la rĂ©pugnance, qu’il ne laissa faire le chef que pour obĂ©ir Ă  son commandant. Nous ne savions pas alors que lorsqu’on s’était laissĂ© lier au bras d’un homme, on s’engageait Ă  ĂȘtre son ami, Ă  le protĂ©ger et Ă  le dĂ©fendre contre tous les dangers. Et quand, aprĂšs avoir coupĂ© le lien, on le mettait Ă  son cou, on s’engageait Ă  ne jamais se quitter, Ă  se suivre partout. Quelques jours aprĂšs son arrivĂ©e, le chef s’apprĂȘta Ă  retourner dans son Ăźle ; quatre Ă  cinq cents de ses sauvages vinrent le chercher. On fit un repas d’adieu, pendant lequel le roi parut liĂ© au bras de mon pĂšre, le Normand Ă  celui du chef, et moi Ă  ceux des petits sauvages. Nous Ă©tions loin de penser que cette cĂ©rĂ©monie, que mon pĂšre avait accomplie comme un jeu et sans en connaĂźtre les consĂ©quences, nous sĂ©parait de notre brave Normand. AprĂšs le repas, les chefs coupĂšrent les liens et les passĂšrent Ă  leur cou ; de mĂȘme que mes petits amis et moi. Tout le monde se leva. Le Normand voulut revenir prĂšs de mon pĂšre, mais le chef lui passa le bras dans le sien et l’entraĂźna doucement et amicalement vers la mer. Le roi en fit autant pour mon pĂšre, et nous allĂąmes tous voir partir le chef et ses sauvages. AprĂšs le dernier adieu du chef, le Normand voulut retirer son bras ; le chef le retint ; le Normand donna une secousse, mais le chef ne lĂącha pas prise. Au mĂȘme instant, deux ou trois cents sauvages se prĂ©cipitĂšrent sur lui, le jetĂšrent Ă  terre, le garrottĂšrent et l’emportĂšrent dans le canot du chef. Mon pĂšre voulut s’élancer Ă  son secours, mais en moins d’une seconde, lui aussi fut jetĂ© Ă  terre, liĂ© et emportĂ©. Mon pauvre Normand, mon pauvre Normand ! » criait mon pĂšre. Le Normand ne rĂ©pondait pas ; les sauvages l’avaient bĂąillonnĂ©. Paul, mon enfant, cria enfin mon pĂšre, ne me quitte pas. Reste lĂ , prĂšs de moi, que je te voie au moins en sĂ»retĂ©. » J’accourus prĂšs de lui ; on voulut me repousser, mais les petits sauvages parlĂšrent d’un air fĂąchĂ©, se mirent prĂšs de moi et me firent rester avec mon pĂšre. Je pleurais ; ils essuyaient mes yeux, me frottaient les oreilles avec les leurs ; en un mot, ils m’ennuyaient, et je cessai de pleurer pour faire cesser leurs consolations. Les sauvages emportĂšrent mon pĂšre dans sa maison. Le roi vint se mettre Ă  genoux prĂšs de lui en faisant des gestes suppliants et en tĂ©moignant son amitiĂ© d’une maniĂšre si touchante que mon pĂšre fut attendri et qu’il regarda enfin le roi en lui souriant de son air bon et aimable. Le roi comprit, fit un saut de joie et dĂ©lia une des mains de mon pĂšre en le regardant fixement. RassurĂ© par l’immobilitĂ© de mon pĂšre, il dĂ©lia l’autre main, puis les jambes. Voyant que mon pĂšre ne se sauvait pas, il ne chercha plus Ă  contenir sa joie et la tĂ©moigna d’une façon si bruyante, que mon pĂšre, ennuyĂ© de cette gaietĂ©, le prit par le bras et le poussa doucement en dehors de la porte, lui adressant un sourire et un signe de tĂȘte amical. Il ferma la porte, et nous nous trouvĂąmes seuls Mon pauvre Normand ! s’écria mon pĂšre. Pourquoi t’ai-je forcĂ© Ă  accepter ce lien maudit dont je ne connaissais pas les consĂ©quences ! Je comprends maintenant que ce chef le regarde comme ne devant plus le quitter. Mon pauvre Paul, c’est un ami et un protecteur de moins pour toi. — Mon pĂšre, lui rĂ©pondis-je, je n’ai besoin de rien ni de personne, tant que vous serez prĂšs de moi. Mais je regrette ce pauvre Normand ; il est si bon et il vous aime tant ! — Nous tĂącherons de le rejoindre, dit mon pĂšre. Le bon Dieu ne nous laissera pas Ă©ternellement Ă  la merci de ces sauvages ! Ce sont de braves gens, mais, ce n’est pas la France ni les Français. Et ma femme, et ma petite Marguerite ! Quel chagrin de ne pas les voir ! » À partir de ce jour, mon pĂšre et moi nous passions une partie de notre temps au bord de la mer, dans l’espĂ©rance d’apercevoir un vaisseau Ă  son passage tout en regardant, nous ne perdions pas notre temps ; mon pĂšre abattait des arbres, les prĂ©parait et les reliait ensemble pour en faire un bateau assez grand pour nous embarquer avec des provisions et nous mener en pleine mer. Je ne pouvais pas l’aider beaucoup ; mais, pendant qu’il travaillait, j’apprenais Ă  lire les lettres qu’il me traçait sur le sable. Il eut la patience de m’apprendre Ă  lire et Ă  Ă©crire de cette façon. Quand je sus lire, je traçais Ă  mon tour les lettres que je connaissais, puis des mots. Plus tard, mon bon pĂšre eut la patience de me tracer sur de grandes feuilles de palmier des histoires, des cartes de gĂ©ographie. C’est ainsi qu’il m’apprit le catĂ©chisme, l’histoire, la grammaire. Nous causions quelquefois des heures et des heures. Jamais je ne me fatiguais de l’entendre parler. Il est si bon, si patient, si gai, si instruit ! Et il m’apprit si bien Ă  aimer le bon Dieu, Ă  avoir confiance en sa bontĂ©, Ă  lui offrir toutes mes peines, Ă  les regarder comme l’expiation de mes fautes, que je me sentais toujours heureux, tranquille, mĂȘme dans la souffrance, tant j’étais sĂ»r que le bon Dieu m’envoyait tout pour mon bien, et qu’en souffrant j’obtenais le pardon de mes pĂ©chĂ©s. Quelles belles priĂšres nous faisions matin et soir au pied de notre croix ! Comme nous chantions avec ferveur nos cantiques et nos psaumes ! Oh, mon pĂšre, mon pĂšre, que je vous remercie de m’avoir appris Ă  ĂȘtre heureux malgrĂ© nos peines et nos chagrins ! C’est vous qui m’avez appris par vos paroles et par vos exemples Ă  aimer Dieu, Ă  vivre en chrĂ©tien. » Il y eut encore une petite interruption, aprĂšs laquelle Paul continua son rĂ©cit Nous sommes restĂ©s ainsi cinq longues annĂ©es Ă  attendre un vaisseau, et sans avoir des nouvelles de notre pauvre Normand. L’annĂ©e d’aprĂšs son enlĂšvement, le chef revint voir le roi ; mon pĂšre parlait dĂ©jĂ  bien son langage ; il lui demanda oĂč Ă©tait notre ami. Le chef rĂ©pondit d’un air triste qu’il Ă©tait perdu ; qu’il n’avait jamais voulu leur faire une maison comme celle que nous avions faite au roi, qu’il restait triste, silencieux, qu’il ne voulait les aider en rien, ni faire usage de sa hache ; qu’un beau jour enfin il avait disparu, on ne l’avait plus retrouvĂ© ; qu’il avait probablement pris un canot, et qu’il Ă©tait noyĂ© ou mort de faim et de soif. Nous fĂ»mes bien attristĂ©s de ce que nous disait le chef. Le roi lui raconta tout ce que mon pĂšre lui avait appris, et lui chanta les cantiques et les psaumes qu’il savait. Le chef demanda au roi de lui donner mon pĂšre, mais le roi le refusa avec colĂšre. Le chef se fĂącha ; ils commencĂšrent Ă  s’injurier ; enfin le chef s’écria Eh bien ! toi non plus, tu n’auras pas cet ami que tu refuses de me prĂȘter. » Et il leva sa massue pour en donner un coup sur la tĂȘte de mon pĂšre ; je devinai son mouvement et, m’élançant Ă  son bras, je le mordis jusqu’au sang. Le chef me saisit, me lança par terre avec une telle force que je perdis connaissance ; mais j’avais eu le temps de voir mon pĂšre lui fendre la tĂȘte d’un coup de sa hache. Je ne sais ce qui se passa ensuite. Mon pĂšre m’a racontĂ© qu’il y avait eu un combat terrible entre nos sauvages et ceux du chef, qui furent tous massacrĂ©s ; mon pĂšre fit des choses admirables de courage et de force. Autant de coups de hache, autant d’hommes tuĂ©s. Moi, on m’avait emportĂ© dans notre cabane. AprĂšs le combat, mon pĂšre accourut pour me soigner. Il me saigna avec la pointe de son couteau ; je revins Ă  moi, Ă  la grande surprise du chef. Je fus malade bien longtemps, et jamais mon pĂšre ne me quitta. Quand je m’éveillais, quand j’appelais, il Ă©tait toujours lĂ , me parlant de sa voix si douce, me soignant avec cette tendresse si dĂ©vouĂ©e. C’est Ă  lui aprĂšs Dieu que je dois la vie, trĂšs-certainement. Je me rĂ©tablis ; mais j’avais tant grandi qu’il me fut impossible de remettre ma veste et mon pantalon. Mon pĂšre me fit une espĂšce de blouse ou grande chemise, avec une Ă©toffe de coton que fabriquent ces sauvages ; c’était trĂšs-commode et pas si chaud que mes anciens habits. Mon pĂšre s’habilla de mĂȘme, gardant son uniforme pour les dimanches et fĂȘtes. Nous marchions nu-pieds comme les sauvages ; nous avions autour du corps une ceinture de lianes, dans laquelle nous passions nos couteaux, et mon pĂšre sa hache. Nous avions enfoncĂ© dans le sable, au bord de la mer, une espĂšce de mĂąt au haut duquel mon pĂšre avait attachĂ© un drapeau fait avec des feuilles de palmier de diffĂ©rentes couleurs. Le drapeau, surmontĂ© d’un mouchoir blanc, devait indiquer aux vaisseaux qui pouvaient passer qu’il y avait de malheureux naufragĂ©s qui attendaient leur dĂ©livrance. Un jour, heureux jour ! nous entendĂźmes un bruit extraordinaire sur le rivage. Mon pĂšre Ă©couta, un coup de canon retentit Ă  nos oreilles. Vous dire notre joie, notre bonheur, est impossible. Nous courĂ»mes au rivage, oĂč mon pĂšre agita son drapeau ; un beau vaisseau Ă©tait Ă  deux cents pas de nous. Quand on nous aperçut, on mit un canot Ă  la mer, une vingtaine d’hommes dĂ©barquĂšrent ; c’était un vaisseau français, l’Invincible commandĂ© par le capitaine Duflot. Les sauvages, attirĂ©s par le bruit, Ă©taient accourus en foule sur le rivage. DĂšs que le canot fut Ă  portĂ©e de la voix, mon pĂšre cria d’aborder. On fit force de rames, les hommes de l’équipage sautĂšrent Ă  terre ; mon pĂšre se jeta dans les bras du premier homme qu’il put saisir, et je vis des larmes rouler dans ses yeux. Il se nomma et raconta en peu de mots son naufrage. On le traita avec le plus grand respect, en lui demandant ses ordres. Il demanda si l’on avait du temps Ă  perdre. L’enseigne qui commandait l’embarcation dit qu’on avait besoin d’eau et de vivres frais. Mon pĂšre leur promit bon accueil, de l’eau, des fruits, du poisson en abondance. Les hommes restĂšrent Ă  terre et dĂ©pĂȘchĂšrent le canot vers le vaisseau pour prendre les ordres du capitaine. Peu d’instants aprĂšs, nous vĂźmes le capitaine lui-mĂȘme monter dans la chaloupe et venir Ă  nous. Il descendit Ă  terre, salua amicalement mon pĂšre, qui le prit sous le bras, et, tout en causant, nous nous dirigeĂąmes vers le village ; nous rencontrĂąmes le roi, qui accourait pour voir le vaisseau merveilleux dont lui avaient dĂ©jĂ  parlĂ© ses sujets. Il frotta son oreille Ă  celle du capitaine, auquel mon pĂšre expliqua que c’était un signe d’amitiĂ©. Le capitaine le lui rendit en riant. Le roi examinait attentivement les habits, les armes du capitaine et de sa suite. Les sauvages tournaient autour des hommes, couraient, gambadaient. On arriva au village. Mon pĂšre fit voir sa maison, que le capitaine admira trĂšs-sincĂšrement ; c’était vraiment merveilleux que mon pĂšre eĂ»t pu faire, avec une simple hache et un couteau, tout ce qu’il avait fait. Je vous dirai plus tard tous les meubles, les ustensiles de mĂ©nage qu’il avait fabriquĂ©s, et tout ce qu’il a appris aux sauvages. Mon pĂšre demanda au capitaine s’il voulait s’embarquer avant la nuit. Le capitaine demanda vingt-quatre heures pour remplir d’eau fraĂźche ses tonneaux et pour faire une provision de poisson et de fruits. Mon pĂšre y consentit Ă  regret il dĂ©sirait tant revoir la France, sa femme et son enfant ! Pour moi, cela m’était Ă©gal ; J’aimais mon pĂšre par-dessus tout ; avec lui j’étais heureux partout ; je n’avais que lui Ă  aimer dans le monde. SOPHIE Est-ce que tu n’aimais pas les petits sauvages qui t’aimaient tant ? PAUL. Je les aimais bien, mais j’avais passĂ© ces cinq annĂ©es avec la pensĂ©e et l’espĂ©rance de les quitter ; et puis ils Ă©taient plutĂŽt mes esclaves que mes amis ; ils m’obĂ©issaient comme des chiens et ne me commandaient jamais ; ils prenaient mes idĂ©es, ils ne me parlaient jamais des leurs ; en un mot, ils m’ennuyaient ; et pourtant je les ai regrettĂ©s ; leur chagrin quand je les ai quittĂ©s m’a fait de la peine. Tu vas voir cela tout Ă  l’heure. Mon pĂšre alla dire au roi que le chef blanc, son frĂšre le capitaine, demandait de l’eau, du poisson et des fruits. Le roi parut heureux de faire plaisir Ă  mon pĂšre en donnant Ă  son ami ce qu’il demandait. Les sauvages se mirent immĂ©diatement les uns Ă  cueillir des fruits du pays il y en avait d’excellents et inconnus en Europe, d’autres Ă  pĂȘcher des poissons pour les saler et les conserver. On servit un repas auquel tout le monde prit part, et Ă  la fin duquel mon pĂšre annonça au roi notre dĂ©part pour le lendemain. À cette nouvelle, le roi parut consternĂ©. Il Ă©clata en sanglots, se prosterna devant mon pĂšre, le supplia de rester. Les petits sauvages poussĂšrent des cris lamentables. Quand les autres sauvages surent la cause de ces cris, ils se mirent aussi Ă  hurler, Ă  crier ; de tous cĂŽtĂ©s on ne voyait que des gens prosternĂ©s, se traĂźnant Ă  plat ventre jusqu’aux pieds de mon pĂšre, qu’ils baisaient et arrosaient de larmes. Mon pĂšre fut touchĂ© et peinĂ© de ce grand chagrin ; il leur promit qu’il reviendrait un jour, qu’il leur apporterait des haches, des couteaux et d’autres instruments utiles et commodes ; qu’en attendant, il donnerait au roi sa propre hache et son couteau ; qu’il demanderait Ă  son frĂšre le chef blanc quelques autres armes et outils qui seraient distribuĂ©s au moment du dĂ©part. Il rĂ©ussit enfin Ă  calmer un peu leur douleur. Le capitaine proposa Ă  mon pĂšre de nous emmener coucher Ă  bord, de crainte que les sauvages ne nous tĂ©moignassent leur tendresse en nous enlevant la nuit et nous emmenant au milieu des terres. Mon pĂšre rĂ©pondit qu’il allait prĂ©cisĂ©ment le lui demander. Quand les sauvages nous virent marcher vers la mer, ils poussĂšrent des hurlements de douleur ; le roi se roula aux pieds de mon pĂšre et le supplia, dans les termes les plus touchants, de ne pas l’abandonner. Ô pĂšre ! que ferai-je sans toi ? disait-il. Qui m’apprendra Ă  prier ton Dieu, Ă  ĂȘtre juste, Ă  trouver le chemin de ton ciel ? Et si je prends ce chemin, je ne te retrouverai donc jamais ! Ô pĂšre, reste avec tes frĂšres, tes enfants, tes esclaves ! Oui, nous sommes tous tes esclaves, prends nos femmes, nos enfants pour te servir ; mĂšne-nous oĂč tu voudras, mais ne nous quitte pas, ne nous laisse pas mourir de tristesse loin de toi ! » AprĂšs ce discours, les petits sauvages m’en dirent autant, m’offrant d’ĂȘtre mes esclaves, de me faire rĂ©gner Ă  leur place aprĂšs la mort de leur pĂšre, le roi. Mon pĂšre et moi nous fĂ»mes attendris, mais nous restĂąmes inexorables. Mon pĂšre promit de revenir le lendemain, et nous montĂąmes dans la chaloupe. Le beau visage de mon pĂšre devint radieux quand il se vit sur mer, sur une embarcation française, entourĂ© de Français. Il ne parlait pas ; je le regardais, et moi qui le connais si bien, je vis qu’il priait. Moi aussi je remerciai Dieu, non de mon bonheur que je ne comprenais pas, mais du sien. La joie remplit mon cƓur, et je fus ingrat pour les sauvages par tendresse pour mon pĂšre. — Mon bon Paul, interrompit M. de Rosbourg, en lui serrant vivement la main, je ne saurais te dire combien ta tendresse me touche, mais je dois te rappeler Ă  l’ordre en te disant que tu nous as promis toute la vĂ©ritĂ© ; or, j’ai vainement et patiemment attendu le rĂ©cit de deux Ă©vĂ©nements que tu n’as certainement pas oubliĂ©s puisqu’il s’agissait de ma vie, et que je veux t’entendre raconter. — Oh ! mon pĂšre, reprit Paul en rougissant, c’est si peu de chose, cela ne vaut pas la peine d’ĂȘtre racontĂ©. M. DE ROSBOURG. Ah ! tu appelles peu de chose les deux plus grands dangers que j’aie courus. MARGUERITE. Quoi donc ? Quels dangers ? Paul, raconte-nous. PAUL. C’est d’abord qu’un jour mon pĂšre a Ă©tĂ© piquĂ© par un serpent et que les sauvages l’ont guĂ©ri et puis que mon pauvre pĂšre a fait une longue maladie et que les sauvages l’ont encore guĂ©ri. M. DE ROSBOURG. Ah çà ! mon garçon, tu te moques de nous de nous raconter en deux mots de pareils Ă©vĂšnements. Puisque tu parles si mal, je prends la parole. Écoutez. Paul sourit et croise ses bras d’un air rĂ©signĂ©. Un jour donc, nous Ă©tions entrĂ©s dans la forĂȘt ; il faisait chaud ; pour mĂ©nager mes bottes, plus qu’à moitiĂ© usĂ©es, j’étais nu-pieds. Paul portait une espĂšce de chaussons de feuilles de palmier. PAUL. Que mon pĂšre m’avait fait lui-mĂȘme. M. DE ROSBOURG. Eh ! oui, que je lui avais faits. Voyez le beau mĂ©rite ! Enfin, j’étais nu-pieds. Je marche sur un serpent qui me pique. Je le dis Ă  Paul et je cours vers la mer pour baigner la piqĂ»re. À moitiĂ© chemin, la tĂȘte me tourne, les forces me manquent, je tombe, je vois ma jambe noire et enflĂ©e, je me sens mourir. Paul avait entendu dire aux sauvages que sucer une piqĂ»re de serpent Ă©tait un remĂšde certain, mais que celui qui suçait s’exposait Ă  mourir lui-mĂȘme. Mon brave petit Paul il avait dix ans alors se jette Ă  terre prĂšs de moi et suce ma piqĂ»re. À mesure qu’il suçait le venin, je sentais la vie revenir en moi ; ma tĂȘte se dĂ©gageait ; les douleurs Ă  la jambe disparaissaient. Enfin je repris tout Ă  fait connaissance ; je me soulevai ; ma premiĂšre pensĂ©e avait Ă©tĂ© pour Paul, que je ne voyais pas prĂšs de moi. Jugez de mon effroi lorsque je vis mon Paul, mon fils, se dĂ©vouant Ă  la mort pour me sauver et suçant avec force cette affreuse piqĂ»re. Je poussai un cri, je le saisis dans mes bras ; il se dĂ©battit, me supplia de le laisser achever. Mon pĂšre, mon pĂšre, criait-il, il reste peut-ĂȘtre encore du venin ; laissez-moi continuer, laissez-moi vous sauver. Mon pĂšre, laissez-moi ! » Il se dĂ©battit si bien, qu’il m’échappa ; j’eus un nouvel Ă©blouissement dont il profita pour sucer ce qui restait de venin. Quand je repris de nouveau connaissance, je pus marcher jusqu’à la mer appuyĂ© sur l’épaule de mon cher petit sauveur. Pendant que je baignais ma jambe presque entiĂšrement dĂ©senflĂ©e, Paul courut prĂ©venir les sauvages, qui arrivĂšrent en toute hĂąte vers le roi ; ils m’emportĂšrent, me mirent sur la piqĂ»re je ne sais quelles herbes ; en trois jours je fus guĂ©ri. Mais j’avais eu des inquiĂ©tudes terribles pour mon pauvre Paul, dont la bouche et la langue avaient enflĂ© Ă©normĂ©ment. On lui fit mĂącher des herbes, manger un certain coquillage, et quelques heures aprĂšs l’enflure et la chaleur avaient disparu. VoilĂ  un des faits que monsieur Paul s’était permis d’oublier. L’autre maintenant. Un soir, je me sentis mal Ă  l’aise ; le chagrin me tuait ; ma femme et mon enfant que je ne devais peut-ĂȘtre jamais revoir, mes inquiĂ©tudes sur l’avenir de ce cher Paul, remplissaient mon cƓur d’une douleur d’autant plus amĂšre, que je la dissimulais Ă  ce pauvre enfant si plein de tendresse pour moi, si dĂ©solĂ© de mes moindres tristesses, si heureux de mes moindres gaietĂ©s. Le jour, je dissimulais de mon mieux mon chagrin ; mais la nuit, pendant le sommeil de cet enfant qui m’était devenu si cher, je m’y laissais aller, et j’avoue, Ă  la honte de mon courage de chrĂ©tien, que je passais les nuits Ă  pleurer et Ă  prier. Depuis quatre ans que je menais cette vie de misĂšre, ma santĂ© avait rĂ©sistĂ© ; mais au bout de ce temps la force m’abandonna, la fiĂšvre me prit et je tombai malade de ce que nous appelons, en France, une fiĂšvre typhoĂŻde. Pendant soixante-douze jours que dura ma maladie, mon Paul ne me quitta pas un instant ; la nuit et le jour je le trouvais au chevet de mon grabat, Ă©piant mon rĂ©veil, devinant mes dĂ©sirs. Seul il a veillĂ© Ă  tous mes besoins, il m’a soignĂ© avec ce que je puis nommer le gĂ©nie de l’amour. Il m’avait entendu parler du bien que pouvait faire un vĂ©sicatoire ou tout autre moyen d’irriter la peau ; les sauvages avaient une plante qui faisait venir sur la peau des rougeurs et mĂȘme des cloches quand on l’y laissait longtemps sĂ©journer. Cet enfant de dix ans, me voyant la tĂȘte prise, me mit de cette plante sous les pieds, puis aux mollets, puis d’un cĂŽtĂ©, puis d’un autre, jusqu’à ce que ma tĂȘte fĂ»t tout Ă  fait dĂ©gagĂ©e. Pendant deux mois, il continua l’application de cette plante, avec la sagacitĂ© d’un mĂ©decin, l’interrompant quand j’allais mieux, la remettant quand j’allais plus mal ; il pansait mes plaies avec du gras de poisson frais ; il me changeait de grabat en me prĂ©parant Ă  cĂŽtĂ© du mien une nouvelle couche de feuilles fraĂźches. Il me coulait dessus petit Ă  petit, d’abord par la tĂȘte et les Ă©paules, puis par les jambes. J’étais si faible que je ne pouvais m’aider en rien. Les sauvages Ă©taient si maladroits et si brusques, que leur aide me faisait gĂ©mir malgrĂ© moi ; Paul ne voulut plus qu’ils me touchassent. Il me donnait Ă  boire du lait de coco ou de l’eau fraĂźche avec quelques gouttes de citron. Tout le temps de ma longue maladie, ma cabane fut propre et rangĂ©e comme si je venais d’y entrer. Aussi, quand je fus en Ă©tat de comprendre et de voir, avec quelle douleur je regardai le visage hĂąve, pĂąle, amaigri, de mon pauvre enfant ! Combien je me reprochai de m’ĂȘtre laissĂ© aller Ă  un chagrin coupable et si contraire Ă  la rĂ©signation d’un chrĂ©tien ! Comme je fus touchĂ© et reconnaissant du dĂ©vouement de cet enfant, et comme je m’attachai Ă  lui, et Ă  la vie Ă  cause de lui ! Il avait passĂ© les heures, les jours, les semaines, Ă  me soigner et Ă  prier pour moi, tandis que, prĂšs de lui, je mourais de chagrin d’ĂȘtre loin de vous, ma femme et ma Marguerite. Je demandai pardon Ă  Dieu, je demandai du courage et une rĂ©signation plus chrĂ©tienne, et je guĂ©ris. Voyez, mes amis, si j’ai raison d’aimer mon Paul comme j’aime ma Marguerite. Il m’a deux fois sauvĂ© du dĂ©sespoir, de la mort du cƓur. Et c’est toi mon fils, qui me remercies, c’est toi qui prĂ©tends me devoir de la reconnaissance ! Ah Paul, tu te souviens de mes bienfaits, et tu oublies trop les tiens. » En achevant ces mots, M. de Rosbourg se leva et rĂ©unit dans un seul et long embrassement son fils Paul et sa fille Marguerite. Tout le monde pleurait. Mme de Rosbourg, Ă  son tour, saisit Paul dans ses bras, et, l’embrassant cent et cent fois, elle lui dit Et tu me demandais si tu pouvais m’appeler ta mĂšre ? Oui, je suis ta mĂšre reconnaissante. Sois et reste toujours mon fils, comme tu es dĂ©jĂ  celui de mon mari. » Quand l’émotion gĂ©nĂ©rale fut calmĂ©e, que Paul eut Ă©tĂ© embrassĂ© par tous, les parents s’aperçurent qu’il Ă©tait bien tard, que l’heure du coucher Ă©tait passĂ©e depuis longtemps. Chacun se retira, et jamais les priĂšres et les actions de grĂąces ne furent plus ferventes que ce soir-lĂ . Ilne reste qu’à recoller les morceaux. Humour et suspense sont au rendez-vous de cette histoire interactive, palpitante pour les enfants et hilarante pour les grands. Le Prince Aubert a Ă©tĂ© fait prisonnier par Madame Moche. Celle-ci projette Ă  prĂ©sent d’empoisonner le Roi. Tout le Royaume est en danger.
J'ai Ă©tĂ© ensorcelĂ©e, j'allais rester Ă©ternellement dans cet horrible sommeil. La seule raison pour laquelle je suis ici, c'est parce que toi et Philippe vous avez risquĂ© votre vie pour moi. Chaque jour depuis mon rĂ©veil est un cadeau. Alors laisse-moi faire quelque chose de cette chance. Je peux les aider, c'est mon tour. Aurore Ă  Mulan "Le Charme du Sommeil"RafraĂźchir pour une autre citation La Princesse Aurore, aussi appelĂ©e la Belle au Bois Dormant, est la fille du Roi StĂ©phane et de la Reine Rose. Maintenue dans un profond sommeil par le charme de la sorciĂšre MalĂ©fique, elle est rĂ©veillĂ©e par son VĂ©ritable Amour, le Prince Philippe. Cependant, peu aprĂšs son rĂ©veil, une rivalitĂ© naĂźt avec la guerriĂšre Mulan, ayant accompagnĂ© Philippe dans son pĂ©riple. Lorsque la vie du Prince est menacĂ©e par un Spectre, les deux femmes s'allient pour le retrouver. NĂ©anmoins, elles assistent impuissantes Ă  sa mort puis retrouvent Mary Margaret et Emma Ă©vanouies Ă  l'endroit oĂč le Spectre est apparu. DĂ©terminĂ©e Ă  venger la mort de Philippe, Aurore tente d'abord de tuer les deux femmes avant de les aider Ă  rejoindre Storybrooke, notamment en acceptant de se rendormir pour contacter Henry Mills. Quelques mois plus tard, aprĂšs avoir sauvĂ© Philippe, elle reconstruit son palais et tente de se bĂątir une nouvelle vie. Elle sauve Neal Cassidy d'une mort certaine et annonce plus tard Ă  Mulan ĂȘtre enceinte, alors que celle-ci tentait de lui avouer son amour. Peu aprĂšs, Aurore et Philippe assistent au retour des habitants de Storybrooke, suite Ă  l'annulation du Sort noir. Ils voient leur futur bĂ©bĂ© menacĂ© par la MĂ©chante SorciĂšre de l'Ouest, qui promet des reprĂ©sailles s'ils prĂ©viennent Blanche-Neige de ses plans. Toutefois, le couple ne peut garder un tel secret et la SorciĂšre les transforme en Singes Volants. Ils sont par la suite transportĂ©s Ă  Storybrooke par la nouvelle MalĂ©diction. Biographie Avant la MalĂ©diction Aurore subit le Charme du Sommeil de MalĂ©fique. "Le Retour du Dragon" Aurore naĂźt de l'union du Roi StĂ©phane avec la Princesse Rose, la Belle au Bois Dormant et rivale de la sorciĂšre MalĂ©fique, ayant triomphĂ© d'un Charme du Sommeil grĂące Ă  un baiser d'Amour VĂ©ritable. "Le Sort Noir" ; "Le Retour de la Magie" FiancĂ©e au Prince Philippe, elle est surprise dans sa chambre le jour du mariage par leur ennemie, qui cherche Ă  prendre sa revanche sur le couple royal. Sa famille en danger, Aurore reste certaine qu'ils vaincront grĂące Ă  son amour avec Philippe, mais MalĂ©fique annonce rĂ©server un sort pour empĂȘcher celui-ci "Le Yaoguai" et lui pique le doigt d'une aiguille, la plongeant dans le sommeil. "Le Retour du Dragon" 1re MalĂ©diction brisĂ©e RĂ©veillĂ©e par le Prince Philippe Aurore est rĂ©veillĂ©e par le Prince Philippe. "Le Retour de la Magie" Par la suite, Regina lance le Sort noir et seule une partie du Royaume enchantĂ© parvient Ă  rĂ©sister. Le temps est figĂ© pendant vingt-huit ans avant de fonctionner Ă  nouveau. Philippe entreprend alors de retrouver Aurore avec l'aide de Mulan. Tous deux arrivent finalement au palais et Philippe embrasse sa bien aimĂ©e pour la ramener Ă  la vie. Celle-ci ouvre tout de suite les yeux et le remercie avant de l'interroger sur ce qui est arrivĂ©. Le Prince annonce qu'ils doivent rejoindre leur peuple et affirme qu'ils n'ont plus rien Ă  craindre de MalĂ©fique. Il promet ensuite de revenir au palais pour le reconstruire et rĂ©gner enfin en paix. "Le Retour de la Magie" Aurore fait le chemin avec le Prince. "Le Retour de la Magie" Peu aprĂšs, un Spectre apparaĂźt devant le palais mais Philippe s'en dĂ©barrasse. Il rĂ©cupĂšre son mĂ©daillon tandis que Mulan se prĂ©sente Ă  Aurore, choquĂ©e qu'elle ait cĂŽtoyĂ© son Prince en son absence. NĂ©anmoins, Philippe annonce qu'elle a pu l'Ă©pauler et Mulan conseille de se mettre en route. Aurore fait le chemin Ă  cheval derriĂšre son Prince et semble hostile envers la guerriĂšre, qui propose de s'arrĂȘter pour la nuit. Le soir, Philippe dĂ©cide d'aller chercher du bois et embrasse sa bien aimĂ©e, sachant qu'il sera poursuivi par le spectre pour avoir Ă©tĂ© marquĂ©. "Le Retour de la Magie" Aurore et Mulan font leurs adieux Ă  Philippe. "Le Retour de la Magie" Par la suite, Aurore constate que Philippe n'est pas revenu et en informe Mulan, qui dĂ©cide de partir Ă  sa recherche. Elle refuse qu'Aurore l'accompagne mais la princesse la suit Ă  cheval, persuadĂ©e qu'elle est amoureuse de Philippe. Toutes deux finissent par le retrouver mais celui-ci leur demande de le laisser Ă  son sort, lançant un dernier Je t'aime » avant que son Ăąme ne soit aspirĂ©e par le spectre. Les deux femmes ramĂšnent ensuite son corps au palais, oĂč Mulan annonce Ă  Aurore que le Royaume s'est figĂ© pendant vingt-huit ans. Elles dĂ©couvrent ensuite Emma et Mary Margaret dans les dĂ©combres laissĂ©s par le spectre. "Le Retour de la Magie" Rencontre avec Emma et Mary Margaret À leur rĂ©veil, Emma et Mary Margaret sont ligotĂ©es, tandis qu'Aurore et Mulan les conduisent auprĂšs de leur peuple. ArrivĂ©es au village, Mary Margaret attaque Aurore pour s'enfuir mais Mulan les rattrape et les enferme dans une sorte de fosse. "Prisonniers" Peu aprĂšs, Emma et Mary Margaret sont prĂ©sentĂ©es au chef, Lancelot, qui les salue. Aurore s'interroge sur ce rapprochement, tenant les deux femmes pour responsables de la mort de Philippe, mais Mulan lui demande de ne pas se faire justice. Cependant, Aurore sort un couteau de sa robe. "Lancelot" Aurore suit Mary Margaret, Emma et Mulan alors qu'elles se mettent en route pour le chĂąteau royal. Dans la nuit, elle attaque Mary Margaret, mais cette derniĂšre la met Ă  terre en rĂ©pĂ©tant qu'elle n'est pas responsable de la mort de Philippe. Mulan vient Ă  son secours mais Emma tire un coup de feu, attirant un Ogre. AprĂšs une course Ă  travers la forĂȘt, Aurore se plaint du froid et Emma lui propose sa veste. Le groupe arrive ensuite au chĂąteau en ruine, oĂč Mulan et Aurore dĂ©cident de monter la garde. Elles rejoignent la nurserie pour aider les deux autres lors d'une attaque de Cora, avant de dĂ©cider de les aider Ă  trouver un portail vers Storybrooke. "Lancelot" À la recherche du portail De retour au camp, Aurore dĂ©bat avec Mary Margaret de l'utilitĂ© de rĂ©vĂ©ler la vĂ©ritĂ© sur Cora et Lancelot aux autres rescapĂ©s. Cependant, elles s'arrĂȘtent et dĂ©couvrent que le camp a Ă©tĂ© dĂ©vastĂ© par Cora, les cƓurs des habitants ayant Ă©tĂ© arrachĂ©s. Aurore dĂ©couvre alors un survivant sous un corps. AprĂšs l'avoir aidĂ© Ă  reprendre ses esprits, le groupe Ă©coute sa version des faits mais Emma ne lui fait pas confiance. "Le Docteur" Peu aprĂšs, Emma l'attache Ă  un arbre et attire un ogre pour le pousser Ă  ĂȘtre honnĂȘte. Les quatre femmes dĂ©cident de partir mais Aurore reste sceptique sur sa culpabilitĂ©. L'homme finit par s'identifier comme le Capitaine Crochet et rĂ©vĂšle son alliance avec Cora pour rejoindre Storybrooke et se venger de Rumplestiltskin. Il propose alors de les aider Ă  rejoindre ce monde et les conduit jusqu'au pied du haricot menant chez un GĂ©ant qui dĂ©tient une boussole indispensable pour rejoindre Storybrooke. "Le Docteur" Aurore est veillĂ©e par Mary Margaret. "Tallahassee" Par la suite, Aurore se propose de rĂ©cupĂ©rer la boussole avec Crochet mais Emma prĂ©fĂšre prendre sa place. En l'attendant, Mary Margaret conseille Ă  Aurore de se reposer mais elle lui confie qu'elle est prise de cauchemars. Mary Margaret dĂ©cide alors de veiller sur elle et la rassure lorsqu'elle se rĂ©veille terrifiĂ©e, prĂ©tendant s'ĂȘtre sentie observĂ©e dans une piĂšce cloĂźtrĂ©e et enflammĂ©e. Plus tard, un combat Ă©clate entre Mary Margaret et Mulan, dĂ©terminĂ©e Ă  couper le haricot. Aurore leur hurle de cesser mais Emma arrive finalement avec la boussole, mobilisant le groupe pour rĂ©cupĂ©rer les cendres de l'armoire Ă  Cora. "Tallahassee" Dans la nuit, Aurore est de nouveau tirĂ©e du sommeil par un cauchemar. Elle appelle alors Mary Margaret et Emma pour leur raconter qu'il y avait Ă©galement un jeune garçon nommĂ© Henry. "L'Enfant de la Lune" Surprise, Emma lui montre une photo de son fils et Aurore le reconnaĂźt. Mary Margaret rĂ©vĂšle qu'elle a vĂ©cu la mĂȘme expĂ©rience lors du Charme du Sommeil, tandis qu'Emma souhaite recontacter Henry. Le lendemain, le groupe traverse la forĂȘt et Mulan remarque des brĂ»lures sur le bras d'Aurore. Elle la soupçonne de risquer sa vie mais la princesse souhaite se rendre utile et se rendort pour retrouver Henry. Toutefois, elle est trop vite aspirĂ©e hors de la salle, Ă©tant rĂ©veillĂ©e par Mulan alors que le groupe est attaquĂ© par des morts-vivants envoyĂ©s par Cora. "Le Charme du Sommeil" Aurore et Mulan fuient de leur cĂŽtĂ© mais les morts-vivants capturent Aurore. Elle est alors conduite dans le repaire de Cora, qui tente d'obtenir des informations sur la boussole. La princesse refuse de cĂ©der, mĂȘme lorsque Cora propose de l'aider Ă  restaurer l'Ăąme de Philippe. Furieuse, cette derniĂšre l'assomme et envoie un ultimatum Ă©changer la boussole contre la vie de la princesse. Plus tard, Aurore est rĂ©veillĂ©e par le Capitaine Crochet, qui la libĂšre en lui demandant de rĂ©pĂ©ter Ă  Emma qu'elle aurait dĂ» le croire. Il lui a en fait arrachĂ© le cƓur, qu'il dĂ©livre Ă  Cora. Celle-ci l'utilise pour manipuler Aurore et ainsi mener le groupe dans un piĂšge. "Le Charme du Sommeil" Aurore est sauvĂ©e par Mulan. "La Reine de CƓur" Le groupe se rend dans l'ancienne cellule de Rumplestiltskin pour trouver de l'encre pouvant aider Ă  vaincre Cora. Cependant, cette derniĂšre se sert d'Aurore pour les emprisonner, et dĂ©voile avoir volĂ© son cƓur en s'emparant de la boussole. Par la suite, le groupe se libĂšre mais Aurore prĂ©fĂšre s'attacher pour ne pas risquer de les gĂȘner. Mulan revient peu aprĂšs avec son cƓur et le replace, tandis que la princesse lui rĂ©pĂšte les paroles de Cora au sujet de Philippe. Les deux femmes dĂ©cident alors de trouver un moyen de le ramener Ă  la vie. "La Reine de CƓur" Aurore et Philippe retrouvent Neal. "
 Et tout Droit jusqu'au Matin" Quelques semaines plus tard, Aurore, Mulan et Philippe trouvent Neal Cassidy inconscient sur le sable de l'Ăźle Ă©pargnĂ©e par la MalĂ©diction. Aurore se penche sur lui pour tenter de le ranimer, tandis que Philippe souhaite le relever. La prĂ©sence du Prince semble suggĂ©rer qu'Aurore et Mulan sont finalement parvenues Ă  ramener son Ăąme. "
 Et tout Droit jusqu'au Matin" Reconstruction du palais Elle et son Ă©poux ainsi que Mulan ramĂšnent le corps meurtri de Neal au centre du palais, lĂ  oĂč Ă©tait placĂ©e Aurore jusqu'Ă  son rĂ©veil par le Prince Philippe. À son rĂ©veil, Aurore comprend qu'il est le pĂšre de Henry et dĂ©cide de l'aider en lui proposant d'entrer en contact avec lui en plongeant dans un profond sommeil, malĂ©fice qu'elle a rĂ©ussi Ă  contrĂŽler. Cependant, quelques instants aprĂšs, la princesse se rĂ©veille et annonce Ă  Neal ne pas avoir pu les contacter. Elle le laisse partir avec Mulan rejoindre la demeure de son pĂšre, le ChĂąteau des TĂ©nĂšbres afin d'y trouver un portail. "Il Suffit d'y Croire" Quelques jours aprĂšs, alors que Mulan revient de son pĂ©riple sans Neal, elle s'approche d'Aurore, arrosant les plantes des jardins de son palais nouvellement reconstruit. La princesse pense qu'elle souhaite parler Ă  Philippe mais Mulan rĂ©pond qu'elle venait en fait lui annoncer une nouvelle. Cependant, Aurore lui apprend sa grossesse, heureuse de dĂ©buter une nouvelle vie avec son Ă©poux. EmbarrassĂ©e, Mulan annonce alors qu'elle se joint aux Joyeux Compagnons, troupe de Robin des Bois. Les deux amies s'Ă©treignent ensuite mais Aurore ne remarque pas que Mulan en est bouleversĂ©e, Ă©tant venue pour lui dĂ©clarer ses sentiments. "FĂ©e Clochette" LevĂ©e du Sort noir Retour des habitants de Storybrooke Par la suite, Aurore et Philippe sont approchĂ©s par Zelena, la MĂ©chante SorciĂšre de l'Ouest originaire du Pays d'Oz. Celle-ci leur demande de les prĂ©venir d'un possible retour des habitants du Royaume ayant Ă©tĂ© ensorcelĂ©s par le Sort noir, menaçant de s'en prendre Ă  leur bĂ©bĂ© en cas de trahison. "Un Pirate Dans la Ville" Aurore et Philippe sont surpris par un nuage de magie. "Un Pirate Dans la Ville" Un midi, Aurore est rejointe par Philippe pour dĂ©jeuner en forĂȘt sous un gazebo. Elle s'excuse pour le mauvais caractĂšre qu'elle doit Ă  sa grossesse lorsqu'un grand nuage violet parcourt la brousse, ramenant les habitants de Storybrooke au Royaume enchantĂ©. Aurore et Philippe, ayant couru pour Ă©chapper Ă  la fumĂ©e, constatent alors l'arrivĂ©e d'un groupe constituĂ©s de Blanche-Neige, du Prince David, de Reine Regina et leurs alliĂ©s. "Un Pirate Dans la Ville" Peu aprĂšs, Aurore et Philippe leur apprennent que les Ogres ont Ă©tĂ© vaincus et qu'ils reconstruisent leur Royaume, proposant par ailleurs de les accueillir. David souhaite retourner sur leurs propres terres mais Blanche-Neige rappelle leur destruction. Cependant, Aurore assure que certaines zones ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es, comme le palais de la Reine. Juste aprĂšs leur dĂ©part, la princesse se tourne vers son Ă©poux, rappelant qu'ils doivent prĂ©venir Zelena. Philippe indique qu'elle pourrait s'en prendre au groupe mais Aurore rappelle la menace qui plane sur leur enfant, ajoutant qu'ils ne peuvent les sauver. "Un Pirate Dans la Ville" Aurore et Philippe expliquent les plans de Zelena. "Un CƓur pour Deux" Par la suite, Aurore et Philippe rendent visite Ă  Blanche-Neige, David et Regina au palais, souhaitant leur annoncer les intentions de Zelena. Aurore finit par rĂ©vĂ©ler qu'elle compte s'emparer de leur nouveau-nĂ© et avoue ne pas les avoir prĂ©venus plus tĂŽt par peur de reprĂ©sailles. NĂ©anmoins, Ă  peine ces paroles prononcĂ©es, Zelena apparaĂźt sur son balai volant et les transforme en Singes Volants, les punissant pour leur trahison. "Un CƓur pour Deux" 2e MalĂ©diction brisĂ©e À Storybrooke Aurore assiste Ă  la fĂȘte en l'honneur du Prince Neal. "On n'est Jamais Aussi Bien que Chez Soi" Un an plus tard, Blanche-Neige lance, Ă  l'aide de David et Regina, un nouveau Sort noir qui les ramĂšne Ă  Storybrooke. Aurore et Philippe ont Ă©tĂ© touchĂ©s par la nouvelle MalĂ©diction mais ont Ă©tĂ© transportĂ©s sous forme de Singes au service de la MĂ©chante SorciĂšre de l'Ouest. "Un CƓur pour Deux" Aurore, libĂ©rĂ©e de sa condition de Singe Volant aprĂšs la mort de Zelena, est conviĂ©e Ă  l'annonce du nom du fils de David et Mary Margaret au CafĂ© Granny. Elle applaudit quand il est rĂ©vĂ©lĂ©. "On n'est Jamais Aussi Bien que Chez Soi" Aurore et Philippe Jr lors d'une rĂ©union de jeunes mamans. "Le Pacte" Quelques temps plus tard, Aurore accouche d'un petit garçon nommĂ© Philippe comme son pĂšre. Elle participe ensuite Ă  une rĂ©union de jeunes mĂšres Ă  Storybrooke, en compagnie d'Ashley et de Mary Margaret. "Le Pacte" Pouvoir AprĂšs avoir passĂ© plusieurs dĂ©cennies endormie sous l'effet du Charme du Sommeil durant la MalĂ©diction, Aurore apprend de Mary Margaret comment contrĂŽler les cauchemars qui la hantent depuis son rĂ©veil. Elle explique plus tard Ă  Neal ĂȘtre ainsi capable de parcourir le Monde des RĂȘves pour communiquer avec d'autres personnes. Anecdotes Le gĂ©nĂ©rique mettant en scĂšne la Princesse Aurore Ă  cĂŽtĂ© d'un rouet. Un gĂ©nĂ©rique mettant en scĂšne la princesse avait Ă©tĂ© créé pour introduire le personnage mais n'a finalement pas Ă©tĂ© utilisĂ©. Aurore est la quatriĂšme Princesse Disney Ă  apparaĂźtre dans la sĂ©rie. Dans la version Disney, Aurore est blonde et porte du bleu ou du rose. Dans la sĂ©rie, la princesse est brune et porte du violet, un mĂ©lange de bleu et de rose. Lors des appels au casting, elle Ă©tait surnommĂ©e Anastasia. Elle Ă©tait dĂ©crite comme une princesse qu'on pourrait prendre pour une fille riche et gĂątĂ©e ». AprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©veillĂ©e par Philippe, Aurore indique que MalĂ©fique s'en est Ă©galement pris Ă  sa mĂšre. Les producteurs ont par ailleurs confirmĂ© que Regina faisait rĂ©fĂ©rence Ă  la mĂšre d'Aurore lors de sa discussion avec MalĂ©fique dans "Le Sort Noir". Apparitions Saison 2 "Le Retour de la Magie" "Prisonniers" "Lancelot" "Le Crocodile" "Le Docteur" "Tallahassee" "L'Enfant de la Lune" "Le Charme du Sommeil" "La Reine de CƓur" "Le Chant du Criquet" "Le Yaoguai" ApparaĂźt ApparaĂźt ApparaĂźt Absent/e/s ApparaĂźt ApparaĂźt ApparaĂźt ApparaĂźt ApparaĂźt Absent/e/s NommĂ©/e/s "Au Nom du FrĂšre" "Le Petit GĂ©ant" "Manhattan" "Un Poison NommĂ© Cora" "La Fille du Meunier" "Bienvenue Ă  Storybrooke" "SincĂšre, Altruiste et Courageux" "Lacey" "La MĂ©chante Reine" "DeuxiĂšme Étoile Ă  Droite
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 Et tout Droit jusqu'au Matin" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s ApparaĂźt Saison 3 "Il Suffit d'y Croire" "L'Orpheline" "FĂ©e Clochette" "Les Enfants Perdus" "La Naissance d'un Pirate" "Ariel" "La BoĂźte de Pandore" "Pense Ă  de Jolies Choses" "Peter Pan n'Échoue Jamais" "Le Nouveau Pays Imaginaire" "Garder Espoir" ApparaĂźt Absent/e/s ApparaĂźt Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s "Un Pirate Dans la Ville" "Chasse aux SorciĂšres" "Le FantĂŽme de la Peur" "Une Vie pour une Vie" "Verte de Jalousie" "Le Choix du Capitaine Crochet" "Remonter le Temps" "Un CƓur pour Deux" "Nous ne Sommes Plus au Kansas
" "L'Effet Papillon" "On n'est Jamais Aussi Bien que Chez Soi" ApparaĂźt NommĂ©/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s ApparaĂźt Absent/e/s NommĂ©/e/s ApparaĂźt Saison 4 "Elsa et Anna d'Arendelle" "Un Mur de Glace" "Jeter un Froid" "L'Apprenti Sorcier" "Le Reflet du Miroir" "Secrets de Famille" "Le Pacte" "La SƓur Parfaite" "L'Étoile Filante" "Ultime Sacrifice" "Le Point de Non-Retour" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s NommĂ©/e/s Absent/e/s Absent/e/s ApparaĂźt Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s "L'Alliance" "Secret MalĂ©fique" "Le Retour du Dragon" "La Voix de la LibertĂ©" "La Licorne" "Un CƓur en Or" "La Veuve Noire" "Lily" "Des HĂ©ros et des MĂ©chants" "OpĂ©ration Mangouste" "Du CĂŽtĂ© Obscur" Absent/e/s Absent/e/s ApparaĂźt Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Saison 5 "La TĂ©nĂ©breuse" "Excalibur" "La Couronne Pourpre" "Le Royaume BrisĂ©" "L'Attrape-RĂȘves" "La QuĂȘte de Merida" "Nimue" "La Flamme de PromĂ©thĂ©e" "Le Casque de DunBroch" "Duel" "La Marque de Charon" "Une Chance de RĂ©demption" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s NommĂ©/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s "CerbĂšre" "Pacte avec le Diable" "L'ƒil de la TempĂȘte" "Jamais sans ma Fille" "La RiviĂšre des Âmes Perdues" "Le Baiser d'Amour VĂ©ritable" "Le Temps des Adieux" "L'Oiseau de Feu" "Le Cristal de l'Olympe" "Dr Jekyll et Mr Hyde" "Des Histoires SecrĂštes" "Tales From The Underworld" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Saison 7 "La Pantoufle de Verre" "Double Vie" "Anastasie" "Aux Confins des Royaumes" "Le Rubis Luciole" "RĂ©veil ForcĂ©" "Eloise Gardener" "Au Pays des Merveilles" "Rien qu'une Petite Larme" "Le Sabbat des Huit" "L'OrchidĂ©e SacrĂ©e" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s "Le MĂ©daillon de la Discorde" "Le Talisman Magique" "La Fille de la Tour" "Le Cercle des SƓurs" "Le Grand Tourbillon" "Mauvaise Carte" "La Gardienne" "La ClĂ© du Bosquet" "L'Autre Moi" "La Plume de la Sagesse" "La RĂ©union des Mondes" Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Absent/e/s Cameo RĂ©fĂ©rences v mAurore InterprĂ©tĂ©e par Sarah Bolger Épisodes consacrĂ©s "Le Retour de la Magie" Entourage Roi StĂ©phane ‱ Rose ‱ Prince Philippe ‱ Philippe Jr ‱ Mulan ‱ Emma Swan ‱ Blanche-Neige / Mary Margaret Blanchard ‱ Lancelot ‱ Cora ‱ Capitaine Crochet ‱ MalĂ©fique ‱ Ashley Boyd Lieux et Possessions MĂ©daillon du Spectre ‱ Palais d'Aurore ‱ Refuge des survivants
Leprince Aubert a disparu », au théùtre Le Bout (IXe), dimanche Ă  15 heures. SĂ©ance supplĂ©mentaire jeudi Ă  15 heures pendant les vacances de Les historiens — anciens et modernes — qui ont Ă©tudiĂ© le cri ont distinguĂ© Le cri de combat, sans signification prĂ©cise, qui est une manifestation instinctive, a pour but et pour effet d’effrayer l’adversaire, de s’animer au combat, de se doper » en quelque sorte, de se rendre en mĂȘme temps moins sensible Ă  la fatigue et Ă  la douleur. Le cri de combat s’exprime par la clameur, la huĂ©e, les vocifĂ©rations. Le cri de guerre, qui a un sens prĂ©cis, exprime une idĂ©e, une invocation, une priĂšre, un mot d’ordre, un nom
 Le cri d’armes, en usage au temps de la fĂ©odalitĂ© du Xe au XVe siĂšcle, qui est trĂšs caractĂ©ristique des usages de cette Ă©poque. Toute classification trop systĂ©matique a ses dĂ©fauts, mais en matiĂšre historique, a pour principal mĂ©rite de servir, d’échafaudage aux thĂ©oriciens et d’aider Ă  clarifier les idĂ©es. Certains cris pourraient ĂȘtre de l’une ou de l’autre classe ; aussi nous efforcerons nous de suivre avant tout l’évolution de cette institution coutumiĂšre. 1 LE CRI DE COMBAT OU CRI PRIMITIF Le cri de combat, ou cri primitif, est destinĂ© Ă  jeter l’épouvante dans le cƓur de l’ennemi. Il est employĂ© depuis les temps les plus reculĂ©s il l’est encore d’ailleurs dans la lutte du judoka et karatĂ©. L’animal lui-mĂȘme – comme le taureau ou l’élĂ©phant – chauffe » pour ainsi dire sa fureur par des ronflements, des beuglements, des barrissements avant de charger. De tout temps les nations ont eu pour usage de jeter de grands cris avant le combat pour s’encourager, – se gonfler » – effrayer l’adversaire. Le cri Ă©tait en usage chez les HĂ©breux les murailles de JĂ©richo tombĂšrent aux cris du peuple, et non seulement des trompettes omni populo voce fuante. Chaque peuple avait une façon particuliĂšre de crier. Il s’agissait, si nous en croyons l’Illiade et L’OdyssĂ©e, de hurlements effroyables. Les Romains des anciens temps, avaient leur cri qu’ils jetaient au contact de l’ennemi. Ils le considĂ©raient comme une arme efficace. Les lĂ©gionnaires marchaient en silence et en ordre, mais quand ils arrivaient sur l’adversaire, au signal qui leur Ă©tait donnĂ©, ils criaient d’une voix perçante. La vigueur avec laquelle ils se faisaient entendre augmentait leur valeur, et leur donnait la certitude de la victoire. D’aprĂšs l’historien JosĂšphe, dans la Guerre de Palestine, PompĂ©e fit mettre Ă  ses soldats le doigt dans les oreilles afin qu’ils ne soient pas effrayĂ©s. Tite Live assure qu’aux cris des soldats de Scipion les oiseaux tombaient morts du ciel. Le cri Ă©tait, on le voit, considĂ©rĂ© comme un moyen de combat efficace parfois, si nous en croyons CĂ©sar, une affaire Ă©tait dĂ©cidĂ©e au premier choc et dĂšs le cri de combat. Il y avait d’ailleurs, au nombre des stratagĂšmes, une ruse de guerre qui consistait Ă  choisir le champ de bataille de telle sorte que les Ă©chos en multiplient les effets, et sĂšment une terreur panique » telle que l’ennemi fuie sans combattre, se croyant accablĂ© par le nombre. VĂ©gĂšce nous rapporte que les Germains poussaient des cris qui parfois les effrayaient eux-mĂȘmes le baritus. Ils s’accompagneront aussi, plus tard, de chants barbares trĂšs durs pour entraĂźner la troupe – le barditus, d’oĂč le nom de barde – chants hurlĂ©s en cadence avec le bouclier devant la bouche pour que la rĂ©flexion des sons en soit amplifiĂ©e peut-ĂȘtre y trouvons-nous l’origine de certaine musique instinctive contemporaine 
 Nous trouvons un Ă©cho des diffĂ©rents cris dans la Chanson de Roland si chĂšre Ă  nos amis laonnois. AprĂšs le dĂ©sastre de Roncevaux, Charlemagne conduit les Français au combat pour venger la mort de Roland. Les deux troupes – françaises et sarrazines – se rencontrent aux cris de Montjoie dun cĂŽtĂ© du nom de Joyeuse, l’épĂ©e de Charlemagne de PrĂ©cieuse de l’autre du nom de l’épĂ©e du roi paĂŻen Ce sont des cris de combat fĂ©odaux et nationaux. Nous en parlerons plus loin. Mais aprĂšs que Naimes eĂ»t tuĂ© Malprime, son adversaire, la bataille devient terrible. L’émir fait donner toutes ses rĂ©serves, ses troupes accourent de toute part les unes braient et hennissent, les autres aboient comme des chiens les cris primitifs accompagnent l’attaque des troupes barbares devant laquelle plie l’armĂ©e des chevaliers français 
 – Ogier le Danois et les autres preux font des prodiges de vaillance pour reprendre l’avantage. Charlemagne livre un combat singulier Ă  Baliguant ; fort malmenĂ© un instant, il parvient Ă  tuer son adversaire. Alors il crie Montjoie » pour qu’on se rallie Ă  lui. La Chanson de Roland est un tĂ©moignage trĂšs caractĂ©ristique des coutumes des temps anciens, et de la chevalerie. Nous y retrouvons les exemples du cri de combat, du cri de guerre, du cri fĂ©odal et dĂ©jĂ  du cri royal ou cri national utilisĂ© comme cri Ă  la rescousse » et cri de ralliement » – autre classification des historiens 
 2 LE CRI DE GUERRE Le cri de combat devient cri de guerre lorsque la forme en est fixĂ©e d’avance. C’est le signe que la bataille s’ordonne, le cri a un sens prĂ©cis, exprime une idĂ©e, rĂ©pĂ©tĂ© avec force il s’apparente avec ce que nous appelons slogan. Le cri de guerre des Romains est feri ! frappe !. Ils frappaient en effet de leur Ă©pĂ©e sur leur bouclier. Les Grecs criaient allala » ou allali » d’oĂč le terme de chasse hallali. Le vieux cri de guerre celtique Torr he brenn » casse la tĂȘte remonte trĂšs loin, peut-ĂȘtre Ă  l’ñge des cavernes ! Aussi anciens sont les cris de guerre des Irlandais A boo » Ă  la victoire qui figurent au cimier des armoiries des Desmond et Mac Carthy. Le cri de guerre antique de l’Ecosse le slughan » ou slogan se retrouve dans le cri de clan des Mac Donnel, Mac Alpine, Mac Gregor, et d’autres encore. Le cri de guerre des Cosaques Huraj ! » au paradis dont est issu le hurrah ! » remonte aussi fort loin. Le cri de guerre, on le voit n’est plus le hurlement sauvage, mais est devenu un mot, une phrase, une formule. Souvent il invoque les secours du ciel, le nom d’un chef, celui dune ville, le souvenir d’une victoire. Les HĂ©breux crient le glaive du seigneur ! » ou le glaive de GĂ©dĂ©on ! ». Depuis Constantin, les chrĂ©tiens invoquent Dieu, la Vierge, les Saints ce sont des cris dinvocation ». Ferdinand Lot a Ă©tudiĂ© la langue du commandement de I’armĂ©e romaine et le cri de guerre française au Moyen Age 
 Il a retrouvĂ© dans les manuels militaires byzantins – notamment dans le Strategicon de l’Empereur Maurice, les commandements latins du VIe siĂšcle. Le cri de guerre impĂ©rial, de l’Empire chrĂ©tien Ă©tait une invocation – Adiuta ! criait un officier. – Deus ! rĂ©pondait toute la troupe. Ce fut, suppose-t-il, l’invocation personnelle de Clovis Ă  Tolbiac 
 Ce cri, si l’on en croit Orderic Vital, avait Ă©tĂ© conservĂ©, on ne sait comment, par les Normands. L’abbĂ© Merlette, pense que ce fut le cri de guerre royal puis impĂ©rial qu’avaient gardĂ© les mĂ©rovingiens et les carolingiens. Selon lui Diex aĂŻe » serait le cri authentique de Roland et de Charlemagne. Au XIe siĂšcle le cri des Anglais est Croix de Dieu ! », celui des Normands Dieu nous garde ! ». Au XIIIe siĂšcle les troupes de don Pedro d’Aragon contre les Mores d’Espagne, avant le combat s’agenouillent. AprĂšs une brĂšve priĂšre ils frappent le sol de leur lance en criant Desperta ferro ! » fer rĂ©veille-toi ! et se prĂ©cipitent sur l’ennemi en criant A Gur ! » A Dieu !. Au XIVe siĂšcle les hordes de Tamerlan crient Tchalpiguan ! » chargeons ! sabrons !. Au XVIe siĂšcle les Moscovites crient Dieu et le Grand Prince ! » formule encore fĂ©odale. En France, le cri dembuscade est Tue ! tue ! », celui des Espagnols est A mat ! »  Le cri primitif naturel comme le ahan ! du bĂ»cheron, le cri de guerre sont employĂ©s simultanĂ©ment au cours des combats. DonnĂ© au contact de l’adversaire, le cri peut donner lieu de mĂ©prise Froissart rapporte que le roi Philippe de Valois et le roi Edouard III d’Angleterre se trouvaient l’un Buironfosse, l’autre Ă  la Flamengrie prĂšs de Vervins en ThiĂ©rache. Leurs armĂ©es Ă©taient prĂȘtes Ă  en venir aux mains. Un liĂšvre se leva aux premiers rangs de l’armĂ©e française et les soldats firent de grandes huĂ©es aprĂšs le liĂšvre ». Or il Ă©tait coutume de faire des chevaliers » quand se dĂ©clenchait la bataille sans observer le cĂ©rĂ©monial traditionnel qui demandait en particulier la veillĂ©e d’armes. Le prince ou le chef de guerre donnait simplement au chevalier l’accolade avec son Ă©pĂ©e, et le parrain lui mettait les Ă©perons dorĂ©s. Ce jour-lĂ  donc, entendant les clameurs qui s’élevaient en avant des troupes, on crut Ă  l’arriĂšre qu’on commençait Ă  se battre. AussitĂŽt chacun prit ses armes, et on fit sur le champ plusieurs chevaliers. Le comte de Haynaut pour sa part en fit quatorze. Mais, ajoute notre chroniqueur, la bataille ne se donna pas 
 et les chevaliers créés Ă  cette occasion furent toujours appelĂ©s depuis les chevaliers du liĂšvre ». 3 LE CRI D’ARMES. CRI FEODAL OU CRI DU CHEVALIER Alors que le cri de guerre a pour objet surtout d’exciter le combattant contre l’adversaire. Le cri d’armes est une expression fĂ©odale. C’est, du Xe au XVe siĂšcle, le cri personnel du chef militaire qu’est le chevalier banneret. Le cri d’armes, en forme de devise est reproduit par acclamation en chƓur ; c’est un cri de subordination rĂ©pĂ©tĂ© quand le chef lui-mĂȘme, son porte-enseigne ou son hĂ©raut d’armes en donne le signal ou le ton ». Telle est la dĂ©finition qu’en donne le gĂ©nĂ©ral Bardin dans son dictionnaire militaire. Dans l’histoire des institutions fĂ©odales le cri darmes est un Ă©lĂ©ment trĂšs caractĂ©ristique de l’organisation sociale de l’époque. Il est rĂ©servĂ© en effet aux seuls chevaliers bannerets, c’est-Ă -dire aux seuls seigneurs ayant droit de porter banniĂšre. Chacun deux avait son cri particulier. Il y avait donc, dans la vieille milice française, autant de cris darmes que de banniĂšres. Le roi de France – le premier des seigneurs – avait son cri Montjoie qui deviendra Montjoie Saint-Denis, et prendra le caractĂšre de cri national unique. D’oĂč les expressions françaises du vieux langage lever le cri » pour exprimer l’appel du chef de guerre, aller au cri » pour exprimer le rassemblement des vassaux sous ses ordres pour aller Ă  la guerre. Notons que tous les gentilshommes n’avaient pas le droit de cri. L’aĂźnĂ© d’une famille – lorsqu’il Ă©tait banneret – avait seul le nom, le cri et les pleines armes. Seul il avait le droit de faire profĂ©rer aux siens un cri particulier et de l’inscrire sur sa banniĂšre. De lĂ  aussi l’expression banniĂšres de chevalier portant un cri ». Les cadets ne pouvaient lancer le cri de leur famille qu’en y ajoutant celui de leur branche. De mĂȘme, ils ne pouvaient en porter le blason qu’avec brisure. Il convient de rappeler ici ce qu’était le chevalier banneret, en esquissant les Ă©tapes habituelles de sa carriĂšre. Jusqu’à l’ñge de 7 ans, le futur chevalier Ă©tait laissĂ© aux soins des femmes. Il Ă©tait ensuite PAGE jusqu’à 14 ans, c’est-Ă -dire attachĂ© Ă  un chĂątelain, Chevalier qu’il avait fonction de servir. Sorti hors de page » vers 14 ans, il Ă©tait ÉCUYER, c’est-Ă -dire attachĂ© Ă  un chevalier qu’il secondait en paix comme en guerre soignant ses armes, ses chevaux, l’aidant Ă  revĂȘtir sa cuirasse, le secourant dans la bataille, le remontant avec l’un de ses grands chevaux s’il en Ă©tait besoin, Ie soignant, gardant ses prisonniers, etc. Il avait dĂ©jĂ  de ce fait un entraĂźnement poussĂ© Ă  l’emploi des armes. Lorsqu’il avait pu faire preuve de sa valeur soit Ă  la guerre, soit en tournoi, il pouvait ĂȘtre armĂ© chevalier vers 21 ans. Il Ă©tait alors chevalier bachelier et avait droit de porter pennon le pennon Ă©tait un enseigne, sorte de fanion, qui se terminait en pointe. Il avait aussi d’ailleurs droit de girouette, et sur sa gentilhommiĂšre, ou chĂąteau, en forme de pennon Ă  pointe, tournait le floquet ou pennoncel. Le plus souvent le chevalier bachelier n’était pas assez riche pour porter banniĂšre et prenait parti sous un banneret auquel il amenait son pennon 
 Mais quand il parvenait Ă  rĂ©unir un domaine dau moins quatre bacelles et avait un certain nombre de vassaux, il pouvait demander Ă  porter banniĂšre. La bacelle Ă©quivalait Ă  10 mas ou meix – mesure agraire correspondant aux labours dune charrue Ă  deux bƓufs. Pour avoir la prĂ©rogative de porter banniĂšre – qui Ă©tait une marque de grande noblesse – le chevalier bachelier devait avoir servi et suivi Ă  la guerre, avoir aussi assez de terres pour que des gentilshommes accompagnent sa banniĂšre. II lui fallait avoir au moins 50 hommes d’armes 25 pour combattre et 25 pour lui et la banniĂšre garder » ce qui reprĂ©sentait environ 150 cavaliers Ă  cheval, sans compter les gens de pied, archers, arbalĂ©triers ou piquenaires. Lorsqu’il rĂ©unissait les conditions voulues, le chevalier bachelier devait apporter Ă  la premiĂšre bataille oĂč il se trouvait son pennon et prĂ©senter sa compagnie » au connĂ©table ou aux marĂ©chaux qui intervenaient auprĂšs du prince, pour que lui soit accordĂ© le droit de porter banniĂšre ». Alors, on coupait l’extrĂ©mitĂ© pointue du pennon qui prenait un forme carrĂ©e ou rectangulaire et devenait banniĂšre, d’oĂč l’expression ancienne faire de pennon banniĂšre » pour marquer le passage d’une dignitĂ© Ă  une autre dignitĂ© plus Ă©levĂ©e. De mĂȘme la girouette du banneret prenait la forme rectangulaire ou carrĂ©e. En principe Ă  l’occasion d’une premiĂšre bataille le chevalier bachelier pouvait demander Ă  porter banniĂšre, Ă  la deuxiĂšme Ă  devenir banneret, Ă  la troisiĂšme il pouvait aspirer Ă  devenir baron qui Ă©tait le plus haut degrĂ© de la noblesse seigneuriale. Les seigneurs français portant banniĂšre avaient leur cri, qui Ă©tait inscrit sur leur banniĂšre. Le cri fĂ©odal Ă©tait un moyen de commandement il servait Ă  donner le signal du combat, Ă  rallier les hommes d’armes dans la mĂ©lĂ©e confuse du champ de bataille Ă  cette Ă©poque de combat individuel. Quelle Ă©tait la forme du cri d’armes ? Souvent les familles criaient simplement leurs noms dans la science hĂ©raldique nous trouverons souvent aprĂšs la description des armes et supports de blason d’un seigneur l’expression crie son nom ». C’est le cas d’Acigny, d’Aspremont, de Beauffremont. Ces derniers adoptĂšrent un jour pour cri Dieu aide au premier chrĂ©tien » ce qui poussa les Montmorency qui avaient dĂ©jĂ  cette formule de cri Ă  le transformer en Dieu aide au premier baron chrĂ©tien ! » Les Duras, les Joinville, les Gamache, les Kergorlan, les RubemprĂ© et bien d’autres crient leurs noms. Souvent y est jointe une invocation – Ă  Dieu – les la Palu crient Eh ! Dieu ! Aidez-moi ! » – les Potier crient Par Dieu » – les Barville crient Dieu Ă  nous ». Les invocations Ă  Notre-Dame sont nombreuses Bourbon Notre Dame ! » est le cri de Navarre, Notre Dame au Seigneur de Coucy ! » est celui bien connu des Sires de Coucy. De mĂȘme on crie Vergy Notre Dame », N. D. Sancerre ! », N. D. Guesclin ! » c’est le cri du connĂ©table Bertrand de Guesclin, Bourbon Notre Dame ! », N. D. Belle Val ! », Notre Dame Ribemont » crie le seigneur de Bousiers 
 Les invocations aux saints sont innombrables en France et ailleurs Montigny Saint Christophe ! » c’est le cri des Heuchins d’ostrevant. Saint Aubert ! c’est le cri des Graincourt en Artois. Saint Pol ! celui des d’Hautecloque les Pindray crient Meltes Saint AndrĂ© ! ; les Saint Yrieix Saint Yrieix Ă  moi ! » ; les Vienne en Bourgogne Saint Georges au puissant Duc ! ». Parfois est Ă©voquĂ© le souvenir des croisades les Blondel, les Crouy, les Chanel crient JĂ©rusalem ! » – les Chauvigny crient Chevaliers pleuvent JĂ©rusalem ! ». Nous trouvons aussi des cris de fidĂ©litĂ© au roi pro rege ! pro rege !. Souvent sont créées des noms de villes ou de forteresse En Picardie, et en Artois les Amerwal, les Ollehain, le Vidame de Picquigny, les Ranchicourt crient Boulogne » ; il est vrai qu’ils en portent les armes. Les VendĂŽme crient Chartres ! ». Il s’agit de ville conquise, lorsque le comte de Louvain abandonne le cri ancestral Louvain au riche duc ! » pour Limbourg Ă  celui qui l’a conquise ». Les comtes de Kimberley, en Grande-Bretagne ont conservĂ© jusqu’à nos jours pour cri d’armes Azincourt » en souvenir d’une victoire qui nous a Ă©tĂ© cruelle mais grĂące Ă  Dieu, leur cri de nos jours est figĂ© en expression hĂ©raldique. De mĂȘme les Dauphins Ă  Auvergne faisaient crier Clermont au Dauphin d’Auvergne ! ». Le cri d’armes Ă©tait parfois le reflet des meubles d’un blason, ce qui explique le cri des comtes de Flandres Flandres au Lyon ! » des Flavines en CambrĂ©sis le leu Bantoux ! ». – Les Waudripont portent deux lions adossĂ©s dos Ă  dos ; leur cri est Cul Ă  cul Waudripont ! » Les Wandelancourt crient Mon aigle »  Un Ă©pisode peut ĂȘtre l’origine de la formule d’un cri en 1495, Ă  la bataille de Formone, Charles VIII appelle Ă  son secours un seigneur de la maison de Montoison dont le cri et la devise deviendront Ă  la rescousse Montoison ! » ; le cri des Morialine Ă  la rescousse Morialine » a une origine semblable. Enfin, nous retrouvons les cris primitifs et cris de combat sans doute les plus anciens dans les cris d’armes. – des Chasteler Pring ! Pring ! tue ! tue ! – des comtes de Bar Au feu ! Au feu ! – des Altvillars Halaac ! halaac ! Ă  la bache ! – des Carbonnel d’Hierville Huc ! huc ! Carbonnel ! – des Coligny Haut la lance Pillot ! – des Contamine A moi ! – des Coucy N. D. au Seigneur de Coucy !, Coucy Ă  la Merveille !, Place Ă  la banniĂšre ! – des d’Eternac main droite ! – des Freminville En avant ! – des Grant de Vaux Tenons ferme ! – des Keranguat DĂ©fends toi ! – des Tournon Au plus dur ! – des Vaudenay Au bruit ! – etc. Emploi du cri d’armes Le cri d’armes d’un banneret Ă©tait le cri du corps qu’il commandait, et de toutes les banniĂšres qu’il pouvait avoir sous ses ordres. Les bannerets choisissaient gĂ©nĂ©ralement l’un d’entre eux, celui qui leur semblait le plus qualifiĂ© pour une bataille. Le cri de guerre Ă©tait alors celui du commandant en chef choisi. Froissart rapporte qu’en 1364, avant la bataille de Cocherel entre Navarrois et Anglais, les chefs français ayant pris leurs dispositions pour le combat, parlĂšrent longtemps entre eux quel cri pour la journĂ©e ils crieraient » et Ă  quelle banniĂšre ou pennon ils se rallieraient. Longtemps ils voulurent du cri N. D. Auxerre » du comte d’Auxerre dont ils voulaient faire leur souverain en ce jour Ă  cause de sa naissance et de l’importance de ses terres. Mais, ajoutet-il, celui-ci s’excusa fort gracieusement » Ă  cause de sa jeunesse et de son inexpĂ©rience. C’est sur Bertrand du Guesclin qu’ils finirent par s’accorder ; on crierait N. D. Guesclin ! » car c’est Ă  lui que fut confiĂ© le commandement en cette journĂ©e. Lorsque les banniĂšres Ă©taient rassemblĂ©es en corps de bataille, les bannerets Ă©taient en effet placĂ©s sous les ordres d’un chef marĂ©chal de France, ou lieutenant GĂ©nĂ©ral, dont on prenait le cri. La banniĂšre rĂ©glait le mouvement des troupes pendant le combat. En cas de dĂ©route le ralliement se faisait autour de cette banniĂšre. Dans certains cas le cri d’armes Ă©tait utilisĂ© par ruse. En 1382, au pont de Commines, le marĂ©chal de Sancerre ordonna que chacun fit le cri de sa banniĂšre » bien que les bannerets n’y fussent pas tous, pour faire croire aux Flamands que les troupes françaises Ă©taient plus nombreuses qu’elles n’étaient en rĂ©alitĂ©. Plus tard, quand les musiques militaires auront remplacĂ© le cri, la mĂȘme ruse consistera Ă  faire sonner la marche des Suisses, celle des Dragons, Ă  faire jouer la marche française des Gardes, Ă  faire sonner quantitĂ© de trompettes, battre tambours, et timbales, pour faire croire aux ennemis qu’il y a plus de troupes qu’ils ne pensaient. Le cri d’armes Ă©tait poussĂ© au manient de donner l’assaut, ou pour rallier la troupe ; il l’était aussi pour soutenir le banneret en danger, ou pour le dĂ©livrer s’il Ă©tait pris c’était le cri Ă  la rescousse ». Nous en trouvons un exemple dans le beau livre de Mm Martinet Montloon. Au cours de la premiĂšre croisade Thomas de Marle prĂšs du pont de fer, est au premier rang au siĂšge de JĂ©rusalem. Thomas voit que les Turcs ne pourront rĂ©sister Il sortit du fossĂ© la tĂȘte ensanglantĂ©e Vint Ă  la grand porte aux assises bien fermes Une brĂȘche Ă©tant faite Ă  cĂŽtĂ© dans la pierre le Seigneur cria Marle » Ă  tous ses chevaliers. Trente de sa contrĂ©e alors sont arrivĂ©s 
 et au bout de leur lance aussitĂŽt l’on hissĂ© par la brĂšche du mur il se fit balancer 
 » Le cri d’armes fut utilisĂ© parfois de maniĂšre dĂ©loyale. Etant en pĂ©ril, les vaincus ont utilisĂ© le cri de leurs vainqueurs ainsi le rapporte la chronique des Albigeois, les ennemis fuyaient par crainte de la mort et criaient Ă  haute voix Montfort ! Montfort ! » feignant d’ĂȘtre ainsi des nĂŽtres, et Ă©chappĂšrent par cette ruse aux mains de ceux qui les poursuivaient ! » Une anecdote mĂ©rite d’ĂȘtre citĂ©e parce que trĂšs caractĂ©ristique de l’esprit de la chevalerie fidĂšle Ă  sa lĂ©gende le Duc de Bourbon assiĂ©geait Verteuil que dĂ©fendait Renaud de Montferrand. Tous deux se trouvaient face Ă  face et s’escrimaient l’un contre l’autre dans l’obscuritĂ© d’une galerie sans s’ĂȘtre reconnus. DerriĂšre le Duc, les hommes d’armes ayant criĂ© Bourbon ! Bourbon ! » l’écuyer Renaud de Montferrand Ă©bahi se recula et dit Comment ! Messeigneurs, c’est le duc de Bourbon ? – Oui certes ! rĂ©pondit le Borgne de Veaulse, c’est le Duc en personne. – Alors ! dit Renaud de Montferrant, je dois bien louer Dieu de m’avoir fait la grĂące et l’honneur d’avoir fait armes avec un si vaillant Prince – et vous, Borgne de Veaulse, dites-lui que je lui requiers qu’il lui plaise en cette honorable place oĂč il est il me fasse chevalier de sa main, car je ne le puis jamais ĂȘtre plus honorablement. » Le combat fut interrompu, le Duc arma chevalier son adversaire, qui devint son alliĂ©. L’usage du cri d’armes, cri fĂ©odal, fut aboli lorsque le combat collectif, combat de masse, remplaça le combat individuel, et l’ ordre mince » remplaça la mĂȘlĂ©e – surtout avec la crĂ©ation par Charles VII des compagnies d’ordonnances, base de l’armĂ©e royale. .. Alors on n’observe jamais au plus grand silence que dans les armĂ©es lorsqu’on est sur le point d’en venir aux mains, car on est attentif aux ordres des officiers, on entend le bruit des tambours, des trompettes, des timbales, mĂȘlĂ© Ă  celui des armes Ă  feu quand le combat commence. Les ordonnances de 1534 et de 1557 ont mĂȘme imposĂ© le silence de la façon la plus sĂ©vĂšre quiconque en ordre de bataille devant l’ennemi parlera ou criera aura la langue percĂ©e 
 Les cris d’armes particuliers ont aussi Ă©tĂ© abolis Ă  la crĂ©ation des compagnies d’ordonnance. Cela a dispensĂ© les bannerets d’amener leurs vassaux au service ordinaire, les banniĂšres et la qualitĂ© de banneret mĂȘme disparaissent de nos institutions. L’armĂ©e royale est créée, l’époque fĂ©odale est close, la Monarchie va centraliser tous les pouvoirs, et les derniers grands fĂ©odaux disparaĂźtront un jour sous le couperet de Richelieu. Le duc d’Epernon mourra en 1661 alors commencera vraiment le rĂšgne du Grand Roi. Mais si la fĂ©odalitĂ© s’éteint, du moins grĂące Ă  l’art hĂ©raldique les cris d’armes se retrouvent souvent avec des devises dont elles diffĂšrent Ă  l’origine dans les blasons de quelques anciennes familles, inscrits au cimier de leurs armes dans la forme oĂč ils Ă©taient jadis Ă©crits sur les banniĂšres et oĂč les lançaient les hĂ©rauts d’armes Ă  l’occasion des tournois pour annoncer les chevaliers qui entraient en lice. Et nous en retrouvons de nos jours une trace dans l’ex-libris du lieutenant de vaisseau Robert de Roucy des fusiliers marins, mort en 1919 des blessures qu’il avait reçues dans les combats hĂ©roĂŻques de Dixmude en 1915. Il avait adoptĂ©, en effet, pour cri de guerre en souvenir de ses ancĂȘtres sans souci, sans merci, Roucy ! » – alors que sa devise plus authentique peut ĂȘtre, portait virtute virescit ! ». LE CRl ROYAL Montjoie Saint-Denis ! Nous ne pouvons manquer d’esquisser ici l’histoire du cri royal qui Ă©tait Ă  l’origine un cri seigneurial – celui du premier des seigneurs – avant de devenir cri unique, cri national. Le cri royal Montjoie Saint Denis » a fait l’objet de bien des Ă©tudes – mais son origine n’est pas connue avec exactitude. Orderic Vital dit qu’en 1119 les Français ayant entendu le cri d’armes des Anglais qui venaient Ă  eux criĂšrent Mont-Joye qui est le cri darmes de notre nation – sed ingressi, tersa vice clamarerunt ». Le mĂȘme cri se retrouve Ă  Antioche en 1191. AprĂšs la Chronique de Flandres, en 1214, Ă  la bataille de Bouvines, Philippe Auguste ayant eu son cheval tuĂ© sous lui, cria Montjoie » Ă  haute voix et fut aussitĂŽt remontĂ© sur un autre destrier. L’origine de Montjoie » a fait l’objet de nombreuses recherches, depuis des siĂšcles et d’hypothĂšses passionnĂ©es. On a prĂ©tendu qu’il remontait Ă  Clovis – l’étymologie mĂȘme est incertaine ; on ne peut retenir l’explication qu’en donne lAuteur de la Chanson de Roland
 le meum gaudium » a fait couler beaucoup d’encre. Dans le vocabulaire mĂ©diĂ©val le montjoie est un mont, ou un tas de pierres Ă©levĂ© Ă  dessein, peut-ĂȘtre simplement le tertre sur lequel le prince est placĂ© pour suivre la bataille, et plante sa banniĂšre. Il faut remarquer que l’invocation Ă  Saint Denis a Ă©tĂ© ajoutĂ©e au cri darmes du roi Ă  partir de l’époque oĂč loriflamme a Ă©tĂ© IevĂ©e. L’oriflamme Ă©tait la banniĂšre militaire de l’abbaye de Saint Denis. Ce monastĂšre Ă©tait en droit d’armer ses vassaux pour dĂ©fendre ses terres. Mais, comme l’abbĂ© ne pouvait prendre la tĂȘte de ses troupes pour les conduire au combat, il confiait son Ă©tendard et le commandement de celles-ci au comte de Vexin qui Ă©tait le protecteur de son Ă©glise. Le roi Louis VI, I’EveillĂ©, plus connu sous le nom de Louis le Gros, ayant acquis le comtĂ© de Vexin, tira le premier l’oriflamme de l’autel de Saint-Denis et la fit porter dans ses armĂ©es pendant la guerre contre l’Angleterre en 1124, alors quaĂ  la suite des revers qu’avait dĂ©jĂ  subis la chevalerie française, la situation paraissait dĂ©sespĂ©rĂ©e. D’aprĂšs la Chanson de Roland la banniĂšre de Charlemagne Ă©tait un Ă©tendard rouge semĂ© de croix et de roses d’or. Il existe en effet une parentĂ© possible entre lĂ©tendard de Charlemagne et celui de Saint Denis. Raoul de Presles dit avoir vu sur l’autel de Saint-Denis deux banniĂšres rouges dont l’une Ă©tait appelĂ©e la banniĂšre de Charlemagne »  Ce n’est pas une preuve certes car on attribuait facilement Ă  Charlemagne tout ce qui Ă©tait beau et ancien 
 Cela pourtant n’aurait rien d’étonnant Charlemagne devait ĂȘtre fort attachĂ© Ă  Saint Denis, oĂč en 754 avec son frĂšre Carloman, Ă  I’ñge de 12 ans, il avait reçu l’onction de Saint-Boniface au sacre du roi PĂ©pin son pĂšre. Mais la description de la banniĂšre a variĂ© 
 la plus vraisemblable indique qu’elle Ă©tait de soie rouge couleur de feu semĂ©e de flammes dor. Nous savons par expĂ©rience que la soie est matiĂšre pĂ©rissable. Il est bien peu probable qu’elle ait pu ĂȘtre conservĂ©e aussi longtemps. Quoi qu’il en soit au XIIe siĂšcle elle aurait eu 5 pointes et on peut y retrouver une origine orientale – 3 seulement au XIVe siĂšcle, 2 au XVe et XVIe siĂšcle 
 Ce qui est certain, c’est qu’arborĂ©e pour la premiĂšre fois en 1124 par Louis le Gros, elle le fut pour la derniĂšre fois en 1465 par Louis XI qui, allant contre les Bourguignons, se dispensa alors des cĂ©rĂ©monies traditionnelles tenues soit pour lever cette banniĂšre soit pour la remettre Ă  l’issue d’une guerre. Nous savons qu’en 1249, au siĂšge de Damiette, c’est le cri de Montjoie Saint Denis qui retentit quand, Ă  la suite de Saint-Louis, les chevaliers chrĂ©tiens sortent des vaisseaux pour se jeter dans un combat trĂšs dur contre les InfidĂšles. Le Monjoie-Saint-Denis sera encore criĂ© Ă  maintes reprises Ă  Furnes en 1292, Ă  Azincourt en 1415, au siĂšge de Montargis en 1426 – Ă  Pontoise avec Charles VII en 1441 
 mais les historiens et chroniqueurs ne le mentionnent plus depuis 
 et on ignore ce qu’elle est devenue. Celui qui portait l’oriflamme avait le titre de porte oriflamme ». C’était la plus haute dignitĂ© de l’ArmĂ©e, et une charge prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  toute autre. Arnoul d’Andrelieu, en 1368, sous le rĂšgne de Charles V, donna sa dĂ©mission de marĂ©chal de France pour ĂȘtre honorĂ© de la dignitĂ© de porte oriflamme. Contrairement Ă  ce que l’on pourrait croire, le cri d’armes Montjoie Saint Denis » n’était pas attachĂ© au porte oriflamme, mais au roi d’armes. Le roi d’armes Ă©tait alors un personnage de la maison du roi, dont la charge Ă©tait importante. Depuis Louis le Gros, il Ă©tait le porte-parole, l’ambassadeur du roi ou du commandant en chef. MontĂ© sur un cheval blanc afin de pouvoir ĂȘtre facilement reconnu, tenant Ă  la main une masse d’armes ou un bĂąton Ă  manche de velours violet semĂ© de lis l’or et surmontĂ© d’une couronne fermĂ©e ancĂȘtre du bĂąton de marĂ©chal placĂ© Ă  la tĂȘte des hĂ©rauts et poursuivants d’armes – il Ă©tait dĂ©signĂ© sous le nom de Montjoie. Ainsi aprĂšs la bataille d’Azincourt, nous rapporte Monstrelet, Henri V d’Angleterre vainqueur de cette journĂ©e parcourut le champ de bataille oĂč gisaient tant de chevaliers français, vaincus surtout par ses archers. Il fit venir le Montjoie, roi d’armes de France qui Ă©tait prisonnier, pour lui demander le nom du chĂąteau qu’il voyait prĂšs de lui. – Azincourt ! rĂ©pondit celui-ci, et c’est de ce nom que fut baptisĂ©e la cĂ©lĂšbre bataille qui sonna le glas de la chevalerie française. L’époque fĂ©odale est rĂ©volue, la Monarchie s’affirme, le cri national au combat devient France ! France ! » et Vive le roi ». Il deviendra plus tard avec NapolĂ©on Vive l’Empereur ! ». Beaucoup plus tĂŽt avait Ă©tĂ© poussĂ© un cri d’armes international, un cri europĂ©en le cri de l’Occident celui bien connu, de Godfroy de Bouillon Ă  la premiĂšre croisade Dieu le veult ! Dieu le veult ! ». H. DE BUTTET Ouvrages consultĂ©s Daniel Histoire de la Milice française 17. PANKOUKE EncyclopĂ©die militaire M. BULLET Dissertation sur divers sujets de I’Histoire de France 1759. BARDIN Dictionnaire militaire 1820. Oscar de WATTEVILLE Le cri de guerre chez les diffĂ©rents peuples 1889 Le Colonel DE ROCHAS Cris de guerre, devises, etc. 1890. DE BERSAS DE LA MEGIE LĂ©gendaire de la Noblesse de France 1865. ROGER Noblesse et chevalerie du ComtĂ© de Flandre, d’Artois et de Picardie 1843. Retrouvezles articles parus le jeudi 21 avril 2022 dans Le ProgrĂšs. Parcourez nos archives facilement. Concerts de Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu Cet artiste n'a aucun concert programmĂ©. Soyez le premier Ă  ĂȘtre avertides prochains concerts de Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu Biographie de Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu Au secours, le Prince a perdu la mĂ©moire et agit sous les ordres d'une maudite sorciĂšre. Et le Roi, ensorcelĂ©, tombe subitement malade ! Le Royaume est en danger. Mais, aidĂ©e des enfants, la Princesse Pervenche trouve plusieurs indices qui la mettent sur une piste. Le temps est comptĂ©... Avis sur Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu RĂ©diger un avis Soyez le premier Ă  donner votre avis ! Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu Concerts passĂ©s de Au Secours ! Le Prince Aubert A Disparu Voir les archives de l'annĂ©e Il n'existe pas d'archives pour l'annĂ©e 2022. LePrince Aubert a Ă©tĂ© fait prisonnier par Madame Moche. Celle-ci projette Ă  prĂ©sent d'empoisonner le Roi. Tout le Royaume est en danger. Le temps est comptĂ©. Celle-ci projette Ă  prĂ©sent d'empoisonner le Roi.
Si elle a bien fait son choix Ă©vident entre Leo Messi et Cristiano Ronaldo, il n’est pas question de dĂ©cider qui elle prĂ©fĂšre entre Meghan Markle et Kate Middleton. Poissons ascendant Verseau, elle est dotĂ©e d'un sixiĂšme sens qui l'aide Ă  vous dĂ©nicher les informations les plus cachĂ©es sur vos stars prĂ©fĂ©rĂ©es. Chaque annĂ©e, le 10 aoĂ»t est une date douloureuse pour Vanessa Demouy. Il y a six ans, la comĂ©dienne perdait un ami qui lui Ă©tait trĂšs cher. Ce jour, elle lui a rendu Ă  nouveau un bel hommage, sur Instagram. Il Ă©tait l'un de ses plus fidĂšles amis, et depuis sa disparition Vanessa Demouy ne manque pas une occasion de lui rendre hommage. Ce 10 aoĂ»t plus qu'Ă  toute autre date puisqu'il s'agit du triste anniversaire de la disparition de Christophe Millant. C'Ă©tait il y a 6 ans jour pour jour, le chef d'entreprise, manager des relations publiques du Crazy Horse pendant dix ans, est dĂ©cĂ©dĂ© d'une crise cardiaque. S'il a donnĂ© un coup de pouce Ă  un nombre considĂ©rable d'artistes en quĂȘte de popularitĂ©, Christophe Millant Ă©tait devenu un ami pour Vanessa Demouy. Ce 10 aoĂ»t 2022, l'actrice de 49 ans a partagĂ© une belle photo en noir et blanc de ce dernier, sur Instagram. "10 aoĂ»t ... mon christophe ... je pense tellement Ă  toi ... tu m accompagnes de la haut ... je te 'sens' si souvent Ă  mes cĂŽtĂ©s ... mon Ă©toile ... je t aime", a-t-elle Ă©crit avec le hashtag "Amis pour la vie". Ce n'est pas la premiĂšre fois que la mĂšre de Solal 18 ans et Sharlie 11 ans, nĂ©s de sa relation avec son ex-mari Philippe Lellouche, dont elle n'est toujours pas officiellement divorcĂ©e, a une pensĂ©e pour le regrettĂ© Christophe Millant. Je pense tellement Ă  toi Les annĂ©es ont beau passer, elle n'oublie pas celui qui Ă©tĂ© son ami, son pilier, son roc. L'hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie Ici tout commence a tenu Ă  lui rendre hommage, en partageant ce portrait de lui sur les rĂ©seaux, et en exprimant toute sa peine, en cette triste date. "Le manque reste, regrettait-elle dĂ©jĂ  l'an dernier, Ă  la mĂȘme Ă©poque. Je m'accroche Ă  nos souvenirs qui rejaillissent sans crier gare, au dĂ©tour d'une rue, au milieu d'une exposition ou lorsque je sens ton parfum dans la foule. Tes rires me manquent, ta bienveillance, ta douceur et tes conseils avisĂ©s aussi... je rĂȘve d'entendre de nouveau prononcĂ© le surnom dont tu m'avais affublĂ©e. Tu Ă©tais le seul Ă  pouvoir m'appeler comme ça. Je sais que de lĂ -haut tu veilles, j'espĂšre que tu es fier. Je t'aime." Vanessa Demouy n'Ă©tait pas la seule Ă  avoir eu la chance de connaĂźtre cet homme. L'an dernier, d'autres cĂ©lĂ©britĂ©s s'Ă©taient ainsi exprimĂ©es suite au post de l'actrice, parmi lesquelles Ariane Seguillon, ou encore Veronika Loubry. Abonnez-vous Ă  Purepeople sur facebook
Jene devrais pas te le dire, Marguerite, puisque mon pĂšre m’a dĂ©fendu d’en parler ; mais je te regarde comme ma sƓur et mon amie, et je veux que tu saches tous mes secrets. Non, mon pĂšre d’Aubert ne m’aimait pas, ni maman non plus ; quand je n’étais pas avec Sophie, je m’ennuyais beaucoup ; j’étais toujours avec les domestiques, qui me traitaient mal, sachant qu’on ne se La capitale haĂŻtienne, frappĂ©e par une pĂ©nurie de carburant, s'enfonce dans la violence. Au moins 89 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en une semaine dans des heurts entre gangs rivaux, selon le bilan d'une ONG communiquĂ© mercredi. Au moins 89 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en une semaine dans des affrontements entre gangs Ă  Port-au-Prince, capitale d'HaĂŻti oĂč les prix s'envolent et les carences de carburant s'aggravent toujours davantage."Au moins 89 personnes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es et 16 autres sont portĂ©es disparues", a indiquĂ©, mercredi 13 juillet, le RĂ©seau national de dĂ©fense des droits humains dans un communiquĂ©, prĂ©cisant que le bilan partiel de ces violences fait Ă©galement Ă©tat de "74 blessĂ©s par balle ou Ă  l'arme blanche".Depuis une semaine, les rafales d'armes automatiques crĂ©pitent Ă  longueur de journĂ©e Ă  CitĂ© Soleil, commune la plus dĂ©favorisĂ©e et la plus densĂ©ment peuplĂ©e de l'aire mĂ©tropolitaine deux factions de gangs s'y affrontent sans que la police, en manque d'hommes et d'Ă©quipements, n'intervienne. Familles terrĂ©es chez ellesLe long des corridors des bidonvilles qui s'y sont formĂ©s au fil des quatre derniĂšres dĂ©cennies, des milliers de familles n'ont d'autre choix que de se terrer chez elles, sans pouvoir se ravitailler en eau et habitants sont victimes de balles perdues Ă  l'intĂ©rieur mĂȘme de leurs modestes logements, faits de simples tĂŽles, mais les ambulances ne sont pas autorisĂ©es Ă  circuler librement dans la zone pour venir en aide aux blessĂ©s."Nous appelons tous les belligĂ©rants Ă  permettre le passage des secours vers Brooklyn nom du quartier de CitĂ© Soleil oĂč se concentrent les violences, NDLR et Ă  Ă©pargner les civils", a exhortĂ©, mercredi, Mumuza Muhindo, chef de mission de MĂ©decins sans FrontiĂšres."Champ de bataille"EntravĂ©e dans ses opĂ©rations d'Ă©vacuations des victimes, l'organisation humanitaire a nĂ©anmoins opĂ©rĂ© une quinzaine de blessĂ©s par jour en moyenne depuis vendredi, dans son hĂŽpital situĂ© Ă  proximitĂ© de CitĂ© Soleil."Le long de la seule route menant Ă  Brooklyn, nous avons rencontrĂ© des cadavres en dĂ©composition ou brĂ»lĂ©s", a ajoutĂ© Mumuza Muhindo. "Il peut s'agir de personnes tuĂ©es lors des affrontements ou essayant de fuir et qui ont Ă©tĂ© abattues. C'est un vrai champ de bataille."Ces affrontements meurtriers entre gangs affectent l'ensemble des activitĂ©s Ă  travers la capitale car c'est Ă  CitĂ© Soleil que se situe le terminal pĂ©trolier qui alimente Port-au-Prince et tout le nord d'HaĂŻti. À travers la capitale, les stations-services ne distribuent plus une goutte de carburant, faisant drastiquement flamber les prix au marchĂ© colĂšre face Ă  cette situation, des chauffeurs de taxi-moto ont Ă©rigĂ©, mercredi, quantitĂ© de barricades Ă  travers les principaux axes routiers de Port-au-Prince. Face Ă  ce mouvement spontanĂ©, seuls les courts dĂ©placements Ă  moto Ă  l'intĂ©rieur des quartiers Ă©taient possibles, ont pu constater des journalistes de l' Ă  de tels alĂ©as, les habitants de la capitale peinent Ă  organiser leurs activitĂ©s quotidiennes, dĂ©jĂ  entravĂ©es par le risque d'enlĂšvement. Depuis plus de deux ans, les gangs multiplient les rapts crapuleux dans la ville, sĂ©questrant des personnes de toute origine socio-Ă©conomique et de toute nationalitĂ©. Jouissant d'une trĂšs large impunitĂ©, les bandes criminelles ont amplifiĂ© leurs actions au fil des semaines au moins 155 enlĂšvements ont Ă©tĂ© commis en juin contre 118 au mois de mai, a signalĂ© le Centre d'analyse et de recherches en droits humains, dans son dernier rapport publiĂ© AFP AuSecours ! Le Prince Aubert a disparu ! Du09/03/2014Ă  16:30 Au27/04/2014Ă  17:30. Théùtre Le Bout, Paris (75) Voir d'autres Ă©vĂ©nements de ce lieu. Moyenne des commentaires : Voir les commentaires. Description. ComĂ©die Ă  3 comĂ©diens pour toute la famille Ă  partir de 4 ans. Qui retrouvera le Prince Aubert ? Au fil du spectacle, les indices sont Une comĂ©die pour toute la famille par Martin Leloup, Ă  dĂ©couvrir. 10Ăšme annĂ©e de succĂšs NON-STOP Ă  Paris ! ComĂ©die Ă  3 comĂ©diens pour toute la famille Ă  partir de 4 ans. Qui retrouvera le Prince Aubert ? Au fil du spectacle, les indices sont donnĂ©s, tantĂŽt aux enfants, tantĂŽt Ă  la Princesse policiĂšre. Il ne reste qu’à recoller les morceaux. Humour et suspense sont au rendez-vous de cette histoire interactive, palpitante pour les enfants et hilarante pour les grands. Le Prince Aubert a Ă©tĂ© fait prisonnier par Madame Moche. Celle-ci projette Ă  prĂ©sent d’empoisonner le Roi. Tout le Royaume est en danger. Le temps est compté  La Princesse Pervenche, sorte de FantĂŽmette en herbe, va-t-elle deviner le complot qui se trame et dĂ©couvrir Ă  temps le vrai visage de Madame Moche ? Vrai garçon manquĂ©, la Princesse dĂ©tective plaĂźt autant aux filles qu’aux garçons. Les personnages de la mĂ©chante et du prince sont, eux, particuliĂšrement ridicules et comiques. Une vraie intrigue policiĂšre, pendant laquelle les enfants vont saisir les indices au fur et Ă  mesure avec, en gĂ©nĂ©ral, une longueur d’avance sur la jeune hĂ©roĂŻne ! Cette comĂ©die qui en est Ă  sa 6Ăšme annĂ©e de succĂšs, entraĂźne les enfants dans une aventure pleine de rires et de rebondissements. C’est aussi un petit bijou d’humour pour les parents qui ne s’ennuient jamais. Fous rires garantis ! Aucun article de presse n’est disponible pour le moment NOTE DU PUBLIC Cette note est la moyenne de l’ensemble des plateformes qui proposent cet Ă©vĂ©nement Du mĂȘme auteur voir Ă©galement Ă  Paris La Princesse au petit pois dans la tĂȘte », la Princesse Rose et le retour de l’Ogre », Toutankhamon et le scarabĂ©e d’or », Pierre et la Princesse ensorcelĂ©e » Information Covid 19 Le port du masque est obligatoire ; tout spectateur ne portant pas de masque se verra refuser l’entrĂ©e du spectacle. Des masques de dĂ©pannage payants 1€ sont prĂ©vus Ă  l’entrĂ©e du théùtre. RĂ©sumĂ© Une comĂ©die pour toute la famille par Martin Leloup, Ă  dĂ©couvrir. 10Ăšme annĂ©e de succĂšs NON-STOP Ă  Paris ! ComĂ©die Ă  3 comĂ©diens pour toute la famille Ă  partir de 4 ans. Qui retrouvera le Prince Aubert ? Au fil du spectacle, les indices sont donnĂ©s, tantĂŽt aux enfants, tantĂŽt Ă  la Princesse policiĂšre. Il ne reste qu’à recoller les morceaux. Humour et suspense sont au rendez-vous de cette histoire interactive, palpitante pour les enfants et hilarante pour les grands. Le Prince Aubert a Ă©tĂ© fait prisonnier par Madame Moche. Celle-ci projette Ă  prĂ©sent d’empoisonner le Roi. Tout le Royaume est en danger. Le temps est compté  La Princesse Pervenche, sorte de FantĂŽmette en herbe, va-t-elle deviner le complot qui se trame et dĂ©couvrir Ă  temps le vrai visage de Madame Moche ? Vrai garçon manquĂ©, la Princesse dĂ©tective plaĂźt autant aux filles qu’aux garçons. Les personnages de la mĂ©chante et du prince sont, eux, particuliĂšrement ridicules et comiques. Une vraie intrigue policiĂšre, pendant laquelle les enfants vont saisir les indices au fur et Ă  mesure avec, en gĂ©nĂ©ral, une longueur d’avance sur la jeune hĂ©roĂŻne ! Cette comĂ©die qui en est Ă  sa 6Ăšme annĂ©e de succĂšs, entraĂźne les enfants dans une aventure pleine de rires et de rebondissements. C’est aussi un petit bijou d’humour pour les parents qui ne s’ennuient jamais. Fous rires garantis ! VidĂ©o MĂ©dias Aucun article de presse n’est disponible pour le moment Avis du Public NOTE DU PUBLIC Cette note est la moyenne de l’ensemble des plateformes qui proposent cet Ă©vĂ©nement Infos pratiques Du mĂȘme auteur voir Ă©galement Ă  Paris La Princesse au petit pois dans la tĂȘte », la Princesse Rose et le retour de l’Ogre », Toutankhamon et le scarabĂ©e d’or », Pierre et la Princesse ensorcelĂ©e » Information Covid 19 Le port du masque est obligatoire ; tout spectateur ne portant pas de masque se verra refuser l’entrĂ©e du spectacle. Des masques de dĂ©pannage payants 1€ sont prĂ©vus Ă  l’entrĂ©e du théùtre. Fulltext of "Le Monde Diplomatique, 1997, France, French" See other formats
Accueil Remonter DES HÉRÉSIES C. LES JUIFS UT. DE LA FOI MANICHÉENS ARIENS LOI - PROPHÈTES A OROSE DONATISTES PÉLAGE OEUVRES POLÉMIQUES. Oeuvres complĂštes de saint Augustin traduites pour la premiĂšre fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. GuĂ©rin & Cie, Ă©diteurs, 1869, Tome XIV. p. 1-21 Traduction de M. l'abbĂ© AUBERT Bien des fois, cher et saint Quodvultdeus 1, tu m'as instamment priĂ© d'Ă©crire , sur les hĂ©rĂ©sies, un livre propre Ă  intĂ©resser ceux qui veulent ne point tomber dans les erreurs opposĂ©es Ă  la foi chrĂ©tienne et capables de sĂ©duire les Ăąmes par leur faux air de christianisme. Sois-en sĂ»r, je n'avais pas attendu jusqu'Ă  ce jour pour y penser depuis longtemps j'aurais entrepris cette tĂąche, si, aprĂšs mĂ»r examen, la difficultĂ© et la grandeur d'un tel ouvrage ne m'avaient paru dĂ©passer mes forces; mais comme tu m'as, plus que personne, pressĂ© de m'en charger, j'ai pris en considĂ©ration ton nom aussi bien que tes instances, et je me suis dit Je me mettrai Ă  l'oeuvre, je ferai ce que Dieu veut, et j'aurai, ce me semble, la conscience d'avoir accompli son bon plaisir, si, avec le secours de sa grĂące, je parviens au terme de mon travail, c'est-Ă -dire , soit Ă  t'indiquer seulement la difficultĂ© d'une oeuvre si importante , soit Ă  la surmonter complĂštement. Cette difficultĂ© m'apparaĂźt; je la mĂ©dite et la retourne dans mon esprit je la saisis, mais en triompherai-je? Je n'ose me le promettre; car j'ai beau 1. Le nom de Quodvultdeus signifie Ce que Dieu veut. essayer, demander, chercher, frapper, le rĂ©sultat me semble toujours incertain une seule chose est pour moi hors de doute ; c'est que je ne puis ni demander, ni chercher, ni frapper suffisamment, si Dieu ne m'en inspire le dĂ©sir et la volontĂ©. J'entreprends donc ce, travail sur tes pressantes instances, et pour me conformer Ă  la volontĂ© de Dieu mais, pour m'aider Ă  parvenir au terme, ce n'est point assez, tu le vois, de me presser par d'incessantes demandes; il faut aussi me soutenir de tes ardentes priĂšres il. faut, de plus, engager Ă  intercĂ©der auprĂšs de Dieu en ma faveur ceux de tes frĂšres que tu pourras dĂ©terminer Ă  le faire avec toi. VoilĂ  pourquoi, le Seigneur aidant, je me suis hĂątĂ© d'envoyer Ă  ta CharitĂ© la premiĂšre partie de mon livre et ce prologue. Tous ceux d'entre vous qui pourront connaĂźtre, par ce moyen, que j'ai dĂ©jĂ  mis la main Ă  l'Ɠuvre, sauront combien ils doivent m'assister prĂšs de Dieu pour l'achĂšvement du travail immense que vous dĂ©sirez me voir mener Ă  bonne fin. Si je juge de tes dĂ©sirs par la teneur mĂȘme de ta premiĂšre lettre de demande, tu voudrais un traitĂ© court, concis et sommaire dans lequel 2 je ferais connaĂźtre toutes les hĂ©rĂ©sies qui ont existĂ© et qui existent encore, depuis l'origine de la religion chrĂ©tienne, hĂ©ritage divin promis Ă  nos pĂšres quelles erreurs les hĂ©rĂ©tiques ont soutenues et soutiennent ce qu'Ă  l'encontre de l'enseignement catholique ils ont pensĂ© autrefois et pensent aujourd'hui sur la foi, la TrinitĂ©, le baptĂȘme, la pĂ©nitence, l'humanitĂ© et la divinitĂ© du Christ, la rĂ©surrection, le Nouveau et l'Ancien Testament. Mais comprenant que la rĂ©ponse Ă  de telles questions serait de grande Ă©tendue, il t'a paru utile qu'on y joignit un abrĂ©gĂ© contenant en gĂ©nĂ©ral, as-tu dit, tout ce en quoi. ils s'Ă©cartent de la vĂ©ritĂ©. Puis, tu as ajoutĂ© Quelles sont les sectes qui confĂšrent le baptĂȘme ou ne le confĂšrent pas ? Celles dont l'Eglise baptise les anciens adeptes , sans nĂ©anmoins rebaptiser. Comment, enfin, reçoit-elle ceux qui reviennent Ă  elle? Que rĂ©pond-elle Ă  chacun d'eux d'aprĂšs la loi, l'autoritĂ© et la raison? » Ces diverses questions me font admirer l'Ă©lĂ©vation d'un esprit qui souhaite si vivement connaĂźtre la vĂ©ritĂ© en tant de grandes choses, et qui, nĂ©anmoins, rĂ©clame la briĂšvetĂ© pour Ă©viter l'ennui. Tu t'es aussi aperçu de ce que pouvait me suggĂ©rer ce passage de ta lettre; aussi, tu as couru au-devant de ma pensĂ©e en ajoutant Que votre bĂ©atitude le croie bien; je suis assez clairvoyant pour imaginer le nombre et la grandeur des volumes qu'il faudra pour rĂ©soudre ces questions; mais ce n'est pas ce que je demande, nous l'avons dĂ©jĂ  ». Aussi, pour m'indiquer, sous forme de conseil, la maniĂšre de demeurer concis tout en exposant la vĂ©ritĂ©, tu reviens Ă  ta premiĂšre recommandation Surtout, que votre mĂ©thode soit brĂšve et serrĂ©e dans ce compendium, oĂč vous exposerez, suffisamment pour instruire, les opinions de chaque hĂ©rĂ©sie, et la doctrine de l'Eglise catholique opposĂ©e Ă  chacune d'elles ». Mais c'est de nouveau rĂ©clamer un long ouvrage; non pas qu'on ne puisse ou qu'on ne doive l'exĂ©cuter avec concision, mais parce qu'il y a tant de sujets Ă  traiter, qu'il est indispensable d'y consacrer un grand nombre de pages ; et pourtant tu me dis Faites un rĂ©sumĂ© complet si quelqu'un veut connaĂźtre d'une maniĂšre plus ample, plus claire et plus approfondie, l'objection et la rĂ©ponse, il ira consulter les prĂ©cieux et magnifiques ouvrages Ă©crits sur ces matiĂšres par diffĂ©rents auteurs, et surtout par votre rĂ©vĂ©rence ». En t'exprimant de la sorte, tu me demandes donc comme un mĂ©morial complet de toutes les erreurs et des vĂ©ritĂ©s que leur oppose l'Eglise. Voici ma rĂ©ponse. Un savant du nom de Celse a rĂ©uni, en six volumes assez considĂ©rables, les opinions de tous les fondateurs des sectes philosophiques qui ont paru jusqu'Ă  son temps il ne pouvait aller plus loin ; mais il n'en a rĂ©futĂ© aucune il les a exposĂ©es en assez peu de mots pour ne point prendre Ă  tĂąche de les blĂąmer ou de les louer, de les soutenir ou de les dĂ©fendre, se bornant Ă  les Ă©numĂ©rer et Ă  les faire connaĂźtre il parle d'une centaine de philosophes, et pourtant, tous n'ont pas Ă©tabli une erreur nouvelle mais il a pensĂ© qu'il fallait citer mĂȘme ceux qui avaient suivi les erreurs de leurs maĂźtres sans y rien changer. Nous avons encore six, livres, rĂ©digĂ©s par un des nĂŽtres, Epiphane, Ă©vĂȘque de Chypre. Cet auteur, mort depuis peu de temps, parle de quatre-vingts hĂ©rĂ©sies; mais, Ă  l'exemple de Celse, il ne fait qu'un simple rĂ©cit dĂ©pouillĂ© de toute polĂ©mique en faveur de la vĂ©ritĂ© contre l'erreur. Ces Ă©crits sont trĂšs-succincts, et si on voulait les rĂ©unir en un seul volume, il serait loin d'Ă©quivaloir en Ă©tendue Ă  tels autres livres Ă©crits par d'autres ou par nous. Si j'imite sa briĂšvetĂ©, tu n'auras ni ce que tu rĂ©clames de moi, ni ce que tu es en droit d'en attendre. L'essentiel pour moi, en ce moment, n'est donc pas de suivre les traces d'Epiphane; les preuves que je t'en donnerai, et ta pĂ©nĂ©tration d'esprit suffiront Ă  te le faire comprendre, lorsque j'aurai terminĂ© mon ouvrage. En lisant les livres de cet Ă©crivain, tu verras tout ce qui leur manque pour ressembler au travail que tu me demandes de faire, et Ă  plus forte raison, Ă  celui que je conçois moi-mĂȘme. Tu demandes une rĂ©futation courte, concise et sommaire de toutes les hĂ©rĂ©sies qu'on Ă©numĂ©rera; mais, enfin, tu veux qu'on les rĂ©fute; c'est ce qu'Epiphane n'a pas fait. Pour moi, Dieu aidant, je veux aller plus loin avec mon livre, il sera possible d'Ă©viter toute hĂ©rĂ©sie connue ou inconnue on pourra devenir capable de juger sainement de celles qui pourraient surgir. Sache-le bien toute erreur n'est pas une hĂ©rĂ©sie ; quoique aucune opinion mauvaise ne puisse ĂȘtre une hĂ©rĂ©sie qu'autant qu'elle s'appuie sur 3 quelque erreur. A mon avis, il est trĂšs-difficile sinon impossible, de comprendre, d'une maniĂšre prĂ©cise, ce qui constitue l'hĂ©rĂ©sie je m'efforcerai, nĂ©anmoins, de l'expliquer dans le cours de cet ouvrage, si le Seigneur daigne Ă©clairer mon intelligence et diriger mon raisonnement vers le but que je me propose d'atteindre lors mĂȘme que nous ne parviendrions point Ă  connaĂźtre le caractĂšre distinctif de l'hĂ©rĂ©sie, nous verrons et nous dirons en temps et lieu, de quelle utilitĂ© peuvent ĂȘtre nos recherches; car si nous rĂ©ussissons Ă  avoir une idĂ©e juste, il est facile de comprendre quel avantage on en retirera. La premiĂšre partie de cet ouvrage roulera donc sur les hĂ©rĂ©sies qui ont attaquĂ© la doctrine de JĂ©sus-Christ, depuis sa venue en ce monde et son ascension glorieuse, autant, du moins, que nous avons pu les connaĂźtre dans la seconde , nous chercherons Ă  bien dĂ©finir en quoi consiste l'hĂ©rĂ©sie. Lorsque le Seigneur fut montĂ© au ciel, on vit paraĂźtre I. Les Simoniens, II. Les MĂ©nandriens, III. Les Saturniniens, IV. Les Basilidiens, V. Les NicolaĂŻtes, VI. Les Gnostiques, VII. Les Carpocratiens, VIII. Les CĂ©rinthiens ou MĂ©rinthiens, IX. Les NazarĂ©ens, X. Les Ebionites, XI. Les Valentiniens, XII. Les SĂ©cundiens, XIII. Les PtolĂ©maĂŻtes, XIV. Les Marcites, XV. Les Colorbasiens, XVI. Les HĂ©raclĂ©onites, XVII. Les Ophites, XVIII. Les CaĂŻnites, XIX. Les SĂ©thiens, XX. Les Archonticiens, XXI. Les Cerdoniens, XXII. Les Marcionites, XXIII. Les Apellites, XXIV. Les SĂ©vĂ©riens, XXV. Les Tatianites ou Encratites, XXVI. Les Cataphrygiens, XXVII. Les PĂ©puziens ou Quintilliens, XXVIII. Les Artotyrites, XXIX. Les TessarescĂ©dĂ©catites, XXX. Les Alogiens, XXXI. Les Adamiens, XXXII. Les ElcĂ©sĂ©ens et les SampsĂ©ens, XXXIII. Les ThĂ©odotiens, XXXIV. Les MelchisĂ©dĂ©ciens, XXXV. Les BardĂ©sanistes, XXXVI. Les NoĂ©tiens, XXXVII. Les ValĂ©siens, XXXVIII. Les Cathares ou Novatiens, XXXIX. Les AngĂ©liques, XL. Les Apostoliques, XLI. Les Sabelliens ou Patripassiens, XLII. Les OrigĂ©nistes, XLIII. D'autres OrigĂ©nistes, XLIV. Les Paulinianistes, XLV. Les Photiniens, XLVI. Les ManichĂ©ens, XLVII. Les HiĂ©racites, XLVIII. Les MĂ©lĂ©ciens, XLIX. Les Ariens, L. Les Vadianites ou Anthropomorphites, LI. Les Semi-Ariens, LII. Les MacĂ©doniens, LIII. Les AĂ©riens, LIV. Les AĂ©tiens ou Eunomiens, LV. Les Apollinaristes, LVI. Les Antidicomarites, LVII. Les Massaliens ou Euchites, LVIII. Les MĂ©tangismonites, LIX. Les SĂ©leuciens ou Hermiens, LX. Les Proclianites, LXI. Les Patriciens, LXII. Les Ascites, LXIII. Les Passalorynchites, LXIV. Les Aquariens, LXV. Les Coluthiens, LXVI. Les Floriniens, LXVII. Ceux qui ne sont pas d'accord sur l'Ă©tat du monde, LXVIII. Ceux qui marchent nu-pieds, LXIX. Les Donatistes ou Donatiens, LXX. Les Priscillianistes, qui ne mangent pas en sociĂ©tĂ©, LXXII. Les RhĂ©toriens, LXXIII. Ceux qui disent qu'en JĂ©sus-Christ la divinitĂ© a souffert, LXXIV. Ceux qui reconnaissent trois formes en Dieu, LXXV. Ceux qui disent l'eau coĂ©ternelle Ă  Dieu, LXXVI. Ceux qui ne veulent pas voir dans l'Ăąme l'image de Dieu, LXXVII. Ceux qui pensent que les mondes sont innombrables, 4 LXXVIII. Ceux qui soutiennent que les Ăąmes se changent en dĂ©mons ou en animaux, LXXIX. Ceux qui prĂ©tendent que, par sa descente aux enfers, le Christ a dĂ©livrĂ© toutes les Ăąmes, LXXX. Ceux qui soutiennent que la gĂ©nĂ©ration divine du Christ a eu lieu dans le temps, LXXXI. Les LucifĂ©riens, LXXXII. Les Jovinianistes, LXXXIII. Les Arabiques, LXXXIV. Les Helvidiens, LXXXV. Les Paterniens ou VĂ©nustiens, LXXXVI. Les Tertullianistes, LXXXVII. Les AbĂ©loĂŻtes, LXXXVIII. Les PĂ©lagiens ou CĂ©lestiens. I. Les Simoniens Ă©taient attachĂ©s au parti de Simon le Magicien, dont il est parlĂ© aux Actes des ApĂŽtres. Ce personnage reçut le baptĂȘme de la main de saint- Philippe, et quand il vit que les ApĂŽtres donnaient le Saint-Esprit par l'imposition des mains, il leur offrit de l'argent pour obtenir d'eux le mĂȘme pouvoir. Ses magies lui avaient servi Ă  tromper un grand nombre de personnes 1; et il enseignait l'abominable communautĂ© des femmes. Selon lui, Dieu n'a pas créé le monde les corps ne doivent pas ressusciter. Il assurait qu'il Ă©tait le Christ, et se faisait passer pour Jupiter Minerve Ă©tait personnifiĂ©e par lui en une personne de mauvaise vie, nommĂ©e HĂ©lĂšne, dont il avait fait la complice de ses crimes; il donnait Ă  ses disciples son portrait et celui de cette concubine, comme des objets dignes d'adoration, et Ă  Rome il les avait fait placer, par autoritĂ© publique , parmi les images des dieux. Ce fut dans cette ville que saint Pierre mit fin Ă  ses magies, en le faisant mourir, parla vertu toute-puissante de Dieu. II. Le chef des MĂ©nandriens fut MĂ©nandre, magicien lui-mĂȘme comme Simon, son maĂźtre il attribuait la crĂ©ation du monde, non Ă  Dieu, mais aux anges. III. Les Saturniniens reçurent leur nom de Saturnin, qui Ă©tablit en Syrie l'hĂ©rĂ©sie de Simon. Suivant eux encore, sept anges ont seuls formĂ© le monde Ă  l'insu de Dieu le PĂšre. IV. La doctrine des Basilidiens, disciples de Basilide, diffĂ©rait de celle des Simoniens, en ce qu'ils comptaient autant de cieux qu'il y a de jours dans l'annĂ©e, trois cent soixante-cinq. Aussi regardaient-ils comme saint le mot aß?asa?, 1. Act. VIII, 9-19. dont les lettres, suivant la maniĂšre de compter des Grecs, forment un pareil nombre. Il y en a sept a, ß, ?, a, s, a, ?, ; c'est-Ă -dire, un, deux, cent, un, deux cent, un, soixante ce qui fait, en tout, trois cent soixante-cinq. V. Les NicolaĂŻtes tiraient leur nom de Nicolas, l'un des sept diacres qui avaient Ă©tĂ© ordonnĂ©s par les ApĂŽtres 1. AccusĂ© d'un attachement excessif Ă  une trĂšs-belle femme qu'il avait Ă©pousĂ©e, Nicolas voulut dissiper ce soupçon et offrit, dit-on, de la livrer Ă  quiconque voudrait devenir son mari. Ce fait servit de prĂ©texte Ă  la formation d'une secte corrompue dans laquelle s'Ă©tablit la communautĂ© des femmes. Les NicolaĂŻtes ne font aucune difficultĂ© de se nourrir de viandes immolĂ©es aux idoles, et pratiquent d.' autres cĂ©rĂ©monies du culte paĂŻen. Ils racontent encore, sur le monde, des choses vraiment fabuleuses, mĂȘlant Ă  leurs discours je ne sais quels noms barbares de princes, propres Ă  effrayer leurs auditeurs , plus capables de faire rire que de faire trembler les personnes prudentes. Ils attribuent aussi la crĂ©ation, non Ă  Dieu, mais Ă  des esprits auxquels ils croient rĂ©ellement, ou que leur folle vanitĂ© les porte Ă  imaginer. VI. Les Gnostiques se vantent d'avoir Ă©tĂ© ou dĂ» ĂȘtre appelĂ©s de ce nom Ă  cause de l'Ă©tendue de leur science ils sont plus vaniteux et plus corrompus que ceux qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s. Comme ils portent diffĂ©rents noms, selon qu'ils habitent un pays ou un autre, appelĂ©s ici d'une maniĂšre, et ailleurs d'une façon diffĂ©rente , quelques-uns les dĂ©signaient sous le nom de Borborites ou libertins, en raison des turpitudes excessives auxquelles ils ont la rĂ©putation de s'abandonner dans leurs mystĂšres. D'autres supposent qu'ils tirent leur origine des NicolaĂŻtes. D'autres encore en font les disciples de Carpocrate, dont nous allons parler. Leur doctrine est remplie des fictions les plus invraisemblables. A l'exemple des NicolaĂŻtes, ils sĂ©duisent les Ăąmes faibles, en se servant de noms terribles d'anges ou de princes, et enseignent,sur Dieu comme sur la nature des choses, des fables contraires au plus simple bon sens. D'aprĂšs leur systĂšme, les Ăąmes sont de mĂȘme nature que Dieu leur entrĂ©e dans le corps humain et leur retour au sein de la divinitĂ© sont longuement expliquĂ©s, mais d'une façon burlesque et conforme Ă  leurs erreurs si leurs disciples brillent par quelque endroit, c'est, 1. Act. VI, 5. 5 pour ainsi parler , moins par une grande science, que par une grande et 'vaniteuse manie de raconter des fables. On dit aussi qu'au nombre de leurs dogmes se trouve celui d'un Dieu bon et d'un Dieu mauvais. VII. Les Carpocratiens suivent les enseignements de Carpocrate toute action honteuse, tout raffinement d'immoralitĂ© leur sont connus. Il est, selon eux, impossible d'Ă©viter les principautĂ©s et les puissances, de traverser leurs lĂ©gions pour atteindre Ă  un ciel plus Ă©levĂ©, sans assouvir toutes les convoitises de la chair, car elles plaisent Ă  ces raconte aussi que, d'aprĂšs l'opinion de Carpocrate , JĂ©sus n'avait Ă©tĂ© qu'un simple homme, nĂ© de Joseph et de Marie, mais douĂ© d'un esprit si Ă©levĂ© , qu'il connaissait les choses cĂ©lestes et devait les annoncer Ă  ses semblables. La Loi et la rĂ©surrection des corps Ă©taient, l'une et l'autre, une pure chimĂšre, et la crĂ©ation de l'univers n'avait point Dieu pour cause elle n'avait eu lieu que par le pouvoir de je ne sais quelles intelligences. Cette secte a, dit-on, comptĂ© parmi ses membres, une femme nommĂ©e Marcelline, qui rendait un culte d'adoration Ă  JĂ©sus, Ă  HomĂšre et Ă  Pythagore, et brĂ»lait de l'encens devant leurs images. VIII. Les CĂ©rinthiens, ainsi appelĂ©s de CĂ©rinthe, Ă©taient les mĂȘmes que les MĂ©rinthiens, Ă  qui MĂ©rinthe aurait donnĂ© son nom. Ils attribuaient aux anges la crĂ©ation du monde, et recommandaient la circoncision et l'observation d'autres prĂ©ceptes de la loi MosaĂŻque pareils Ă  celui-lĂ . Suivant leurs assertions, JĂ©sus n'avait Ă©tĂ© qu'un homme; il n'Ă©tait pas ressuscitĂ©, mais il devait, un jour, sortir d'entre les morts. AprĂšs qu'il serait revenu Ă  une nouvelle vie, commencerait son rĂšgne sur la terre, et alors, pendant un espace de mille ans, ses Ă©lus s'adonneraient Ă  tous les plaisirs de la table et de la dĂ©bauche. VoilĂ  pourquoi on les a nommĂ©s Chiliastes 1. IX. Tout en reconnaissant que JĂ©sus-Christ est le Fils de Dieu, les NazarĂ©ens accomplissaient scrupuleusement les prescriptions de l'ancienne Loi, dont les chrĂ©tiens ont appris , Ă  l'Ă©cole des ApĂŽtres, Ă  comprendre le sens spirituel, et Ă  dĂ©laisser l'observance charnelle 2. X. Aux yeux des Ebionites, JĂ©sus-Christ n'Ă©tait, non plus, qu'un homme les prĂ©ceptes 1. CitĂ© de Dieu , liv. XX, ch. 7. — 2. Liv. I , contre Cresconius, ch. XXXI. charnels de la Loi, la circoncision et toutes les autres observances, dont nous a dĂ©livrĂ©s le Nouveau Testament, Ă©taient choses sacrĂ©es pour eux. Epiphane assimile Ă  ces hĂ©rĂ©tiques les SampsĂ©ens et les ElcĂ©sĂ©ens, au point d'en faire les membres d'une mĂȘme secte, et de les dĂ©signer sous le mĂȘme numĂ©ro, quoiqu'il remarque entre eux quelques divergences d'opinion nĂ©anmoins, dans la suite, il parle d'eux en particulier, et leur assigne un rang Ă  part. A en croire EusĂšbe, les ElcĂ©sĂ©ens disaient qu'en temps de persĂ©cution il est permis de renier extĂ©rieurement la foi, pourvu qu'on y reste attachĂ© dans le fond du coeur 1. XI. Les Valentiniens. Valentin, leur chef , avait imaginĂ© une foule de fables sur la nature des choses, entre autres, trente Eons ou siĂšcles. Le principe de tous les Eons Ă©taient le silence et la profondeur, Ă  laquelle il donnait le nom de pĂšre. De tous les deux, comme de deux Ă©poux, Ă©taient nĂ©s l'esprit et la vĂ©ritĂ©, qui , avaient produit huit Eons en l'honneur de leur pĂšre. L'esprit et la vĂ©ritĂ© avaient, de mĂȘme, deux enfants, la parole et la vie, qui avaient, Ă  leur tour, engendrĂ© dix Eons puis, la parole et la vie avaient mis au monde l'homme et l'Eglise, qui avaient eux-mĂȘmes enfantĂ© douze Eons d'oĂč rĂ©sultaient trente Eons, qui avaient, comme nous l'avons fait remarquer , pour premier principe, la profondeur et le silence. Le Christ, envoyĂ© par le pĂšre, c'est-Ă -dire, par la profondeur, n'avait apportĂ© en ce monde qu'un corps spirituel et cĂ©leste la Vierge Marie ne lui avait rien donnĂ© de sa substance elle avait Ă©tĂ©, pour lui , comme un canal ou un vaisseau, oĂč il Ă©tait passĂ©, sans y rien prendre de charnel. La rĂ©surrection de la chair n'aura jamais lieu l'esprit et l'Ăąme de l'homme ne parviendront au salut que par les mĂ©rites de JĂ©sus-Christ. XII. A ce qu'on dit, les SĂ©cundiens se confondraient avec les Valentiniens, s'ils n'ajoutaient Ă  leurs erreurs des abominations de moeurs. XIII. PtolĂ©mĂ©e, aussi disciple de Valentin , voulut fonder une nouvelle secte, et, pour cela, il prĂ©fĂ©ra ne reconnaĂźtre que quatre Eons et quatre autres. XIV. Un je ne sais quel Marc devint hĂ©rĂ©tique en niant aussi la rĂ©surrection des corps et la passion effective de JĂ©sus-Christ. Il reconnaissait aussi deux principes opposĂ©s l'un Ă  1. EusĂšb. liv. VI, ch. XXXVIII. 6 l'autre, et l'existence des Eons, Ă  peu prĂšs telle que l'avait imaginĂ©e Valentin. XV. Colorbase suivit ces novateurs, et ajouta peu Ă  leurs rĂȘveries hĂ©rĂ©tiques selon lui, la gĂ©nĂ©ration et la vie des hommes dĂ©pendent des sept planĂštes. XVI. Les HĂ©raclĂ©onites furent ainsi appelĂ©s de leur chef HĂ©raclĂ©on, disciple de ceux que nous venons de nommer. Ils soutenaient l'existence de deux principes, dont l'un procĂ©dait de l'autre, pour en produire ensemble une foule d'autres. On raconte qu'ils rachetaient en quelque sorte leurs morts d'une maniĂšre nouvelle , c'est-Ă -dire , en rĂ©pandant , sur la tĂȘte du cadavre, de l'huile, du baume et de l'eau, et en prononçant des invocations en langue hĂ©braĂŻque. XVII. Les Ophites. Leur nom vient du mot serpent, qui se traduit en grec par ?f?s. Ils prĂ©tendaient que le serpent n'Ă©tait autre que le Christ, et ils avaient un serpent apprivoisĂ© qui venait se rouler sur leurs pains, et leur consacrer une sorte d'Eucharistie. Certains auteurs les font descendre des NicolaĂŻtes ou des Gnostiques c'est dans les fabuleuses fictions de ces sectaires qu'ils auraient puisĂ© l'idĂ©e d'adorer le serpent. XVIII. Les CaĂŻnites, ainsi nommĂ©s parce qu'ils honoraient CaĂŻn, lui reconnaissaient un courage Ă©minent. A leur avis, le traĂźtre Judas Ă©tait presque un Dieu, et son crime un bienfait il n'avait livrĂ© JĂ©sus-Christ aux Juifs que parce qu'il avait prĂ©vu le bien immense qui devait rĂ©sulter de sa mort pour les hommes de plus, ils rendaient un culte aux Sodomites et mĂȘme Ă  ces malheureux engloutis sous terre pour avoir fait schisme chez le premier peuple de Dieu 1. La Loi et Dieu, auteur de la Loi, n'Ă©taient d'ailleurs pour eux que des objets de blasphĂšme, et la rĂ©surrection, une fable dĂ©risoire. XIX. Les SĂ©thiens Ă©taient ainsi appelĂ©s du fils d'Adam qui portait le nom de Seth ils l'honoraient, mais Ă  leur culte se joignaient des fables et des erreurs, fruits de leur vanitĂ©. A les entendre, le patriarche Seth fut engendrĂ© par une mĂšre cĂ©leste, qui, disaient-ils, avait eu un commerce avec un pĂšre Ă©galement cĂ©leste, et ainsi se forma une nouvelle race divine, celle des enfants de Dieu. Du reste, nul ne saurait dire les rĂȘveries qu'ils ont imaginĂ©es par rapport aux principautĂ©s et aux puissances. Quelques auteurs disent qu'Ă  1. Nomb. XVI, 31-33. leurs yeux, Sem, fils de NoĂ©, Ă©tait le Christ. XX. Les Archonticiens tiraient leur nom des principautĂ©s auxquelles ils attribuaient la crĂ©ation de l'univers, dont Dieu est l'auteur. Ils s'abandonnaient Ă  certains Ă©carts de conduite et niaient la rĂ©surrection future. XXI. Les Cerdonites. Cerdon, leur maĂźtre , enseignait l'existence de deux principes, opposĂ©s l'un Ă  l'autre dans le Dieu de la Loi et des ProphĂštes il ne reconnaissait ni le PĂšre du Christ, ni le Dieu bon ; mais il lui attribuait la justice pour le PĂšre du Christ, c'Ă©tait le Dieu bon. A ses yeux, le Christ lui-mĂȘme ne s'Ă©tait pas rĂ©ellement revĂȘtu de l'humanitĂ©, n'Ă©tait pas nĂ© d'une femme, n'avait pas vĂ©ritablement endurĂ© la souffrance et la mort dans sa passion, tout ne fut qu'apparence. Quelques-uns ont cru remarquer, que, par ses deux principes, Cerdon entendait deux dieux, l'un bon et l'autre mauvais. Pour la rĂ©surrection des morts et l'autoritĂ© de l'Ancien Testament, il les rejetait. XXII. Marcion, auteur de la secte des Marcionites, embrassa aussi les erreurs de Cerdon, relativement aux deux principes nĂ©anmoins, si l'on en croit Epiphane, il en admettait trois, l'un bon, l'autre juste, et le troisiĂšme mauvais. Mais EusĂšbe prĂȘte Ă  un certain SinĂ©rus, et non pas Ă  Marcion, la doctrine des trois principes et des trois natures 1. XXIII. Les Apellites, successeurs d'Apelles. Celui-ci admettait, il est vrai, deux dieux, l'un bon, l'autre mauvais, mais, dans son idĂ©e, ces deux principes n'Ă©taient, par nature, ni diffĂ©rents l'un de l'autre, ni opposĂ©s l'un Ă  l'autre. En rĂ©alitĂ©, il ne reconnaissait qu'un principe, le Dieu bon, par qui l'autre avait Ă©tĂ© formĂ©. Le second Ă©tait mĂ©chant, et il arriva qu'en raison de sa mĂ©chancetĂ©, il crĂ©a le monde. Apelles soutenait aussi de telles erreurs touchant le Christ, que, d'aprĂšs son systĂšme, le Fils de Dieu, descendant sur la terre, n'avait point sans doute apportĂ© avec lui un corps cĂ©leste, mais qu'il s'en Ă©tait formĂ© un, en le tirant des Ă©lĂ©ments du monde comme il Ă©tait ressuscitĂ© sans son corps, il l'avait rendu aux Ă©lĂ©ments au moment de son ascension dans le ciel. XXIV. Les SĂ©vĂ©riens, disciples de SĂ©vĂšre, ne buvaient pas de vin, parce qu'avec leur ridicule manie d'inventer des fables, ils regardaient la vigne comme produite par l'union de Satan et de la terre. Leur doctrine malsaine 1. EusĂšb. liv. V, ch. XIII. 7 Ă©tait revĂȘtue de noms de puissances retentissants et inventĂ©s Ă  plaisir, et chez eux n'Ă©taient admis ni l'autoritĂ© de l'Ancien Testament, ni le dogme de la rĂ©surrection de la chair. XXV. Les Tatianistes, ainsi appelĂ©s de Tatien, leur maĂźtre, portent aussi le nom d'Encratites Ă  les entendre, les noces sont blĂąmables ; ils mettent le mariage au nombre des fornications et des autres excĂšs de la corruption, et aucune personne mariĂ©e, homme ou femme, ne peut faire partie de leur secte. Ils ne font point usage de viandes, les condamnent toutes, admettent certaines Ă©manations ridicules des Eons, et nient le salut d'Adam. Au dire d'Epiphane, les Encratites s'Ă©taient schismatiquement sĂ©parĂ©s des Tatianistes, et ne s'en distinguaient que par lĂ . XXVI. Les Cataphrygiens. Montan, en qualitĂ© de Paraclet, et ses deux prophĂ©tesses, Priscilla et Maximilla, Ă©tablirent cette secte d'hĂ©rĂ©tiques. Comme ils Ă©taient nĂ©s dans la province de Phrygie, et qu'ils y avaient vĂ©cu, ils en donnĂšrent le nom Ă  leurs adeptes. Aujourd'hui encore les habitants de ce pays suivent leurs erreurs. Selon eux, le Saint-Esprit, promis par le Sauveur, Ă©tait sans doute descendu sur les ApĂŽtres, mais ils en avaient eux-mĂȘmes reçu une plus riche effusion. Les secondes noces Ă©taient pour eux de vrais adultĂšres. Saint Paul les avait autorisĂ©es, parce que, de son temps, on n'Ă©tait point encore parvenu Ă  la perfection il ne connaissait donc la loi qu'Ă  demi et ne prophĂ©tisait qu'Ă  demi 1. Ils poussent le dĂ©lire au point d'affirmer que le rĂšgne de la perfection a commencĂ© avec Montan et ses prophĂ©tesses. A ce qu'on dit, les Cataphrygiens s'adonnent Ă  de mystĂ©rieuses et abominables cĂ©rĂ©monies. Avec une lancette, ils pratiquent une foule de piqĂ»res sur le corps d'un enfant d'un an le sang qui en sort, ils le mĂ©langent avec de la farine, en font du pain, et se prĂ©parent ainsi une sorte d'eucharistie. Si l'enfant meurt de ses blessures , on le regarde comme un martyr s'il y survit, comme un grand prĂȘtre. XXVII. Les PĂ©puziens ou Quintilliens, ainsi nommĂ©s d'un endroit qu'Epiphane dit avoir Ă©tĂ© autrefois une ville, maintenant dĂ©serte ; ils la regardent comme chose en quelque sorte divine, et lui donnent consĂ©quemment le nom de JĂ©rusalem; chez eux, les femmes 1. I Cor. XIII, 9, 10. jouissent d'une telle autoritĂ©, que par honneur on les Ă©lĂšve au sacerdoce, parce qu'au dire de Quintilla et de Priscilla, le Christ leur Ă©tait apparu, dans la ville de PĂ©puze, sous les traits d'une femme aussi, les nomme-t-on indiffĂ©remment PĂ©puziens ou Quintilliens. Les mystĂšres sanglants dont j'ai parlĂ© en expliquant les erreurs des Cataphrygiens, se voient aussi parmi eux, et paraissent indiquer l'origine de leur secte. Il paraĂźt enfin , d'aprĂšs d'autres auteurs, que PĂ©puze Ă©tait, non pas une ville, mais une maison de campagne, oĂč Montan, Priscilla et Quintilla vivaient ensemble de lĂ  est venu qu'on a cru devoir donner Ă  cette maison le nom de JĂ©rusalem. XXVIII. Les Artotyrites tirent leur nom de la nature de leurs offrandes, car ils offrent du pain et du fromage, sous prĂ©texte que les premiers hommes offraient Ă  Dieu, outre les fruits de la terre, les prĂ©mices de leurs troupeaux. Epiphane les range avec les PĂ©puziens. XXIX. Les TessarescĂ©dĂ©catites s'appellent ainsi, parce qu'ils ne cĂ©lĂšbrent la fĂȘte de PĂąques que le quatorziĂšme jour de la lune,quel que soit d'ailleurs le jour de son Ă©chĂ©ance; et, si c'est un dimanche, ils n'en veillent et n'en jeĂ»nent pas moins ce jour-lĂ . XXX. Les Aloges, ou, comme qui dirait, les hommes sans verbe, parce qu'en grec, Logos, signifie verbe, portent ce nom, parce qu'ils nient que JĂ©sus-Christ soit le Verbe Ă©ternel, et rejettent comme apocryphes l'Évangile et l'Apocalypse de saint Jean, parce que, disent-ils, cet ApĂŽtre n'en est pas l'auteur. XXXI. Les Adamites ont pris ce nom d'Adam, car ils imitent la nuditĂ© oĂč il se trouvait avant le pĂ©chĂ© aussi dĂ©testent-ils le mariage, soutenant que le premier homme a connu son Ă©pouse seulement aprĂšs son pĂ©chĂ© et son exclusion du paradis terrestre. A leur avis, l'union conjugale n'aurait jamais existĂ©, si personne n'avait commis le pĂ©chĂ©, et leur Eglise est, Ă  leur yeux, un vrai paradis, car les hommes e les femmes y entrent nus, y Ă©coutent les leçons, y prient, y cĂ©lĂšbrent les mystĂšres dans un Ă©tat de nuditĂ© complĂšte. XXXII. Les ElcĂ©sĂ©ens et les SampsĂ©ens, dont Epiphane fait ensuite mention comme si c'Ă©tait ici leur place, furent, Ă  ce qu'il paraĂźt, les dupes d'un faux prophĂšte cet homme, du nom d'Elci, avait eu deux filles qu'ils adoraient comme des dĂ©esses. Pour le 8 reste, il y avait similitude d'erreurs entre ces hĂ©rĂ©tiques et les Ebionites. XXXIII. ThĂ©odote Ă©tablit la secte des ThĂ©odotiens. Il enseigna que le Christ n'Ă©tait qu'un homme. Le motif de son hĂ©rĂ©sie se trouva, dit-on, dans l'apostasie dont il s'Ă©tait rendu coupable au moment d'une persĂ©cution pour pallier son crime, il n'avait rien imaginĂ© de mieux que de dire qu'il avait reniĂ© un homme, et non un Dieu. XXXIV. Aux yeux des MelchisĂ©dĂ©ciens, le prĂȘtre du TrĂšs-Haut, MelchisĂ©dech, n'Ă©tait pas un homme, mais la grande vertu de Dieu. XXXV. Les BardĂ©sanistes furent ainsi nommĂ©s d'un certain BardĂ©sane, qui fut d'abord un catholique trĂšs-distinguĂ©, mais qui tomba ensuite dans l'hĂ©rĂ©sie de Valentin, sans toutefois en suivre tous les errements. XXXVI. Les NoĂ©tiens, disciples d'un certain Noet, soutenaient que le Christ n'Ă©tait autre que le PĂšre et le Saint-Esprit. XXXVII. Chez les ValĂ©siens, tous sont eunuques ils mutilent aussi leurs hĂŽtes, croyant devoir ainsi servir Dieu. LĂ  ne s'arrĂȘtent ni leurs turpitudes ni leurs erreurs nĂ©anmoins Epiphane n'a pas mentionnĂ© leurs autres Ă©carts de croyance et de mƓurs, et moi, je n'ai jamais pu les connaĂźtre. XXXVIII. Les Cathares, qui s'appelaient aussi Novatiens, parce qu'ils avaient adhĂ©rĂ© aux erreurs de Novat, s'Ă©taient orgueilleusement et odieusement nommĂ©s ainsi, pour faire parade de leur prĂ©tendu puritanisme ils condamnaient les secondes noces, et refusaient l'absolution aux pĂ©cheurs. XXXIX. D'aprĂšs le tĂ©moignage d'Epiphane, on ne rencontre plus d'AngĂ©liques, c'est-Ă -dire, de ces hĂ©rĂ©tiques qui adoraient les anges. XL. Les Apostoliques. Sous ce nom trĂšs-prĂ©tentieux, on dĂ©signe ceux qui ne reçoivent Ă  leur communion ni les personnes mariĂ©es, ni les chrĂ©tiens qui n'ont pas renoncĂ© Ă  leurs biens propres, comme font les moines et un grand nombre de clercs dans l'Église catholique. Leur hĂ©rĂ©sie consiste en ce que, contrairement Ă  l'enseignement de cette Eglise, ils enlĂšvent toute espĂ©rance de salut Ă  ceux qui usent des choses dont ils s'abstiennent. Leurs erreurs sont les mĂȘmes que celles des Encratites, car on les appelle aussi Apotactites 1. Mais pour celles qui leur seraient propres, je ne les connais pas. 1. Ce mot signifie les Renonçants. XLI. Noet, dont il vient d'ĂȘtre question, eut pour disciple Sabellius , maĂźtre des Sabelliens ceux-ci furent donc une branche des NoĂ©tiens. Je ne sais, Ă  vrai dire, pour quel motif Epiphane a fait des NoĂ©tiens et des Sabelliens deux sectes diffĂ©rentes, car il a pu arriver que Sabellius ait fait plus de bruit que Noet, et que cette hĂ©rĂ©sie ait consĂ©quemment reçu de lui un nom plus cĂ©lĂšbre. A peine connaĂźt-on les NoĂ©tiens pour les Sabelliens, beaucoup de personnes en savent le nom. En effet, les uns leur donnent le nom de PraxĂ©aniens, de PraxĂ©as ; les autres, celui d'HermogĂ©niens, qui vient d'HermogĂšne ces deux personnages soutinrent la mĂȘme doctrine, et vĂ©curent l'un et l'autre en Afrique. Ce ne sont donc pas plusieurs sectes, mais ce sont des noms diffĂ©rents donnĂ©s Ă  une seule et mĂȘme secte, en mĂ©moire des hommes les plus cĂ©lĂšbres qui en firent partie. Ainsi en est-il des Donatistes et des ParmĂ©nianistes, des PĂ©lagiens et des CĂ©lestiens. Comment donc expliquer pourquoi Epiphane nous reprĂ©sente les Sabelliens et les NoĂ©tiens comme deux sectes bien distinctes, tandis qu'ils appartiennent Ă  la mĂȘme, sous diverses dĂ©nominations? Je ne le vois pas clairement car, s'il existe entre eux une diffĂ©rence essentielle, il en a parlĂ© d'une maniĂšre si obscure, peut-ĂȘtre parce qu'il cherchait Ă  ĂȘtre concis, et qu'il m'est impossible. de saisir sa pensĂ©e. Mettant les Sabelliens au rang oĂč ils se trouvent ici, mais si loin des NoĂ©tiens, il s'exprime en ces termes Les Sabelliens professent les mĂȘmes erreurs que les NoĂ©tiens, avec cette diffĂ©rente pourtant que, selon eux, le PĂšre n'a pas souffert 1 ». Est-il possible de croire qu'il est ici question des Sabelliens, puisque ceux-ci affirment si ouvertement les souffrances du PĂšre, qu'on les connaĂźt plutĂŽt sous le nom de Patripassiens que sous celui de Sabelliens? Et si, en disant que, selon eux, le PĂšre n'a pas souffert, il a voulu parler des NoĂ©tiens, comment les reconnaĂźtre au milieu de termes si ambigus? Enfin, Epiphane a-t-il vraiment voulu dire, des uns et des autres, que, selon eux, le PĂšre n'a pas souffert, puisqu'ils soutiennent Ă©galement que le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit ne forment ensemble qu'une seule et mĂȘme personne? Mais Philastre, Ă©vĂȘque de Brixiane, qui a Ă©crit sur les hĂ©rĂ©sies un livre excessivement prolixe, et qui a comptĂ© 1 Epiphane en son AnacĂ©phalĂ©ose. 9 cent vingt-huit sectes hĂ©rĂ©tiques, nomme les Sabelliens immĂ©diatement aprĂšs les NoĂ©tiens, et s'exprime ainsi Sabellius fut disciple de Noet, et professa exactement la doctrine de son maĂźtre c'est pourquoi les membres de cette secte furent indiffĂ©remment appelĂ©s, dans la suite, Sabelliens , Patripassiens , PraxĂ©aniens et HermogĂ©niens ; de PraxĂ©as et d'HermogĂšne, qui habitĂšrent tous deux l'Afrique ces divers hĂ©rĂ©tiques furent exclus de l'Eglise catholique avec tous ceux qui pensaient comme eux ». Evidemment, aprĂšs avoir citĂ© les NoĂ©tiens, il a dĂ©signĂ©, sous le nom de Sabelliens, tous ceux qui marchaient sur les traces de Noet il a indiquĂ© les autres noms donnĂ©s aux membres de la mĂȘme secte ; et, pourtant, il distingue parfaitement les NoĂ©tiens des Sabelliens, comme s'ils formaient deux sectes bien distinctes. Pourquoi ? Lui seul le sait. XLII. Les OrigĂ©niens, disciples d'un OrigĂšne, diffĂšrent de celui que presque tout le monde connaĂźt. Qui Ă©tait cet OrigĂšne? Je l'ignore mais voici ce qu'Epiphane dit de lui et de ses sectateurs Les OrigĂ©niens, ainsi nommĂ©s d'OrigĂšne, leur maĂźtre, se livrent Ă  des turpitudes et commettent des abominations leurs corps sont de vrais instruments de corruption ». Puis parlant d'autres OrigĂ©niens, il ajoute XLIII. II y a d'autres OrigĂ©niens, qui suivent la doctrine d'Adamand ils nient la rĂ©surrection des morts, et disent que le Christ et le Saint-Esprit ont Ă©tĂ© créés pour eux, le paradis, le ciel et bien d'autres objets de nos croyances ne doivent point ĂȘtre pris Ă  la lettre ». VoilĂ  ce qu'Epiphane dit d'OrigĂšne. Ceux qui le dĂ©fendent, soutiennent que d'aprĂšs lui, le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu'une seule et mĂȘme substance, et que la rĂ©surrection des morts aura lieu. Ceux, au contraire, qui ont lu la plupart de ses Ă©crits, persistent Ă  l'attaquer, sous divers rapports, comme hĂ©rĂ©tique. Mais OrigĂšne a professĂ© d'autres points de doctrine que l'Eglise rejette d'une maniĂšre absolue, dont elle le blĂąme Ă  juste titre, et sur lesquels ses dĂ©fenseurs ne peuvent donner aucune explication plausible; particuliĂšrement en ce qui concerne la purification et la dĂ©livrance des damnĂ©s , et encore, pour les crĂ©atures raisonnables, leur retour aux mĂȘmes Ă©preuves aprĂšs un laps de temps considĂ©rable. Quel catholique instruit ou ignorant pourrait, en effet, ne pas condamner ce qu'OrigĂšne dit de la purification des mĂ©chants dans l'enfer? Il prĂ©tend que les mĂ©chants, mĂȘme ceux qui auront terminĂ© leur existence au milieu des infamies, dans le crime, dans le sacrilĂšge et l'impiĂ©tĂ©, qu'en dernier lieu le dĂ©mon lui-mĂȘme avec ses anges seront dĂ©livrĂ©s et purifiĂ©s aprĂšs une infinitĂ© de siĂšcles, et seront reçus dans le royaume et la lumiĂšre de Dieu enfin, qu'aprĂšs bien des temps, tous ceux qui auront Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s, retomberont et retourneront dans les mĂȘmes maux que ces alternatives de bonheur et de misĂšres ont toujours Ă©tĂ© et seront toujours la destinĂ©e de la crĂ©ature raisonnable. Dans le livre de la CitĂ© de Dieu, je me suis efforcĂ© de dĂ©truire ce vain et impie systĂšme, adoptĂ© par les philosophes, et suivi par OrigĂšne 1. XLIV. Les Pauliniens, sectateurs de Paul de Samosate, soutiennent que le Christ n'a pas toujours existĂ©, mais qu'il a commencĂ© au moment oĂč il est nĂ© de la Vierge Marie ils ne voient donc en lui qu'un pur homme. Cette hĂ©rĂ©sie avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment professĂ©e par un certain Artimon aprĂšs avoir presque disparu, elle fut remise en scĂšne par Paul de Samosate, et soutenue par Photin, au point que ses sectateurs furent bientĂŽt plus connus sous le nom de Photiniens que sous celui de Pauliniens. Au Concile de NicĂ©e, on dĂ©crĂ©ta que ceux d'entre ces Pauliniens qui voudraient rentrer dans le giron de l'Eglise catholique, seraient baptisĂ©s d'oĂč il est permis de conclure qu'ils n'avaient point conservĂ© la vraie maniĂšre de baptiser, Ă  l'exemple de beaucoup d'autres hĂ©rĂ©tiques, qui, en se sĂ©parant de la vĂ©ritable Eglise, ont nĂ©anmoins religieusement conservĂ© ses rites, qu'ils observent encore aujourd'hui. XLV. Dans la liste des hĂ©rĂ©tiques dressĂ©e par Epiphane, Photin n'est placĂ© ni Ă  cĂŽtĂ© de ;Paul de Samosate, ni aprĂšs lui , mais entre eux se trouvent indiquĂ©s d'autres hĂ©rĂ©siarques. Selon cet auteur, Photin professa certainement les mĂȘmes erreurs que Paul, mais il s'en Ă©loigna Ă  certains Ă©gards en quoi consista la divergence de leurs opinions ? Epiphane ne le dit pas. Au contraire, dans la liste de Philastre, les noms de ces deux hĂ©rĂ©tiques se suivent immĂ©diatement, dĂ©signĂ©s l'un et l'autre par un numĂ©ro d'ordre diffĂ©rent, 1. CitĂ© de Dieu, liv. XXI. 10 comme s'ils avaient professĂ© des doctrines diverses et pourtant Philastre dĂ©clare que le second a suivi en tout les errements du premier. XLVI. ManĂšs, originaire de Perse, fut le chef des ManichĂ©ens cependant, aprĂšs qu'il eut commencĂ© Ă  enseigner en GrĂšce sa doctrine insensĂ©e, ses disciples aimĂšrent mieux l'appeler ManichĂ©e que de lui donner un nom synonyme de celui de folie. Partant de lĂ , quelques-uns d'entre eux, comme plus savants et, par lĂ  mĂȘme, plus menteurs, doublĂšrent l'N, et prononcĂšrent MannichĂ©e, c'est-Ă -dire, homme qui rĂ©pand la manne. ManĂšs imagina l'existence de deux principes, diffĂ©rents l'un de l'autre, opposĂ©s l'un Ă  l'autre, Ă©ternels et coĂ©ternels, c'est-Ă -dire, ayant toujours existĂ©; et, imitant en cela les anciens hĂ©rĂ©tiques, il admit deux natures et deux substances, celle du bien et celle du mal. Il serait trop long d'insĂ©rer, dans cet ouvrage, les rĂȘveries dont il a enveloppĂ© sa doctrine touchant l'opposition et le mĂ©lange du bien et du mal, la sĂ©paration complĂšte du bien d'avec le mal, et la condamnation Ă©ternelle rĂ©servĂ©e au mal, comme au bien qui ne pourra ĂȘtre sĂ©parĂ© du mal. En consĂ©quence de ces rĂȘveries ridicules et impies, les ManichĂ©ens sont forcĂ©s de reconnaĂźtre la mĂȘme nature Ă  Dieu et aux Ăąmes bonnes, qui doivent ĂȘtre dĂ©livrĂ©es de leur mĂ©lange d'avec les Ăąmes mauvaises, c'est-Ă -dire, des Ăąmes douĂ©es de la nature opposĂ©e Ă  celle du bien. C'est pourquoi, selon eux, la nature du bien, c'est-Ă -dire la nature divine, a fait le monde, il est vrai, mais elle l'a fait du mĂ©lange formĂ© par le bien et le mal au moment oĂč les deux natures ont luttĂ© l'une contre l'autre. Cependant la sĂ©paration parfaite du bien d'avec le mal et sa dĂ©livrance, ce sont les vertus de Dieu qui l'effectuent par tout le monde et dans tous les Ă©lĂ©ments, comme elles forment leurs Ă©lus parles aliments dont ils se nourrissent. Ces aliments et le monde entier sont mĂ©langĂ©s avec la substance divine, et cette substance est purifiĂ©e dans les Ă©lus des ManichĂ©ens par le genre de vie que ceux-ci ont adoptĂ© et que leurs auditeurs observent encore d'une maniĂšre plus sainte et plus excellente. J'ai prononcĂ© les noms d'Ă©lus et d'auditeurs ; deux classes de fidĂšles dont se compose leur Eglise. A les en croire, cette partie de la nature bonne et divine qui se trouve mĂ©langĂ©e et emprisonnĂ©e dans les aliments, et dans la boisson, et, surtout, dans ceux qui engendrent, l'est encore d'une façon plus Ă©troite et plus honteuse chez les autres hommes, et mĂȘme chez leurs auditeurs. Quant aux portions de lumiĂšre purifiĂ©es, dont la rĂ©fraction a lieu de toutes parts, elles retournent Ă  Dieu, comme Ă  leur foyer naturel, transportĂ©es dans les airs par des vaisseaux, c'est-Ă -dire, par la lune et le soleil ces vaisseaux sont faits de la pure substance de Dieu ; et cette lumiĂšre corporelle, dont les rayons frappent ici-bas les regards de tous les ĂȘtres mortels animĂ©s, qui rĂ©side, non-seulement dans la lune et le soleil oĂč elle est toute pure, mais encore dans tous les autres objets brillants au sein desquels elle se trouve mĂ©langĂ©e, et doit ĂȘtre purifiĂ©e; cette lumiĂšre corporelle n'est autre que la nature divine. Les cinq Ă©lĂ©ments, c'est-Ă -dire, la fumĂ©e, les tĂ©nĂšbres, le feu, l'eau et le vent ont Ă©tĂ© formĂ©s par le peuple des tĂ©nĂšbres; ils ont, Ă  leur tour, engendrĂ© des princes particuliers. Dans la fumĂ©e, sont nĂ©s les animaux bipĂšdes, et, par consĂ©quent, les hommes; dans les tĂ©nĂšbres, les serpents; dans le feu, les quadrupĂšdes; dans l'eau, les poissons; dans le vent, les oiseaux. Pour dĂ©truire la puissance de ces mauvais Ă©lĂ©ments, cinq autres, Ă©manĂ©s de la substance divine, sont sortis du royaume cĂ©leste, et, de leur lutte mutuelle, est rĂ©sultĂ© le mĂ©lange de l'air avec la fumĂ©e, de la lumiĂšre avec les tĂ©nĂšbres, du bon feu avec le mauvais, de la bonne eau avec la mauvaise, du vent mauvais avec le bon. Il y a, entre les deux vaisseaux, ou les deux grands luminaires du ciel, cette diffĂ©rence que la lune a Ă©tĂ© faite avec la bonne eau, et que le soleil a Ă©tĂ© fait avec le bon feu. En eux rĂ©sident les saintes vertus celles-ci se transforment en hommes pour attirer Ă  eux les femmes du parti adverse, et puis, en femmes pour attirer les hommes de ce mĂȘme parti, afin que leur concupiscence,'Ă©tant Ă©veillĂ©e par de telles excitations, la lumiĂšre, contenue et mĂ©langĂ©e dans leurs membres, s'en Ă©chappe, soit reçue par les anges de lumiĂšre pour ĂȘtre purifiĂ©e, et, aprĂšs cette purification, soit chargĂ©e sur ces vaisseaux et reportĂ©e dans son propre royaume. A cette occasion , ou plutĂŽt, par une consĂ©quence nĂ©cessaire de leur abominable superstition, leurs Ă©lus doivent recevoir une sorte d'eucharistie, sur laquelle on a prĂ©alablement rĂ©pandu de la semence humaine, pour que de lĂ , comme de leurs aliments, la substance divine se trouve dĂ©livrĂ©e. Les ManichĂ©ens affirment que jamais 11 crime pareil n'a Ă©tĂ© commis parmi eux; ils en accusent je ne sais quels autres hĂ©rĂ©tiques auxquels ils donnent leur propre nom. Pourtant, tu le sais, au moment oĂč tu Ă©tais diacre Ă  Carthage, on les a convaincus dans une Ă©glise de cette ville car, aprĂšs des poursuites dirigĂ©es contre eux par le tribun Ursus, prĂ©fet de la maison royale, quelques-uns d'entre eux y furent amenĂ©s. Alors une jeune fille, du nom de Marguerite, Ă  peine ĂągĂ©e de douze ans, trahit leurs honteuses pratiques, et dĂ©clara qu'elle avait Ă©tĂ© violĂ©e pour l'accomplissement de leurs coupables mystĂšres. On obtint assez facilement le mĂȘme aveu d'une sorte de nonne ManichĂ©enne, appelĂ©e EusĂ©bie, qui avait souffert violence pour la mĂȘme cause. De prime abord, elle avait soutenu qu'elle Ă©tait vierge, et demandait Ă  ĂȘtre visitĂ©e par une sage-femme lorsqu'elle eut Ă©tĂ© examinĂ©e et qu'on sut Ă  quoi s'en tenir sur son compte, elle fit connaĂźtre, comme Marguerite, qu'on avait interrogĂ©e Ă  part et dont elle n'avait pu entendre la dĂ©position, tous les dĂ©tails des criminelles turpitudes des ManichĂ©ens on faisait, disait-elle, coucher ensemble un homme et une femme, aprĂšs avoir Ă©tendu sous eux de la farine destinĂ©e Ă  recevoir de la semence humaine et Ă  ĂȘtre mĂ©langĂ©e avec elle. Les Actes Ă©piscopaux que vous nous avez envoyĂ©s en font foi tout rĂ©cemment encore on trouva quelques ManichĂ©ens conduits Ă  l'Ă©glise, ils y furent minutieusement interrogĂ©s, et dĂ©couvrirent, non des mystĂšres sacrĂ©s, mais d'exĂ©crables secrets. L'un d'eux, nommĂ© Viator, appelait Cathares ceux qui se rendaient coupables de pareils forfaits il reconnaissait aussi, comme sectateurs de ManĂšs, les Mattariens et surtout les ManichĂ©ens, avouant, toutefois malgrĂ© lui, qu'ils Ă©taient tous les disciples du mĂȘme maĂźtre, et de vrais ManichĂ©ens. Il est, en effet, certain et indubitable qu'ils ont tous, entre les mains, les livres manichĂ©ens oĂč se trouve l'affreuse doctrine de la transformation des hommes en femmes, et des femmes en hommes, et dans lesquels on les excite Ă  attirer et Ă  dĂ©truire, par la concupiscence, les princes des tĂ©nĂšbres inhĂ©rents aux deux sexes, afin que la substance divine, jusqu'alors retenue captive en eux, soit dĂ©livrĂ©e et s'en Ă©loigne ils ont beau dire qu'on ne pratique point chez eux la doctrine contenue dans ces livres, toutes ces abominations en dĂ©coulent comme de source. En agissant de la sorte, ils pensent imiter de leur mieux les vertus divines par ce moyen, ils purifient cette portion de leur Dieu qui se trouve enfermĂ©e et toute souillĂ©e dans la semence humaine, comme dans tous les corps cĂ©lestes et terrestres, et dans la semence de toutes choses. Ils doivent, par consĂ©quent, la dĂ©livrer de la semence humaine en se nourrissant de celle-ci, comme ils la dĂ©livrent de toutes les autres semences contenues dans les aliments dont ils font usage. De lĂ  leur est venu le nom de Cathares ou purificateurs, car ils mettent Ă  purifier la substance divine un tel soin, qu'ils ne reculent pas mĂȘme devant l'infamie d'une pareille nourriture. Cependant ils ne mangent pas de viande, car, disent-ils, la substance divine est incompatible avec n'importe quel ĂȘtre mort ou tuĂ©, et le peu qu'il en reste dans ces corps, ne mĂ©rite pas d'ĂȘtre purifiĂ© dans l'estomac des Ă©lus. Les oeufs n'entrent pas non plus dans leur alimentation, car le principe de la vie s'Ă©teint en eux dĂšs qu'on en brise l'enveloppe on ne peut se nourrir d'aucun corps mort, et ce qui vient de la chair est mort, Ă  moins d'ĂȘtre mĂȘlĂ© Ă  de la farine, parce que celle-ci lui conserve la vie. Les ManichĂ©ens ne se servent pas davantage de lait, quoiqu'on le suce ou qu'on le tire d'un corps animal vivant; non pas qu'Ă  leurs yeux la substance divine ne s'y trouve point mĂȘlĂ©e, mais parce que l'erreur ne se trouve pas toujours d'accord avec elle-mĂȘme. Par la mĂȘme anomalie, ils ne boivent pas de vin, parce que c'est le fiel du prince des tĂ©nĂšbres ils mangent du raisin , et pourtant encore, ils n'usent pas mĂȘme de vin doux, si nouveau qu'il soit. Suivant eux, les Ăąmes des auditeurs retournent dans les Ă©lus, ou, par une plus heureuse coĂŻncidence, dans les aliments des Ă©lus, en sorte qu'Ă©tant, lĂ , bien purifiĂ©es, elles ne sont point obligĂ©es de transmigrer Ă  nouveau dans un autre corps. mais toutes les autres Ăąmes repassent dans les troupeaux et dans tout ce qui tient par racines Ă  la terre, et s'en nourrit. Les herbes et les arbres vivent de telle façon qu'ils en ont le sentiment et qu'ils gĂ©missent quand on les blesse aussi, les ManichĂ©ens Ă©prouvent-ils une sorte de torture, dĂšs qu'ils voient cueillir une herbe ou couper un arbre en consĂ©quence, il n'est point permis, chez eux, mĂȘme de dĂ©fricher un champ; on doit, ĂŽ folie ! regarder comme entachĂ© d'homicide, 12 l'art le plus innocent de tous, l'agriculture, et, s'il est permis aux auditeurs de cultiver la terre, c'est uniquement parce qu'ils trouvent, dans la culture des champs, le moyen de fournir des aliments aux Ă©lus, et que la substance divine, contenue dans ces aliments pour y ĂȘtre purifiĂ©e, demande grĂące pour eux, lorsqu'elle est dĂ©gagĂ©e dans l'estomac des Ă©lus. C'est pourquoi ceux-ci ne travaillent jamais dans la campagne, rie cueillent pas de fruits, n'arrachent pas mĂȘme une feuille, et attendent que les auditeurs leur apportent les diffĂ©rentes rĂ©coltes destinĂ©es Ă  leur usage ainsi, ils vivent d'une foule d'homicides, commis par les autres, imaginĂ©s par leur folle vanitĂ©. Si les auditeurs se nourrissent de viande, recommandation expresse leur est faite de ne pas tuer eux-mĂȘmes les animaux dont elle provient, dans la crainte d'offenser les princes des tĂ©nĂšbres retenus captifs dans les rĂ©gions cĂ©lestes, car toute chair a Ă©tĂ© créée par eux. S'ils usent du mariage, ils doivent soigneusement Ă©viter de concevoir et d'engendrer, de peur que la substance divine, introduite en eux par les aliments, ne se trouve enchaĂźnĂ©e par des liens charnels dans leurs enfants. Ils se figurent, en effet, que toute chair reçoit une Ăąme par l'intermĂ©diaire de la nourriture et de la boisson aussi parmi eux condamne-t-on positivement les noces, et les empĂȘche-t-on le plus possible, puisqu'on ordonne d'Ă©viter la gĂ©nĂ©ration, qui est cependant la fin lĂ©gitime de l'union conjugale. A leur sens, Adam et Eve ont eu pour parents les princes de la fumĂ©e leur naissance remonte Ă  l'Ă©poque, oĂč, aprĂšs avoir dĂ©vorĂ© tous les enfants de ses compagnons et absorbĂ© ainsi la portion de substance divine qu'ils contenaient, Saclas, leur pĂšre, connut sa femme, et rendit de nouveau captive cette portion de divine substance en l'enfermant dans la chair de sa propre race, comme dans une Ă©troite prison. Le Christ a existĂ© c'Ă©tait le serpent de l'Ecriture, qui ouvrit les yeux de l'intelligence Ă  nos premiers parents, et leur fit connaĂźtre le bien et le mal. Le Christ est revenu sur la terre en ces derniers temps pour sauver les Ăąmes et non les corps il n'a point rĂ©ellement pris une chair mortelle, il ne s'est incarnĂ© qu'en apparence, et s'est ainsi jouĂ© des sens de l'homme. Il a paru mourir et ressusciter, et, dans sa mort comme dans sa rĂ©surrection, il n'y a eu que de l'illusion. Le Dieu qui a donnĂ© sa loi par le ministĂšre de MoĂŻse, qui a parlĂ© par les ProphĂštes juifs, n'Ă©tait pas le vrai Dieu, c'Ă©tait un prince des tĂ©nĂšbres. Les ManichĂ©ens altĂšrent aussi les livres du Nouveau Testament, de maniĂšre Ă  y prendre ce qui leur plaĂźt, et Ă  en rejeter ce qui ne leur convient pas pour s'y autoriser, ils prĂ©tendent que le texte en a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment corrompu ; ils leur prĂ©fĂšrent des Ă©critures apocryphes, qui, Ă  les en croire, renferment toute la vĂ©ritĂ©. La promesse du Saint-Esprit, faite par Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ 1, s'est accomplie en la personne de ManichĂ©e, leur maĂźtre de lĂ  vient que, dans toutes ses lettres, il prend le titre d'apĂŽtre de JĂ©sus-Christ, parce que le Sauveur avait promis de l'envoyer et lui avait donnĂ© l'Esprit-Saint. VoilĂ  aussi pourquoi ManichĂ©e se choisit douze disciples Ă  l'exemple de Notre-Seigneur. Le nombre douze est encore aujourd'hui respectĂ© et conservĂ© par ses sectateurs. Chez eux on choisit, d'entre les Ă©lus, douze hommes auxquels on donne le nom de maĂźtres, et Ă  la tĂȘte desquels on en place un treiziĂšme en qualitĂ© de chef il y a aussi soixante-douze Ă©vĂȘques, ordonnĂ©s par les maĂźtres, et des prĂȘtres ordonnĂ©s par les Ă©vĂȘques les Ă©vĂȘques ont leurs diacres; les autres membres de la secte portent seulement le nom d'Ă©lus mais ceux d'entre eux qui paraissent capables, on les envoie pour soutenir et dĂ©velopper l'erreur lĂ  oĂč elle est dĂ©jĂ  Ă©tablie, pour la semer lĂ  oĂč elle n'existe pas encore. Ils n'attribuent au baptĂȘme d'eau aucune efficacitĂ© pour le salut, et pensent ne devoir le confĂ©rer Ă  aucun de ceux qu'ils entraĂźnent dans leur hĂ©rĂ©sie. Pendant le jour, ils se tournent, pour prier, vers le soleil, n'importe oĂč il en soit de sa course pendant la nuit, leur visage se dirige du cĂŽtĂ© de la lune, si on la voit, et quand on ne l'aperçoit pas, du cĂŽtĂ© de l'aquilon, par oĂč le soleil revient du lieu de son coucher Ă  celui de son lever. Suivant leur doctrine, le pĂ©chĂ© ne vient pas du libre choix de la volontĂ© de l'homme; c'est la substance du parti contraire qui le produit. Partant de lĂ , que la substance du principe mauvais est mĂȘlĂ©e Ă  tous les hommes, ils disent que toute chair a Ă©tĂ© formĂ©e, non par Dieu, mais par le mauvais esprit, qui, Ă©manĂ© du principe contraire, est coĂ©ternel Ă  Dieu. Si nous ressentons en nous la concupiscence de la chair, source des luttes du corps contre l'esprit, cette 1. Jean, XVI, 7. 13 infirmitĂ© n'est point en nous le rĂ©sultat de la corruption de la nature en Adam; c'est une substance contraire , tellement adhĂ©rente Ă  notre ĂȘtre, que, quand nous en sommes dĂ©livrĂ©s et purifiĂ©s, elle s'en sĂ©pare pour vivre elle-MĂȘme Ă©ternellement dans sa propre nature. Entre ces deux Ăąmes, ou ces deux esprits, l'un bon, l'autre mauvais, se livre, dans chaque homme, un combat, lorsque la chair lutte contre l'esprit, et l'esprit contre la chair 1. Cette infirmitĂ© n'a jamais Ă©tĂ© et ne sera jamais guĂ©rie en nous, de la maniĂšre dont on l'enseigne dans l'Eglise catholique; mais, sĂ©parĂ©e de nous et enfermĂ©e pour toujours dans un certain autre monde comme dans une prison, cette substance du mal sera Ă©ternellement victorieuse quand seront arrivĂ©s la fin des temps et le bouleversement de l'univers. A ce monde viendront continuellement se joindre et s'attacher Ă  la maniĂšre d'un vĂȘtement ou d'un manteau, les Ăąmes qui, malgrĂ© leur bontĂ© naturelle, n'auraient pu nĂ©anmoins se purifier de leur contact avec la nature mauvaise. XLVII. Les HiĂ©racites, disciples d'HiĂ©racas, nient la rĂ©surrection de la chair, ne reçoivent dans leur sociĂ©tĂ©, que des moines, des religieuses et des personnes libres des liens du mariage, et prĂ©tendent que les enfants morts avant l'Ăąge de raison n'entrent pas dans le royaume des cieux, parce qu'ils n'ont mĂ©ritĂ© ce bonheur par aucun combat contre le vice. XLVIII. Les MĂ©lĂ©ciens, ainsi nommĂ©s de MĂ©lĂšce, leur chef, sont devenus schismatiques en ne consentant pas Ă  prier avec les convertis, c'est-Ă -dire, avec ceux qui, ayant reniĂ© la foi pendant la persĂ©cution, Ă©taient revenus Ă  rĂ©sipiscence. On dit qu'ils sont maintenant rĂ©unis aux Ariens. XLIX. Arius a donnĂ© son nom aux Ariens tous connaissent parfaitement ces hĂ©rĂ©tiques et leur erreur. A les entendre, le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit ne sont pas d'une seule et mĂȘme nature, d'une seule et mĂȘme substance, ou, pour parler plus clairement, n'ont pas la mĂȘme essence, en grec, ousia ; le Fils est une crĂ©ature, et le Saint-Esprit est une crĂ©ature de crĂ©ature, c'est-Ă -dire , formĂ©e par le Fils. En s'incarnant, le Christ a pris seulement un corps, sans s'unir en mĂȘme temps Ă  une Ăąme. Toutefois, sur ce dernier point, on tonnait moins leur doctrine que sur les autres, et personne 1. Gal. V, 17. que je sache, n'a rien dit de certain Ă  cet Ă©gard il est nĂ©anmoins positif que telle est leur doctrine. Epiphane l'a reconnu ; je m'en suis moi-mĂȘme assurĂ© en lisant certains de leurs Ă©crits, en Ă©coutant certains de leurs discours. Ils rebaptisent aussi les catholiques en usent-ils de mĂȘme avec les non-catholiques ? Je l'ignore. L. Epiphane veut qu'on regarde comme schismatiques, et non comme hĂ©rĂ©tiques ceux qu'il appelle Vadiens et que d'autres nomment Anthropomorphites , parce qu'ils adoptent des idĂ©es charnelles et reprĂ©sentent Dieu sous une figure humaine corruptible. Pour les Ă©pargner et ne point les faire considĂ©rer comme hĂ©rĂ©tiques , Epiphane attribue cette erreur Ă  leur rusticitĂ©. Voici ce qu'il en dit Les Vadiens se sont sĂ©parĂ©s de notre communion, parce que les richesses des Ă©vĂȘques les offusquaient, et qu'ils cĂ©lĂ©braient la pĂąque en mĂȘme temps que les Juifs ». Certains auteurs affirment pourtant qu'en Egypte ils sont en communion avec les Catholiques. — Epiphane place les Photiniens en cet endroit de sa liste nous en avons dĂ©jĂ  suffisamment parlĂ© plus haut. LI. Au dire de cet Ă©crivain, les Semi-Ariens reconnaissent, dans le Fils, une essence pareille Ă  celle du PĂšre, mais non la mĂȘme omoiuosion ils sont par consĂ©quent des Ariens incomplets, puisque les vrais Ariens et les Eunomiens n'acceptent pas mĂȘme la similitude de substance entre ces deux personnes. LII. Les MacĂ©doniens, sectateurs de MacĂ©donius, sont appelĂ©s, chez les Grecs, pneumatomakhous 1 , parce qu'ils Ă©lĂšvent des contestations au sujet du Saint-Esprit. En ce qui concerne le PĂšre et le Fils, il n'y a rien Ă  blĂąmer dans leur doctrine, puisqu'ils confessent une seule et mĂȘme substance ou essence dans l'un et dans l'autre mais ils ne veulent pas en croire autant du Saint-Esprit , qu'ils regardent comme une simple crĂ©ature. Quelques-uns leur donnent, avec plus de raison, le nom de Semi-Ariens , parce qu'ils sont d'accord Ă  demi avec les Ariens, et d'accord Ă  demi avec nous. NĂ©anmoins, d'autres pensent que, dans l'idĂ©e des MacĂ©doniens, le Saint-Esprit n'est pas Dieu, qu'il n'a pas de substance Ă  lui propre, mais qu'il est seulement la divinitĂ© du PĂšre et du Fils. LIII. DĂ©solĂ© de n'avoir pu devenir Ă©vĂȘque, 1. Ce mot signifie Ennemis de l'esprit. 14 le prĂȘtre AĂ©rius se jeta dans le parti des Ariens, fonda la secte des AĂ©riens en ajoutant quelques erreurs 'Ă  celles de l'arianisme. Ainsi, selon lui, on ne devait ni offrir le saint sacrifice pour les morts, ni Ă©tablir ou observer des jeĂ»nes solennels chacun pouvait jeĂ»ner Ă  son grĂ©, afin de ne point paraĂźtre soumis Ă  une loi on nĂ© devait, non plus, voir aucune diffĂ©rence entre un Ă©vĂȘque et un prĂȘtre. Si l'on en croit certains auteurs, les AĂ©riens, Ă  l'exemple des Encratites ou Apotactites, ne reçoivent, dans leur communion, que les continents et ceux qui ont renoncĂ© au monde au point de ne plus rien possĂ©der en propre. Au dire d'Epiphane, ils mangent de la viande Philastre, au contraire, assure qu'ils s'en abstiennent. LIV. Les AĂ©tiens s'appellent ainsi d'AĂ©tius, et Eunomiens d'Ennomius, son disciple mais ils sont plus connus sous ce dernier nom. Dialecticien habile, mordant et renommĂ©, Eunomius soutint, avec plus de succĂšs que son maĂźtre, l'erreur d'aprĂšs laquelle le Fils serait tout diffĂ©rent du PĂšre et le Saint-Esprit tout diffĂ©rent du Fils. Les bonnes moeurs rencontrĂšrent aussi en lui un adversaire si effrontĂ©, qu'il promettait Ă  tous les sectateurs fidĂšles de sa doctrine une impunitĂ© complĂšte pour les crimes les plus abominables et la persĂ©vĂ©rance dans le mal. LV. Marchant sur les traces d'Apollinaire, les Apollinaristes s'Ă©loignĂšrent, comme lui, de la foi catholique touchant l'Ăąme du Christ, et prĂ©tendirent, Ă  l'exemple des Ariens, que le Dieu-Christ avait pris un corps sans Ăąme. Confondus par les textes de l'Evangile opposĂ©s Ă  leur enseignement, ils rĂ©pondirent que, si le Sauveur avait pris une Ăąme, elle Ă©tait privĂ©e de l'entendement qui rend raisonnable l'Ăąme humaine dĂ©faut, ajoutaient-ils, suppléé par la prĂ©sence du Verbe. Relativement au corps du Christ, ils ne s'accordaient pas davantage avec l'enseignement de l'Eglise. Dans leur opinion, le Verbe Ă©tait une seule et mĂȘme substance avec son corps il s'Ă©tait fait chair en ce sens qu'une portion du Verbe s'Ă©tait convertie et changĂ©e en chair, mais son corps n'avait pas Ă©tĂ© formĂ© de celui de Marie. LVI. Les Antidicomarites ne reconnaissent pas la virginitĂ© de Marie ils soutiennent, au contraire, qu'aprĂšs la naissance du Christ, elle a eu des rapports charnels avec son Ă©poux. LVII. La derniĂšre hĂ©rĂ©sie dont Epiphane fasse mention, est celle des Massaliens, nom syrien que les Grecs rendent par celui d'Euchites eukhitai Ă  cause de leur maniĂšre de prier. Le Seigneur avait dit Il faut prier a toujours et ne pas se lasser 1 ». L'ApĂŽtre avait dit aussi Priez sans cesse 2 ». Ce qui signifie Ă©videmment qu'il ne faut passer aucun jour sans consacrer Ă  la priĂšre quelques moments. Les Massaliens ont tellement pris Ă  la lettre cette recommandation, qu'on a cru devoir, pour cela, les ranger parmi les hĂ©rĂ©tiques. NĂ©anmoins, si l'on ajoute foi au dire de certains auteurs, ils racontaient, sur la purification des Ăąmes, je ne sais quelle fable fantastique et ridicule ainsi, par exemple, quand un homme est purifiĂ©, on lui voit sortir de la bouche une laie avec ses petits, et, aussitĂŽt aprĂšs, un globe de feu entre visiblement en lui, et ne le consume pas. Epiphane leur assimile et comprend dans la mĂȘme secte les EuphĂ©mites, les Martyriens et les Sataniens. Les Euchites prĂ©tendent que les moines ne peuvent et ne doivent riĂšn faire, mĂȘme pour subvenir aux nĂ©cessitĂ©s de la vie, et qu'on ne se montre vĂ©ritablement moine qu'en s'abstenant de tout travail. L'Ă©vĂȘque de Chypre, dont il a Ă©tĂ© tout Ă  l'heure question, termine ici son ouvrage sur les hĂ©rĂ©sies. Cet Ă©crivain jouit d'une grande rĂ©putation parmi les Grecs; on le regarde gĂ©nĂ©ralement comme trĂšs-exact en fait de doctrine catholique. Dans la nomenclature des hĂ©rĂ©tiques et l'exposition de leurs erreurs, j'ai suivi l'ordre adoptĂ© par lui, mais non sa mĂ©thode ; ajoutant ici , d'aprĂšs d'autres, ce qu'il n'a pas dit, retranchant ailleurs ce dont il a fait mention, m'Ă©tendant sur un point, abrĂ©geant sur un autre, imitant parfois sa briĂšvetĂ©, suivant, en tout, le plan que je m'Ă©tais tracĂ©. Selon sa maniĂšre de voir, les hĂ©rĂ©sies sont au nombre de quatre-vingts il en compte vingt avant la naissance du Sauveur et soixante depuis son Ascension. A ces derniĂšres il a consacrĂ© cinq livres extrĂȘmement courts, et pour toutes il a fait les six livres dont se compose son ouvrage tout entier. Pour moi, je me suis conformĂ© Ă  ta demande, et je t'ai rappelĂ© toutes les hĂ©rĂ©sies qui se sont dĂ©clarĂ©es, mĂȘme sous ombre de Christianisme, contre la doctrine de JĂ©sus-Christ, depuis le jour oĂč il a Ă©tĂ© glorifiĂ©. De toutes les hĂ©rĂ©sies citĂ©es par Epiphane, j'en 1. Luc, XVIII, 1. — 2. I Thess. V, 17. 15 ai citĂ© cinquante-sept, — de deux qui me semblaient pareilles, n'en faisant qu'une, et indiquant, sous des chiffres diffĂ©rents, celles qu'il avait rĂ©unies en une seule, mais qui me paraissaient soutenir des erreurs diverses. Il me reste maintenant Ă  Ă©numĂ©rer toutes les sectes indiquĂ©es par d'autres Ă©crivains, ou dont j'ai moi-mĂȘme souvenance. Voici celles que nomme Philastre, et qu'Epiphane n'a pas mentionnĂ©es. LVIII. Les MĂ©tangismonites, sectateurs du MĂ©tangismon, avaient, du PĂšre et du Fils, des idĂ©es toutes charnelles , les considĂ©raient presque comme deux corps, et disaient que le Fils est dans le PĂšre, comme un vase est dans un autre vase, en sorte que le Fils entre dans son PĂšre comme un vase plus petit pĂ©nĂštre dans un vase plus grand. De lĂ  on a donnĂ© Ă  cette erreur le nom grec de metangismos, parce que, dans la langue des HellĂšnes angeion, signifie vase on ne trouve pas, dans la langue latine, de mot qui puisse signifier, Ă  lui seul, l'entrĂ©e d'un vase dans un autre, comme le mot grec metangismos. LIX. Les SĂ©leuciens et les Hermiens, disciples de SĂ©leucus et d'Hermias, ont adoptĂ© un systĂšme d'aprĂšs lequel la matiĂšre des Ă©lĂ©ments qui constituent le monde, n'a pas Ă©tĂ© faite par Dieu, mais lui est coĂ©ternelle. A les en croire, l'Ăąme de l'homme n'a pas non plus Dieu pour auteur, mais les anges l'ont faite de feu et d'air subtil. Le mal puise son origine, tantĂŽt en Dieu, tantĂŽt dans la matiĂšre. JĂ©sus-Christ n'est point corporellement assis Ă  la droite de Dieu, mais, en remontant au ciel, il a quittĂ© sa chair et l'a laissĂ©e dans le soleil, selon cette parole du Psalmiste Dans le soleil il a placĂ© sa tente 1 ». Il n'y aura pas de paradis visible , le baptĂȘme d'eau est inutile la rĂ©surrection future est un mythe elle a lieu, tous les jours, dans la procrĂ©ation des enfants. LX. La doctrine des Proclianites est la mĂȘme que celle des SĂ©leuciens ; mais ils disent que le Christ, venant en ce monde, ne s'est pas incarnĂ©. LXI. Selon les Patriciens, disciples de Patricius, la substance du corps humain a Ă©tĂ© créée, non parDieu, mais par le diable aussi en ont-ils un tel dĂ©goĂ»t, une si vive horreur, que plusieurs d'entre eux se donnent la mort pour en ĂȘtre dĂ©barrassĂ©s. LXII. Les Ascites tirent leur nom du grec 1. Ps. XVIII, 6. askos, qui, en latin, signifie outre, parce que, dans leurs fĂȘtes, vĂ©ritables bacchanales, ils dansent autour d'une outre gonflĂ©e et recouverte d'un voile, disant qu'ils sont les vases neufs remplis de vin nouveau, dont il est parlĂ© dans l'Évangile. LXIII. Les Passalorynchites s'Ă©tudient tellement au silence, que, pour ne pas le rompre, quand ils jugent Ă  propos de le garder, ils mettent leur doigt dans le nez, et se ferment la bouche. Le mot passalos veut dire pieu, et rugkhos, nez. Comme tu le vois, ce nom de Passalorynchites est composĂ© mais pourquoi ces hĂ©rĂ©tiques ont-ils remplacĂ© le mot doigt par le mot pieu? Je n'en sais rien. Le mot doigt se traduisant en grec par daktulos, ils auraient pu, avec plus d'Ă  propos, s'appeler Dactylorynchites. LXIV. Contrairement Ă  l'usage de toute l'Église qui offre du vin au saint sacrifice, les Aquariens ne mettent que de l'eau dans le calice. LXV. Les Coluthiens, sectateurs de Coluthus. Celui-ci enseigna que Dieu n'est pas l'auteur des maux qui nous affligent, contrairement Ă  ce qui est Ă©crit Je suis le Dieu qui crĂ©e les maux 1 ». LXVI. Les Floriniens, disciples d'un prĂȘtre nommĂ© Florin, qui rapportait Ă  Dieu la crĂ©ation du mal, et se mettait ainsi en opposition avec ce passage de l'Écriture Dieu crĂ©a toutes choses, et voilĂ  que tout Ă©tait bon 2 ». Tout en soutenant des doctrines opposĂ©es l'une Ă  l'autre, ces deux sectes se mettaient en contradiction avec la parole de Dieu car Dieu crĂ©e les maux en nous infligeant les peines que nous mĂ©ritons justement Coluthus ne le comprenait pas. Mais Dieu n'a pas créé des natures et des substances mauvaises, considĂ©rĂ©es comme telles Florin s'y trompait. LXVII. Philastre parle d'une secte sans chef et sans nom, d'aprĂšs laquelle le monde resterait toujours, mĂȘme aprĂšs la rĂ©surrection des morts, dans l'Ă©tat oĂč il se trouve aujourd'hui, sans subir aucun changement de la sorte, il n'y aurait ni ciel, ni eau, ni terre nouvelle, malgrĂ© les promesses de la sainte Écriture 3. LXVIII. D'autres hĂ©rĂ©tiques marchent toujours nu-pieds, parce que le Seigneur a dit soit Ă  MoĂŻse soit Ă  JosuĂ© Ote la chaussure de tes 1. IsaĂŻe, XLV, 7. — 2. Gen. I, 31. — 3. IsaĂŻe, LXV, 17; II Pierre, III, 13 Apoc. XXI, I. 16 pieds 1, et que le ProphĂšte IsaĂŻe a reçu l'ordre de marcher ainsi 2. Ces doctrinaires ne seraient point rĂ©prĂ©hensibles s'ils agissaient de la sorte dans l'intention de mortifier leur corps mais ils le sont, parce qu'ils dĂ©tournent de leur vrai sens les oracles divins. LXIX. Les Donatiens ou Donatistes commencĂšrent par faire un schisme Ă  cause de l'ordination de CĂ©cilien, comme Ă©vĂȘque de Carthage, ordination qui avait eu lieu contre leur grĂ©. Ils l'accusaient de crimes qu'ils ne prouvaient pas, et prĂ©tendaient que ses consĂ©crateurs Ă©taient des traditeurs des saintes Ecritures. AprĂšs un examen contradictoire et qui mettait fin aux accusations, ils furent convaincus de mensonge mais ils n'en persistĂšrent pas moins dans leur schisme ils y ajoutĂšrent mĂȘme l'hĂ©rĂ©sie, comme si les crimes rĂ©els de CĂ©cilien, ou plutĂŽt ses crimes reconnus supposĂ©s par. les juges , avaient fait disparaĂźtre l'Eglise d'un monde oĂč appuyĂ©e sur les promesses de JĂ©sus-Christ, elle doit subsister toujours comme si, aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©truite dans l'univers entier par son union avec les CĂ©cilianistes, elle s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©e en Afrique pour ne plus subsister que dans le parti de Donat. Chez eux, on rebaptise les catholiques, et c'est bien en cela qu'ils font une plus formelle profession d'hĂ©rĂ©sie, puisque, du consentement de l'Eglise universelle, on ne rĂ©itĂšre point le baptĂȘme donnĂ© par les- hĂ©rĂ©tiques comme on le donne ordinairement. Donat fut, dit-on, le chef de ce parti il vint de Numidie, souleva une partie des fidĂšles , contre CĂ©cilien, et ordonna Majorin Ă©vĂȘque de Carthage, avec l'assistance des Ă©vĂȘques de sa faction qu'il avait appelĂ©s autour de lui. A Majorin succĂ©da, dans le mĂȘme parti hĂ©rĂ©tique, un autre Donat, dont l'Ă©loquence contribua puissamment Ă  donner de l'importance aux Donatistes peut-ĂȘtre leur nom vient-il plutĂŽt de lui que du fondateur mĂȘme de leur secte. Nous avons de lui des Ă©crits oĂč l'on voit qu'il professait aussi sur la TrinitĂ© des principes opposĂ©s Ă  l'enseignement catholique. Bien qu'il reconnĂ»t la mĂȘme substance dans les trois personnes divines, il supposait le PĂšre plus grand que le Fils, et le Fils plus grand que le Saint-Esprit. La majoritĂ© des Donatistes n'embrassa pas nĂ©anmoins son erreur relative Ă  la sainte TrinitĂ©, et il serait, je crois, difficile d'en trouver parmi eux un 1. Exod. III, 5 ; JosuĂ©, V, 16. — 2. IsaĂŻe, XX, 2. seul, pour savoir ce que Donat pensait Ă  ce, Ă©gard. A Rome, on les appelle Montagnards leurs corĂ©ligionnaires d'Afrique leur envoient un Ă©vĂȘque de leur parti, et parfois, quand ils le jugent Ă  propos, leurs Ă©vĂȘques africains viennent en cette ville pour-en ordonner un. On trouve encore en Afrique, comme sectateurs de Donat, les Circoncellions, hommes grossiers, d'une audace peu commune, cĂ©lĂšbres par les crimes atroces qu'ils commettent contre les autres, follement cruels contre eux-mĂȘmes. Ces malheureux se font eux-mĂȘmes mourir de diffĂ©rentes maniĂšres, surtout en se jetant dans des prĂ©cipices, dans l'eau ou dans le feu et ceux qu'ils peuvent amener Ă  leurs erreurs, ils les poussent, hommes et femmes, Ă  se dĂ©truire, ou parfois, Ă  se faire tuer par d'autres, les menaçant de mort, pour le cas oĂč ils ne voudraient pas y consentir. Cependant les Circoncellions ne sont approuvĂ©s que d'un petit nombre de Donatistes; mais ceux-ci ne se regardent point comme souillĂ©s par leur union avec de tels hommes, eux qui reprochent follement Ă  l'univers chrĂ©tien les accusations Ă©levĂ©es contre quelques africains inconnus. Plusieurs schismes se sont dĂ©clarĂ©s parmi les Donatistes les uns se sont sĂ©parĂ©s des autres pour former des sociĂ©tĂ©s particuliĂšres et diffĂ©rentes ; mais la plus grande,partie de la secte est restĂ©e Ă©trangĂšre Ă  ces divisions intestines. Une centaine d'Ă©vĂȘques Donatistes ayant Ă©cartĂ© Primien , ordonnĂšrent Maximien comme Ă©vĂȘque de Carthage les trois cent dix autres, auxquels s'en Ă©taient joints douze, qui avaient assistĂ© Ă  cette ordination sans y donner leur consentement, le condamnĂšrent pour une faute abominable. Maximien les força Ă  apprendre que mĂȘme hors de l'Eglise, on peut confĂ©rer le baptĂȘme de JĂ©sus-Christ, car ils reçurent dans leur communion quelques Ă©vĂȘques de son parti avec ceux qu'ils avaient baptisĂ©s en dehors de leur secte, sans leur interdire l'exercice de leur dignitĂ©, sans rĂ©itĂ©rer le baptĂȘme Ă  qui que ce fĂ»t ils ne cessĂšrent point d'agir auprĂšs de la puissance sĂ©culiĂšre, pour les amener Ă  rĂ©sipiscence, et ils ne craignirent point de se souiller en vivant en communion avec des hommes dont les crimes avaient Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©s et flĂ©tris par leur propre concile. LXX. La secte des Priscillianistes, nĂ©e en Espagne, a Ă©tĂ© fondĂ©e par Priscillien. Elle professe des erreurs diverses, empruntĂ©es surtout des Gnostiques et des ManichĂ©ens cependant leur symbole est comme une sentine oĂč sont venues converger, horriblement confondues ensemble, les abominations imaginĂ©es par les autres hĂ©rĂ©tiques. Pour mieux dĂ©rober aux regards des profanes leurs souillures et leurs turpitudes, ils ne craignent pas de dire Ă  leurs disciples Jurez, parjurez-vous; mais ne dĂ©voilez pas nos mystĂšres ». Les Ăąmes, disent-ils encore, sont de mĂȘme nature et de mĂȘme substance que Dieu pour venir subir ici-bas des Ă©preuves volontaires, elles traversent sept cieux, et passent par sept principautĂ©s diverses enfin, elles arrivent jusqu'au prince mauvais qui a créé le monde, et celui-ci les dissĂ©mine dans les diffĂ©rents corps animĂ©s. Certaines Ă©toiles dĂ©cident fatalement du sort des hommes, et les douze signes du ciel concourent Ă  lĂ  formation de notre corps ainsi l'imaginaient dĂ©jĂ  ceux qu'on nomme vulgairement mathĂ©maticiens. Ils voient le bĂ©lier dans la tĂȘte de l'homme, le taureau dans son cerveau, les gĂ©meaux, dans ses Ă©paules, le cancer dans sa poitrine, d'autres signes dans les diffĂ©rentes parties de son corps, et enfin, dans ses pieds, les poissons, ,dernier signĂ© indiquĂ© par les astrologues de toutes ces fables ridicules et sacrilĂšges, et de beaucoup d'autres qu'il serait trop long d'Ă©numĂ©rer, ces hĂ©rĂ©tiques ont fait un ensemble de doctrine. La viande ne fait point partie de leurs aliments, parce qu'ils la regardent comme une nourriture immonde, et, quand ils peuvent y parvenir, ils sĂ©parent les Ă©poux des Ă©pouses, les femmes de leurs maris, en dĂ©pit des rĂ©sistances qu'y opposent les uns et les autres. Car, selon eux, ce n'est pas le Dieu bon et vrai qui crĂ©e la chair; ce sont les mauvais anges. Ces hĂ©rĂ©tiques doivent inspirer plus de dĂ©fiance que les. ManichĂ©ens, parce qu'ils ne rejettent en rien les Ecritures canoniques, et qu'ils accordent la mĂȘme autoritĂ© aux livres apocryphes, interprĂ©tant et allĂ©gorisant Ă  leur grĂ© les passages des livres saints, propres Ă  ruiner leur systĂšme. L'erreur des Sabelliens est la leur, puisqu'ils soutiennent que le Christ est une mĂȘme personne, non-seulement avec le Fils, mais encore avec le PĂšre et le Saint-Esprit. LXXI. Philastre parle d'autres hĂ©rĂ©tiques qui ne prennent aucun repas avec leurs semblables. Cet auteur a-t-il voulu dire que ces sectaires Ă©vitent de manger, seulement avec ceux qui n'appartiennent pas Ă  leur secte, ou qu'ils Ă©vitent de le faire, mĂȘme avec leurs coreligionnaires ? Je ne saurais l'affirmer, parce qu'il ne s'explique pas davantage Ă  cet Ă©gard. Du reste, il ajoute que leur enseignement relatif au PĂšre et au Fils est exact, mais qu'ils ne sont pas catholiques au sujet du Saint-Esprit, parce qu'ils le considĂšrent comme une simple crĂ©ature. LXXII. Un nommĂ© RhĂ©torius a Ă©tabli une doctrine d'une incroyable vanitĂ© Ă  l'entendre, tous les hĂ©rĂ©tiques suivent le chemin droit et enseignent la vĂ©ritĂ© ; cela est si absurde, que je n'ose y croire. LXXIII. Une autre secte prĂ©tend qu'en JĂ©sus-Christ la divinitĂ© a souffert au moment oĂč son corps Ă©tait attachĂ© Ă  la croix. LXXIV. Une autre soutient que Dieu a trois figures, en ce sens, qu'une partie de la divinitĂ© est le PĂšre, la seconde, le Fils, la troisiĂšme, le Saint-Esprit ; en d'autres termes, il n'y a qu'un seul Dieu, mais en Dieu sont trois parties qui forment la sainte TrinitĂ©, et dont la rĂ©union a pour rĂ©sultat la perfection de la DivinitĂ©, car ni le PĂšre,, ni le Fils, ni le Saint-Esprit, sĂ©parĂ©s l'un de l'autre, ne sont parfaits en eux-mĂȘmes. LXXV. Urie autre voit, dans l'eau, une substance, non pas créée par Dieu, mais coĂ©ternelle Ă  Dieu. LXXVI. Une autre soutient que le corps -de l'homme, non son Ăąme, est l'image de Dieu. LXXVII. Au dire d'une autre, comme au dire de certains philosophes paĂŻens, il y a un nombre incalculable de mondes. LXXVIII. Selon une autre, les Ăąmes des mĂ©chants deviennent des dĂ©mons et des animaux plus ou moins immondes, suivant qu'elles le mĂ©ritent. LXXIX. Une autre prĂ©tend, qu'au moment oĂč JĂ©sus-Christ est descendu aux enfers, les incrĂ©dules ont eu la foi, et que tous ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s. LXXX. D'autres sectaires ne comprennent point que le Fils ait Ă©tĂ© Ă©ternellement engendrĂ© ; ils pensent qu'il a eu un commencement dans le temps mais, voulant confesser qu'il est coĂ©ternel au PĂšre, ils ajoutent qu'il a Ă©tĂ© dans le PĂšre, avant de naĂźtre de lui en un mot, il a toujours existĂ©, mais il n'a pas toujours Ă©tĂ© le Fils ; il n'a commencĂ© Ă  l'ĂȘtre, qu'au moment oĂč il est nĂ© du PĂšre. 18 J'ai cru devoir rapporter, dans mon ouvrage, ces hĂ©rĂ©sies, dont Philastre a fait mention dans le sien. Cet Ă©crivain cite encore d'autres sectes, mais il me, semble qu'on ne peut les regarder comme hĂ©rĂ©tiques quoi qu'il en soit, toutes celles auxquelles je n'ai pas donnĂ© de nom, il ne les nomme pas lui-mĂȘme. LXXXI. Les LucifĂ©riens. Ce nom devenu cĂ©lĂšbre fut donnĂ© Ă  ceux qui adhĂ©rĂšrent aux erreurs de Lucifer, Ă©vĂȘque de Cagliari ni Épiphane, ni Philastre ne les comptent parmi les hĂ©rĂ©tiques si je ne me trompe, ils les croyaient plutĂŽt fauteurs de schisme, qu'auteurs d'hĂ©rĂ©sie. Toutefois, dans un opuscule anonyme, j'ai vu les LucifĂ©riens rangĂ©s au nombre des hĂ©rĂ©tiques, car j'y ai rencontrĂ© ce passage Quoiqu'attachĂ©s en tout Ă  la foi catholique, les LucifĂ©riens prĂ©tendent sottement que les Ăąmes puisent leur origine dans la transfusion du sang, et qu'ainsi elles proviennent de la chair, et sont de mĂȘme substance ». L'auteur de cet opuscule a-t-il cru, et en cela a-t-il eu raison, qu'il devait ranger les LucifĂ©riens parmi les hĂ©rĂ©tiques Ă  cause de leur doctrine erronĂ©e sur l'Ăąme, si toutefois c'Ă©tait vraiment leur doctrine ou parce que, abstraction faite d'une doctrine qui n'Ă©tait ou n'est peut-ĂȘtre pas la -leur, ils auraient soutenu, avec une opiniĂątre animositĂ©, le principe de leur schisme ? C'est-lĂ  une question Ă©trangĂšre au but que je me propose je ne dois donc pas, ce me semble, la traiter ici. LXXXII. J'ai trouvĂ©, dans le mĂȘme ouvrage, le nom des Jovinianistes, que je connaissais dĂ©jĂ . Un moine, appelĂ© Jovinien, a Ă©tabli cette secte de notre temps, lorsque nous Ă©tions encore jeune. Comme les StoĂŻciens, il soutenait que tous les pĂ©chĂ©s sont Ă©gaux ; que l'homme ne peut plus commettre de pĂ©chĂ©s aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© dans les eaux du baptĂȘme ; que le jeĂ»ne et l'abstinence de certaines viandes ne sont d'aucune utilitĂ©. Il anĂ©antissait la virginitĂ© de Marie, puisqu'il disait qu'elle avait Ă©tĂ© souillĂ©e par l'enfantement. La virginitĂ© religieuse et le cĂ©libat saintement observĂ©s n'ont pas plus de mĂ©rite devant Dieu pour ceux qui les embrassent, que l'Ă©tat du mariage, lorsqu'on s'y conduit avec chastetĂ© et fidĂ©litĂ©. Aussi vit-on Ă  Rome, oĂč il prĂȘchait cette doctrine, des vierges sacrĂ©es, dĂ©jĂ  avancĂ©es en Ăąge, renoncer Ă  leur Ă©tat pour se marier. Quant Ă  Jovinien, il n'avait ni ne voulait avoir d'Ă©pouse, non qu'il prĂ©tendit en avoir plus tard devant Dieu un plus grand mĂ©rite pour la vie Ă©ternelle, mais parce que, Ă  cause de la nĂ©cessitĂ© prĂ©sente, le cĂ©libat Ă©vite Ă  l'homme les embarras et les soucis du mariage,. Cependant cette hĂ©rĂ©sie fut Ă©touffĂ©e et disparut bientĂŽt, n'ayant pas mĂȘme rĂ©ussi Ă  tromper quelques prĂȘtres. scrupuleusement Ă©tudiĂ© l'histoire d'EusĂšbe, traduite en latin par Rufin, et les deux livres que ce dernier y a joints pour la continuer jusqu'Ă  son temps. On n'y trouve mentionnĂ©es que les hĂ©rĂ©sies citĂ©es par Epiphane et Philastre, Ă  l'exception d'une qu'EusĂšbe rapporte, dans son sixiĂšme livre, comme ayant existĂ© en Arabie l'auteur n'en est pas connu, aussi donnerons-nous Ă  ses sectateurs le nom d'Arabiques. Ils enseignaient que l'Ăąme meurt et tombe en dissolution avec le corps, et qu'elle ressuscitera avec lui Ă  la fin des siĂšcles. EusĂšbe raconte 1, qu'ils furent bientĂŽt dĂ©sabusĂ©s de leurs erreurs par les raisonnements d'OrigĂšne, qui s'Ă©tait transportĂ© au milieu d'eux pour les rĂ©futer. Maintenant, il nous reste Ă  parler des hĂ©rĂ©sies dont les diffĂ©rents auteurs prĂ©citĂ©s n'ont pas fait mention, mais dont le nom est venu d'une maniĂšre quelconque Ă  notre connaissance. LXXXIV. Les Helvidiens Ă©taient disciples d'HĂ©lvidius ils soutenaient une opinion tout opposĂ©e Ă  la virginitĂ© de Marie, car ils disaient qu'elle a eu plusieurs enfants de Joseph, son Ă©poux, aprĂšs la naissance de JĂ©sus-Christ. Epiphane admis de citer le nom d'Helvidius en parlant des Antidicomarites, mais je serais bien Ă©tonnĂ© s'il n'a pas voulu dĂ©signer les Helvidiens sous ce dernier titre. LXXXV. Les Paterniens, que quelques-uns nomment aussi VĂ©nustiens, attribuent au diable, et non Ă  Dieu, ta crĂ©ation des parties infĂ©rieures du corps humain, et, donnant Ă  leurs sens dĂ©pravĂ©s toute libertĂ© d'action, ils s'abandonnent aux derniĂšres infamies de l'impudicitĂ©. LXXXVI. Les Tertullianistes, sectateurs de Tertullien, qui a Ă©crit, avec une admirable Ă©loquence un grand nombre d'opuscules. Leur secte s'est peu Ă  peut affaiblie jusqu'Ă  nos jours, et c'est dans la ville de Carthage qu'ont pu se conserver leurs derniers dĂ©bris lorsque j'y 1. Liv. VI, ch. XXXVII. 19 demeurais, il y a quelques annĂ©es, tu dois t'en souvenir, leur secte y a complĂštement disparu le trĂšs-petit nombre d'adeptes qui en restaient, sont rentrĂ©s dans le giron de l'Eglise, et ont donnĂ© aux Catholiques leur basilique, encore si connue de nos jours. Comme ses livres l'indiquent, Tertullien croyait immortelle l'Ăąme de l'homme, mais il enseignait que cette Ăąme est un corps, et ce qu'il disait de l'Ăąme, il le disait de Dieu. Cette maniĂšre de s'exprimer ne faisait pas de lui un hĂ©rĂ©tique, car on pourrait, jusqu'Ă  un certain point, imaginer qu'il a donnĂ© le nom de corps Ă  la nature ou substance divine, sans vouloir sous cette dĂ©nomination parler d'un corps pareil Ă  ce que nous appelons ainsi, et dont on puisse, ou dont on doive supposer certaines parties plus grandes ou plus petites que les autres. A la vĂ©ritĂ©, il a eu de l'Ăąme des idĂ©es trop matĂ©rielles, mais, comme j'en ai fait la remarque, on a pu penser, d'aprĂšs son langage, que Dieu est un corps, en ce sens qu'il n'est ni un nĂ©ant ni un vide, ni un corps humain, ni une Ăąme d'homme , mais qu'il est tout entier partout, non partagĂ© .suivant les lieux, demeurant toujours et d'une maniĂšre immuable, dans sa nature et sa substance. La doctrine de Tertullien n'est donc pas hĂ©rĂ©tique sous ce rapport il n'a cessĂ© d'ĂȘtre catholique qu'au moment oĂč il a embrassĂ© le parti des Cataphryges, auparavant confondus par lui, et condamnĂ© les secondes noces comme un crime d'impudicitĂ©, malgrĂ© l'enseignement de l'ApĂŽtre i. Plus tard, d'ailleurs, il s'est sĂ©parĂ© d'eux pour devenir lui-mĂȘme chef de secte. On ne peut le nier, il croyait que les Ăąmes des scĂ©lĂ©rats se changent en dĂ©mons aprĂšs la mort. LXXXVII. Nous avons, ou plutĂŽt nous avons eu sur notre territoire d'Hippone une secte hĂ©rĂ©tique composĂ©e de paysans, peu Ă  peu rĂ©duite Ă  de faibles proportions; elle avait, tout entiĂšre, trouvĂ© un refuge dans une petite ferme les membres en Ă©taient trĂšs-peu nombreux, et c'Ă©tait lĂ  tout ce que la secte comptait d'adeptes. Dans la langue punique, qui a corrompu leur nom, ils s'appelaient AbĂ©loniens certains auteurs remontent jusqu'Ă  Abel, fils d'Adam, pour trouver l'origine de ce nom nous pouvons donc les dĂ©signer sous celui d'AbĂ©liens ou d'AbĂ©loĂŻtes. Ils s'abstenaient de tout commerce conjugal avec leurs femmes, et pourtant, d'aprĂšs l'enseignement 1. Tim. IV, 3. de leurs docteurs, il ne leur Ă©tait point permis de vivre dans le cĂ©libat. Aussi l'homme et la femme vivaient-ils sous le mĂȘme toit, aprĂšs avoir fait voeu de continence, et avoir, dans leur contrat de mariage, lĂ©guĂ© leur future succession Ă  un jeune homme et Ă  une jeune fille, qu'ils adoptaient alors si la mort enlevait ces jeunes gens avant le dĂ©cĂšs de leurs parents adoptifs, ceux-ci leur en substituaient d'autres; l'essentiel Ă©tait que deux personnes de sexe diffĂ©rent succĂ©dassent Ă  deux autres pour continuer Ă  former une sociĂ©tĂ© dans leur maison car, l'un ou l'autre des parents adoptifs venant Ă  dĂ©cĂ©der, ces jeunes gens prenaient soin du survivant, avec une piĂ©tĂ© toute filiale, jusqu'Ă  la fin de ses jours; puis, ils adoptaient, Ă  leur tour, un garçon et une fille. Au milieu de voisins Ă  qui il Ă©tait permis d'avoir des enfants, l'occasion d'en adopter ne fit jamais dĂ©faut aux AbĂ©loites les chefs de famille s'empressaient, au contraire, de leur donner les leurs, dans l'espoir de les voir recueillir, un jour, un riche hĂ©ritage. LXXXVIII. Le moine PĂ©lage fonda, il y a peu de temps, la derniĂšre secte connue, celle des PĂ©lagiens, qui se nomment aussi CĂ©lestiens, de CĂ©lestius, disciple de leur maĂźtre. C'est par la grĂące de Dieu que nous avons Ă©tĂ© prĂ©destinĂ©s pour devenir ses enfants adoptifs par JĂ©sus-Christ 1 c'est elle qui nous a arrachĂ©s Ă  la puissance des tĂ©nĂšbres, qui nous a fait croire en lui, et passer dans le royaume de son Fils bien-aimĂ© 2. VoilĂ  pourquoi, il dit en saint Jean 3 Personne ne peut venir Ă  moi, s'il ne lui est donnĂ© par mon PĂšre ». Par elle encore, l'amour de Dieu a Ă©tĂ© rĂ©pandu dans nos cƓurs 4, afin que notre foi soit animĂ©e de la charitĂ© 5. Les PĂ©lagiens se montrent Ă  tel point ennemis de cette grĂące, qu'Ă  les entendre, l'homme peut, sans elle, observer tous les commandements de Dieu. S'il en Ă©tait ainsi, le Seigneur aurait inutilement dit Vous ne pouvez rien faire sans moi 6 ». RĂ©primandĂ© par les frĂšres de ce qu'il ne laissait rien Ă  l'action delĂ  grĂące dans l'observation des commandements, PĂ©lage cĂ©da Ă  leurs remontrances, et admit cette grĂące mais, loin de lui donner la prĂ©fĂ©rence, il lui attribuait, par une indigne subtilitĂ©, moins de puissance qu'au libre arbitre, car il disait Dieu donne sa grĂące aux hommes pour leur rendre plus facile l'accomplissement de ce qui 1. Eph. I, 5. — 2. Coloss. I, 13. — 3. Jean, VI, 66. — 4. Rom. V, 5. — 5. Galat, V, 6. — 6. Jean, XV, 5. 20 est commandĂ© Ă  leur libre arbitre. Il est bien Ă©vident, qu'en s'exprimant ainsi, il entendait dire que, si l'observation des volontĂ©s divines Ă©tait plus difficile, l'homme pourrait encore par lui mĂȘme s'en acquitter. Cette grĂące de Dieu, sans laquelle nous ne pouvons rien faire de bon, n'est autre que le libre arbitre le Seigneur nous l'a donnĂ©e d'une maniĂšre toute gratuite, et, par sa loi comme par sa doctrine, il nous aide seulement Ă  apprendre ce que nous devons faire et espĂ©rer mais il ne nous aide aucunement, par le don de son Esprit, Ă  faire ce que nous avons appris. Il avoue donc que la science, par laquelle l'ignorance se dissipe, nous vient d'en haut pour la charitĂ© qui nous fait vivre saintement, il le nie en d'autres termes, Dieu nous. donne la science, qui enfle, si la charitĂ© ne l'accompagne, mais il ne nous donne pas la charitĂ©, qui empĂȘche le science d'enfler, et qui Ă©difie 1. Les PĂ©lagiens nient aussi la nĂ©cessitĂ© de la priĂšre. Pourquoi l'Eglise prie-t-elle pour les infidĂšles et ceux qui rĂ©sistent Ă  l'enseignement divin, afin qu'ils se convertissent au Seigneur, et pour les fidĂšles, afin qu'ils reçoivent l'accroissement de leur foi et persĂ©vĂšrent dans le bien ? C'est inutile; l'homme ne reçoit point du ciel ces diffĂ©rents dons il les trouve en lui-mĂȘme, et, s'il est favorisĂ© de la grĂące qui Ă©loigne de lui l'impiĂ©tĂ©, il ne la reçoit qu'en consĂ©quence de ses propres mĂ©rites. Dans la crainte de voir condamner cette doctrine par les Ă©vĂȘques de Palestine rĂ©unis en concile, PĂ©lage fut obligĂ© de la dĂ©savouer lui-mĂȘme ; mais dans ses Ă©crits postĂ©rieurs les mĂȘmes erreurs se rencontrent. La vie des justes sur la terre, ose-t-il encore dire, s'Ă©coule exempte de tout pĂ©chĂ© c'est en eux que l'Eglise de JĂ©sus-Christ acquiert ici-bas toute sa perfection, en sorte qu'elle y apparaĂźt sans taches ni rides d'aucune sorte 2 comme si elle n'Ă©tait pas cette Eglise de JĂ©sus-Christ, qui, d'un bout du monde Ă  l'autre, adresse Ă  Dieu cette priĂšre Remettez-nous nos dettes 3 » . Enfin, les enfants qui naissent selon la chair en Adam, ne contractent point, dans cette premiĂšre naissance, le germe de la mort Ă©ternelle ils viennent au monde tout Ă  fait purs du pĂ©chĂ© originel il n'y a donc en eux rien de coupable, qui exige une seconde naissance on les baptise pour leur procurer l'adoption divine, l'admission dans le royaume cĂ©leste, le passage 1. I Cor. VIII, 1. — 2. Eph. V, 27. — 3. Matt. VI, 12. d'un Ă©tat bon Ă  un Ă©tat meilleur, mais non la dĂ©livrance d'un mal quelconque provenant de la chute du premier homme. S'ils ne sont point rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s , ils n'entreront pas , Ă  la vĂ©ritĂ©, dans le royaume de Dieu nĂ©anmoins, une vie Ă©ternelle et heureuse sera leur partage. Lors mĂȘme qu'Adam n'eĂ»t pas commis son pĂ©chĂ©, il serait mort sa mort a Ă©tĂ© le rĂ©sultat, non de sa faute, mais de l'infirmitĂ© de sa nature. On reproche aux PĂ©lagiens beaucoup d'autres erreurs mais, il est facile de le comprendre, toutes ou presque toutes dĂ©coulent de celles dont je viens de parler. VoilĂ  que j'ai Ă©numĂ©rĂ© un grand nombre d'hĂ©rĂ©sies, et pourtant je n'ai pas accompli ma tĂąche dans tout le sens de ta demande. Pour me servir de tes propres paroles Depuis l'origine de la religion chrĂ©tienne, hĂ©ritage divin promis Ă  nos pĂšres », quelles hĂ©rĂ©sies ont paru ? Comment aurais-je pu les citer toutes , moi qui n'ai pu les connaĂźtre toutes, Ă  mon avis ? Aucun des auteurs que j'ai consultĂ©s, ne les a nommĂ©es intĂ©gralement puisque j'ai trouvĂ©, dans les livres de l'un , celles dont les autres ne font pas mention, et, dans les livres de ces derniers, celles dont le premier ne parle pas. Ma liste est beaucoup plus Ă©tendue que les leurs, parce que j'ai pris, dans l'ouvrage de chacun d'eux, ce que je ne rencontrais pas ailleurs, y ajoutant mĂȘme des noms que ma mĂ©moire me rappelait, mais qui n'Ă©taient indiquĂ©s par aucun d'eux. Je n'ai pas Ă©tĂ© Ă  mĂȘme de lire tous les Ă©crivains qui ont traitĂ© cette question ; aucun de ceux que j'ai lus, n'a Ă©puisĂ© son sujet d'oĂč je conclus avec justice que mon travail lui-mĂȘme ne doit pas ĂȘtre complet. Enfin, s'il est possible, malgrĂ© ma rĂ©pugnance Ă  le croire, que j'aie nommĂ© tous les hĂ©rĂ©tiques, je ne puis sĂ»rement affirmer que j'ai parlĂ© de tous. Par consĂ©quent, ce que tu me demandes de parachever par mes explications, je ne puis pas mĂȘme parfaitement le comprendre, ni le savoir. J'ai entendu dire que saint JĂ©rĂŽme a fait un livre sur les hĂ©rĂ©sies, mais nous n'avons pas trouvĂ© son opuscule dans notre bibliothĂšque, et nous ne savons, Ă  vrai dire , par quel moyen nous le procurer. Si tu sais oĂč il se trouve, prends-en connaissance; tu y rencontreras peut-ĂȘtre mieux qu'ici. A mon avis, cependant, et malgrĂ© l'Ă©tendue de ses connaissances, il lui a Ă©tĂ© impossible de tracer un tableau parfait de toutes les erreurs anticatholiques. 21 Ainsi, du moins je l'imagine, il n'a pas connu les AbĂ©loĂŻtes, hĂ©rĂ©tiques de notre pays, ni beaucoup d'autres peut-ĂȘtre, dont les erreurs circonscrites en des contrĂ©es retirĂ©es , ont Ă©chappĂ© Ă  ses investigations, Ă  la faveur de l'obscuritĂ© dans laquelle elles ont vĂ©cu enveloppĂ©es. Dans tes lettres tu me pries de t'indiquer les points de doctrine sur lesquels les hĂ©rĂ©tiques sont en dĂ©saccord avec le catholicisme. Lors mĂȘme que je saurais tout, je ne pourrais le faire comment donc le ferais-je, moi, qui ne puis tout savoir ? Il faut l'avouer, certains hĂ©rĂ©tiques, entre autres les MacĂ©doniens, les Photiniens, et tous ceux qui marchent sur leurs traces, n'attaquent la rĂšgle de notre foi que sur un point particulier, ou peu s'en faut. D'autres, Ă  qui je donnerais volontiers le nom de bouffons, ont inventĂ© des fables aussi ridicules que longues et difficiles Ă  comprendre ceux-lĂ  soutiennent une telle multitude d'erreurs, qu'on ne pourrait que trĂšs-difficilement en indiquer le nombre. Les membres des sectes hĂ©rĂ©tiques saisissent, mieux que personne, le sens de leurs hĂ©rĂ©sies voilĂ  pourquoi j'avoue n'avoir ni connu ni Ă©numĂ©rĂ© tous leurs dogmes. Tu imagines aisĂ©ment ce qu'une entreprise de ce genre exigerait de travail et de pages mon livre mĂ©rite nĂ©anmoins d'ĂȘtre lu, car il est extrĂȘmement important d'Ă©viter les erreurs dont il fait mention. Tu as pensĂ© que je dirais ce que l'Eglise catholique enseigne sur les points de foi attaquĂ©s par t'hĂ©rĂ©sie ce serait lĂ  une recherche inutile il suffit, pour cela, de savoir qu'elle professe des vĂ©ritĂ©s opposĂ©es Ă  l'enseignement des hĂ©rĂ©tiques, et qu'on ne peut suivre leurs erreurs comme articles de foi. Quant aux arguments Ă  employer pour le soutien et la dĂ©fense de la saine doctrine, les bornes de ce livre ne me permettent pas de les indiquer. Mais, pour un coeur fidĂšle, c'est beaucoup de connaĂźtre ce qu'il faut ne pas croire, lors mĂȘme qu'on ignorerait la maniĂšre de raisonner pour rĂ©futer l'erreur. Tout catholique doit donc ne pas croire ce qui est opposĂ© Ă  sa foi; mais, de ce qu'il n'admet pas ces erreurs comme articles de foi, il ne suit pas rigoureusement qu'il soit en droit de croire ou de se dire catholique. En effet, des erreurs, diffĂ©rentes de celles que j'ai Ă©numĂ©rĂ©es dans cet ouvrage, peuvent exister maintenant ou plus tard, et quiconque adhĂ©rera Ă  quelqu'une d'entre elles, tombera dans l'hĂ©rĂ©sie. En quoi consiste l'hĂ©rĂ©sie ? VoilĂ  l'objet de nos investigations ultĂ©rieures puissent ces recherches nous aider Ă  Ă©viter toujours, comme nous le faisons aujourd'hui par la grĂące de Dieu, le venin des hĂ©rĂ©sies prĂ©sentes ou futures, de celles que nous connaissons et de celles que nous ne connaissons pas! Je termine ici ce volume j'ai pensĂ© qu'il Ă©tait expĂ©dient de vous l'envoyer avant d'achever entiĂšrement mon ouvrage, afin que tous ceux d'entre vous qui le liront, m'accordent le secours de leurs priĂšres pour m'aider Ă  mener Ă  bonne fin ce travail dont vous sentez l'importance. Traduction de M. l'abbĂ© AUBERT. Haut du document
AUSECOURS ! LE PRINCE AUBERT A DISPARU en concert : Théùtre pour enfant de Martin Leloup, joué par l'équipe du Bout. Durée : 1 heure LE PRINCE AUBERT A DISPARU en concert : Théùtre pour enfant de Martin Leloup, joué par l'équipe du Bout.
De l’influence de John Lennon au titre original de l’album, voici 10 anecdotes sur le monument grunge de 1991, Nevermind de Nirvana Trente ans aprĂšs sa sortie, Nevermind de Nirvana reste l’un des albums les plus exaltants de tous les temps. Non seulement il reprĂ©sente une avancĂ©e pour le groupe, mais il a aussi aidĂ© Ă  imposer le grunge et le rock alternatif comme son dominant Ă  la radio et sur MTV. Il a fait de Kurt Cobain la voix d’une gĂ©nĂ©ration, trois ans avant sa mort. L’ascension rapide du groupe, combinĂ©e Ă  la mĂ©fiance de Cobain face Ă  la cĂ©lĂ©britĂ©, a entourĂ© l’album emblĂ©matique de beaucoup de mythologie. Il a Ă©tĂ© enregistrĂ© en l’espace d’un an avec le producteur Butch Vig, dans le Wisconsin et Ă  Los Angeles. Avec plus de 24 millions d’exemplaires vendus Ă  travers le monde, Nevermind est aujourd’hui encore l’album prĂ©fĂ©rĂ© de toute une gĂ©nĂ©ration. A l’occasion de ses 25 ans, voici 10 anecdotes que vous pourriez ne pas connaĂźtre sur le chef-d’Ɠuvre explosif de Nirvana. 1. Nirvana a commencĂ© Ă  enregistrer les chansons en 1990 avec Butch Vig pour une deuxiĂšme sortie prĂ©vue sous le label Sub Pop Le groupe a commencĂ© Ă  travailler sur la suite de leur premier album, Bleach, plus d’un an avant sa sortie officielle. AprĂšs avoir rencontrĂ© Vig par l’intermĂ©diaire de Bruce Pavitt, co-fondateur de Sub Pop, le groupe a enregistrĂ© six chansons avec le producteur pour ce qui Ă©tait censĂ© ĂȘtre un deuxiĂšme album Ă  paraĂźtre sous le label indĂ©pendant. A l’époque, grĂące au succĂšs croissant de Nirvana dĂ» Ă  leur tournĂ©e avec Sonic Youth, Sub Pop a eu l’idĂ©e de signer un contrat de distribution avec une importante maison de disques. Avec Vig, dans le Wisconsin, Nirvana a enregistrĂ© plusieurs premiĂšres versions de chansons comme Lithium » et Polly » qui ont fini sur l’album. Le groupe les a terminĂ©es plus tard Ă  Los Angeles, aprĂšs avoir signĂ© avec l’importante maison de disques. 2. Sonic Youth a encouragĂ© DGC Ă  signer avec Nirvana Dans la biographie de Kurt Cobain intitulĂ©e Heavier Than Heaven Ă©crite par Charles R. Cross, l’auteur affirme que Kurt Cobain a vu Kim Gordon et Thurston Moore de Sonic Youth comme simplement Ă  court de royalties ». Grand fan de Sonic Youth, Cobain fut honorĂ© lorsqu’on a demandĂ© Ă  Nirvana de faire la premiĂšre partie de leur tournĂ©e estivale en 1991. Le respect et l’admiration entre les deux groupes Ă©taient rĂ©ciproques et le groupe lĂ©gendaire d’art-rock a recommandĂ© Ă  Nirvana non seulement de signer avec Gold Mountain leur sociĂ©tĂ© de gestion mais Ă©galement avec la maison de disques DGC. 3. Le titre original de l’album Ă©tait Sheep Alors qu’il gardait son esprit punk aprĂšs que le groupe ait connu le succĂšs, Cobain Ă©tait bien conscient du potentiel de Nirvana pour devenir l’un des plus grands groupes au monde. Il a tout d’abord intitulĂ© le deuxiĂšme album du groupe Sheep mouton » en français, une blague sur la façon dont la foule allait affluer vers leur album. Il a mĂȘme créé une fausse publicitĂ© avec le slogan Because you want to not; because everyone else is » et une biographie sur le groupe, fausse mais prophĂ©tique, qui les citait comme ayant Ă©tĂ© deux fois en couverture de Bowling Stoned [pour Rolling Stone NDLR], acclamĂ© comme le groupe le plus original et le plus provoquant de notre dĂ©cennie par Thyme [pour Time NDLR] et Newsweak [pour Newsweek NDLR] ». 4. Dave Grohl n’est pas le seul batteur sur Nevermind Lorsque Nirvana a commencĂ© les sessions d’enregistrement avec Vig dans les Smart Studios, Chad Channing le batteur sur une grande partie de Bleach, le premier album de Nirvana sorti en 1989 faisait encore partie du groupe. Sa contribution Ă  Polly » peut se faire entendre sur l’album, mĂȘme s’il n’est pas citĂ© lors de la premiĂšre sortie. Grohl a Ă©tĂ© le cinquiĂšme et dernier batteur du groupe. 5. Vig a convaincu Cobain d’enregistrer sa voix sur deux pistes parce que John Lennon le faisait » MalgrĂ© ses angles plus durs, Nevermind est sculptĂ© et accessible la voix de Cobain enregistrĂ©e sur deux pistes, par exemple, ajoute du poids aux chansons. Vig a Ă©tĂ© inspirĂ© par George Martin, le producteur des Beatles, pour enregistrer les voix sur deux pistes, et l’utilisation de cette technique par John Lennon a convaincu Cobain. Il Ă©tait rĂ©ticent Ă  le faire parce qu’il pensait que ça sonnait faux », s’est souvenu Vig lors d’un hommage rĂ©cent Ă  Martin, dĂ©cĂ©dĂ© il y a quelques mois. Une fois que le producteur a dit Ă  Cobain que Lennon utilisait cette technique, le chanteur enregistrait sa voix sur deux pistes presque Ă  chaque fois ». 6. Le morceau cachĂ© Endless, Nameless » ne figure pas sur les premiers exemplaires de l’album Le morceau Endless, Nameless » est nĂ© d’une session d’enregistrement frustrante de Lithium » durant laquelle Cobain luttait pour jouer correctement sa partie de guitare. Au final, Vig a dĂ©cidĂ© de garder l’enregistrement bruyant et agressif et le groupe a choisi de le mettre Ă  la toute fin de l’album en tant que morceau cachĂ©, aprĂšs 10 minutes de silence Ă  la fin de la ballade Something in the Way ». Howie Weinberg, l’ingĂ©nieur qui a masterisĂ© l’album, a plus tard dĂ©clarĂ© que la dĂ©cision d’ajouter Endless, Nameless » avait Ă©tĂ© verbale, ce qui avait menĂ© Ă  un malentendu. La chanson a Ă©tĂ© rĂ©-ajoutĂ©e sur les exemplaires suivants. C’est un mĂ©lange parfait entre une production propre et jolie
 ça peut paraĂźtre extrĂȘme aux personnes qui ne sont pas habituĂ©es, mais je pense moi-mĂȘme que c’est foireux 7. Cobain Ă©tait gĂȘnĂ© » par le rĂ©sultat final de Nevermind Nirvana a demandĂ© Ă  Andy Wallace, qui avait dĂ©jĂ  travaillĂ© avec Slayer, de finaliser l’album. Comme l’ont dĂ©clarĂ© Wallace et Vig, les membres du groupe complimentaient et aimaient beaucoup le travail de Wallace lorsqu’ils ont entendu les versions finales des chansons. Le discours de Cobain a cependant Ă©tĂ© complĂštement diffĂ©rent une fois que les ventes de l’album ont explosĂ©, le musicien s’estimant gĂȘnĂ© » par le produit final lors d’interviews avec le biographe Michael Azerrad. C’est un mĂ©lange parfait entre une production propre et jolie
 ça peut paraĂźtre extrĂȘme aux personnes qui ne sont pas habituĂ©es, mais je pense moi-mĂȘme que c’est foireux ». 8. La pochette de l’album a Ă©tĂ© inspirĂ©e par l’intĂ©rĂȘt que portait Cobain aux accouchements dans l’eau Cobain Ă©tait fascinĂ© par la naissance et la grossesse. C’est particuliĂšrement remarquable dans le titre du dernier album de Nirvana, In Utero. AprĂšs avoir regardĂ© un documentaire sur les accouchements dans l’eau avec Grohl, Cobain voulait que la pochette de l’album reprĂ©sente un accouchement dans l’eau, mĂȘme si l’idĂ©e Ă©tait considĂ©rĂ©e comme Ă©tant trop explicite par la maison de disques. Ils se sont alors rendus dans une piscine pour bĂ©bĂ©s avec le photographe Kirk Weddle, qui a photographiĂ© Spencer Elden, le fils d’un de ses amis, nageant vers un billet accrochĂ© Ă  un hameçon. Cobain a refusĂ© que le pĂ©nis d’Elden soit masquĂ© sur la pochette comme le demandaient certains disquaires. 9. Cobain affirme qu’il a cachĂ© une photo de Kiss Ă  l’arriĂšre de l’album A cĂŽtĂ© de la liste des chansons Ă  l’arriĂšre de Nevermind se trouve une photo d’un singe en plastique devant un collage bizarre créé par Cobain. Il prĂ©sente des photos de parties gĂ©nitales malades tirĂ©es de sa collection de photos mĂ©dicales ainsi que des peintures de l’Enfer de Dante. Selon le chanteur, Si vous regardez attentivement, vous verrez une image de Kiss dans le fond, debout avec un gros morceau de bƓuf ». 10. Nevermind a sorti Dangerous de Michael Jackson du classement des meilleurs albums La domination de Nirvana a franchi un nouveau cap lorsque Nevermind a sorti Dangerous du roi de la pop du classement des meilleurs albums au dĂ©but de l’annĂ©e 1992. Tout au long de leur carriĂšre, les membres de Nirvana se sont vocalement opposĂ©s au style des annĂ©es 1980 et au type de spectacle pop dont Jackson Ă©tait le parfait exemple, et leur ascension dans le classement des meilleurs albums a prouvĂ© que leur rĂ©volution s’installait. Par Brittany Spanos / Traduit par Melanie Geffroy Ellea Ă©tĂ© remplacĂ©e plusieurs fois pour maladies par : Arquoite Emile, nĂ© Ă  Donges le 9 juillet 1874, le 26 septembre 1893 ; et par GuĂ©bourg Louis, nĂ© Ă  La Ricamaria (Loire), le 1er fĂ©vrier 1895. M. Fraslin, François-Louis-Marie, nĂ© Ă  IssĂ© le 16 juin 1857 a succĂ©dĂ© Ă  M. Gillet le 4 septembre 1895.

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C'est intĂ©ressant de le voir et Jack sont insupportables! comme souvent. la saison la plus incomprĂ©hensible Ă  mes yeux si on ne connaĂźt pas la sĂ©rie. c'est aussi l'une des plus impressionantes et des plus travaillĂ©s qui soit. les voyages dans le temps de cette dĂ©but de saison sont vraiment trĂšs bon et la deuxiĂšme partie, bien qu'un peu en dessous au dĂ©but, laissera place Ă  un final de qualitĂ©. les acteurs sont toujours aussi bon, le scenario prends en complexitĂ© et en hauteur. du trĂšs bon. La cinquiĂšme saison de Lost embrasse dĂ©finitivement ses retors et se lie du mĂȘme fait au trouble prĂ©existant ! La complexitĂ© de cette manƓuvre prend tous son poids et galvaude par instants la mise en place de son ultime acte. La mĂ©canique se relance toutefois tant elle suscite la curiositĂ© et Ă©veille nos sens en alertes constants. Les dĂ©tails sont Ă  ce jeu primordiaux ! Une fois encaissĂ© sa distorsion et son stratagĂšme nouveau la ... Lire plus Une 5e saison Ă©trange qui aura chamboulĂ© complĂštement les relations et la perception du temps dans la sĂ©rie. C'est audacieux, pas toujours rĂ©ussi, mais ça nous offre des Ă©pisodes merveilleux encore comme le dernier ou un autre Ă©pisode formidable de Desmond. CinquiĂšme saison de la cultissime sĂ©rie " Lost " . La saison 5 dĂ©marre la ou la 4 c'Ă©tait arrĂȘter . Jack avec l'aide de Ben essaie de convaincre ses compagnons de retourner sur l'Ăźle pour sauver tout ceux qui sont rester la bas tandis que ceux qui sont rester sur l'Ăźle commence a voyager dans le temps malgrĂ© eux depuis que l'Ăźle a Ă©tĂ© dĂ©placer . Avec cette cinquiĂšme saison on est Ă  la croisĂ©e des chemin car elle marque un vrai ... Lire plus 15 Critiques Spectateurs Les Ă©pisodes de la saison 5 Ben convainc Jack qu'ils doivent rĂ©unir les Six survivants du vol 815 d'Oceanic Airlines pour retourner sur l'Ăźle... en emmenant le corps de Locke. L'affaire risque d'ĂȘtre plus difficile que prĂ©vue... Sur l'Ăźle, ceux laissĂ©s en arriĂšre cherchent Ă  comprendre ce qu'il se passe. Le bateau, l'hĂ©licoptĂšre, et mĂȘme le campement ont disparu. Faraday a une explication ils ont voyagĂ© dans le temps... Desmond se rĂ©veille avec l'intime conviction qu'il doit se rendre Ă  Oxford... RecherchĂ© par la police, et avec un Sayid inconscient, Hurley est dĂ©semparĂ©. Il reçoit les conseils inattendus d'une vieille connaissance... En fuite avec l'enfant, Kate ne sait oĂč aller... jusqu'Ă  l'appel inattendu d'une vieille amie... Penny tente de dissuader Desmond de quitter le bateau pour se rendre Ă  Oxford. Elle craint que son pĂšre ne retrouve leurs traces. Pire, elle craint que l'homme qu'elle aime retourne sur l'Ăźle. Mais rien ne semble pouvoir arrĂȘter Desmond... Sur l'Ăźle, les disparus tentent de comprendre ce qu'il leur arrive... L'Ă©tat de santĂ© de Charlotte inquiĂšte les disparus. Locke tente de convaincre Sawyer qu'ils doivent retourner Ă  l'OrchidĂ©e pour trouver un moyen de ramener ceux qui sont partis afin que tout rentre dans l'ordre sur l'Ăźle. De son cĂŽtĂ©, Kate essaie de dĂ©couvrir qui veut lui prendre Aaron. Jin, qui a survĂ©cu Ă  l'explosion du bateau, rencontre un groupe de naufragĂ©s français. Il ne va pas tarder Ă  dĂ©couvrir qu'une sĂ©rie de flashs le transportent d'une Ă©poque Ă  une autre. Locke met le cap vers l'orchidĂ©e pour retrouver les autres disparus et ainsi rĂ©tablir l'Ă©quilibre. Charlotte, trĂšs affectĂ©e par ces sauts dans le temps, voit des souvenirs remonter Ă  la surface... Quant Ă  Ben, il tente de concainvre Sun que Jin est toujours en vie... Ben prĂ©sente Jack et Sun Ă  la femme qui les aidera Ă  retourner sur l'Ăźle. Elle leur explique qu'ils n'ont que 36 heures devant eux pour saisir l'occasion de repartir. AprĂšs cela, la porte se refermera. Et ils doivent autant que possible recrĂ©er les conditions de leur dĂ©part de l'Ăźle en rassemblant les Oceanic Six... mais aussi Desmond et Locke. Selon elle, leur ticket est le vol 316 de la compagnie Ajira Airways Ă  destination de l'Ăźle de Guam, dans le Pacifique... Les rescapĂ©s du vol 316 d'Ajira Airways ont Ă©chouĂ© sur une Ăźle perdue. Ils dĂ©couvrent la prĂ©sence d'un homme chauve en costume, qui ne se souvient pas comment il a atterri lĂ . Une chose est sĂ»re, aucun des passagers ne l'a vu dans l'avion... Locke disparu au fond du puit semble avoir ĂȘtre parvenu Ă  cesser les sauts dans le temps. Reste Ă  Sawyer, Juliet, Jin, Miles et Daniel Ă  dĂ©couvrir Ă  quelle Ă©poque ils sont bloquĂ©s. Ils ne tardent pas Ă  le dĂ©couvrir en rencontrant des membres de l'initiative Dharma... Contrairement aux autres passagers du vol 316 d'Ajira Airways, Jack, Kate et Hurley ont atterri sur l'Ăźle 30 ans plus tĂŽt. Ils y retrouvent Sawyer et Jin qui ont intĂ©grĂ© l'Initiative Dharma. Sawyer leur demande de rester cacher en attendant de trouver un moyen d'expliquer leur prĂ©sence aux autres habitants de l'Ăźle... L'Ă©quipe de l'Initiative Dharma tente de faire parler l'hostile pour savoir quelles Ă©taient ses intentions. Le sort de Sayid se profile plutĂŽt mal. Sawyer tente de lui venir en aide et lui offre une porte de sortie... Le camp est en Ă©bulition depuis que l'hostile s'est Ă©vadĂ©, et la vie du jeune Ben est en danger. Kate et Jack s'interrogent... Doivent-ils intervenir pour sauver la vie d'un jeune garçon ? Ou laisser mourir un redoutable adversaire ? Le temps du jugement dernier est arrivĂ© pour Ben. Il demande de l'aide Ă  Locke. En effet, pour expier ses pĂ©chĂ©s du passĂ©, il doit invoquer le Monstre de FumĂ©e noire... Les soupçons Ă  propos d'une Ă©ventuelle brĂšche dans les systĂšmes de sĂ©curitĂ© s'intensifient aprĂšs que Ben se soit enfuit de l'infirmerie. Miles, peu enthousiaste, est contraint de travailler avec Hurley lorsqu'on lui demande de dĂ©livrer un important colis Ă  un haut responsable de la Dharma. De retour sur l'Ăźle, Daniel Faraday veut empĂȘcher le drame qui se prĂ©pare. Mais le Dr Chang refuse de le prendre au sĂ©rieux. Kate et Sawyer ayant Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©s, ils ne peuvent plus rester au sein de l'Initiative Dharma. Tous se rĂ©unissent pour dĂ©cider quoi faire quitter l'Ăźle en sous-marin ou rejoindre les Autres, les hostiles dans la jungle ? Jack et Kate ne sont pas d'accord sur la direction Ă  prendre pour sauver leurs compagnons. De son cĂŽtĂ©, Locke affirme son statut de leader des Autres. Sawyer et Juliet sont dĂ©masquĂ©s par la Dharma Initiative. Alpert, Ben, Sun et les Autres» suivent Locke en direction du repaire de Jacob. En 1977, Kate convainc Juliet et Sawyer de l'aider Ă  stopper Jack. Tout trois quittent le sous-marin et rejoignent l'Ăźle. Jack et Sayid sont en route pour le Cygne» avec, dans leur sac, le coeur de la bombe H. Ils sont secourus par Miles, Hurley et Jin aprĂšs qu'ils ont dĂ©clenchĂ© une fusillade dans le village Dharma. L'incident est maintenant imminent, il reste peu de temps pour atteindre le Cygne». Mais soudain, Kate, Juliet et Sawyer leur barrent la route AprĂšs avoir tentĂ© de stopper Jack, Juliet, Kate et Sawyer finissent par accepter de l'aider Ă  faire exploser la bombe H et rayer ainsi les trois derniĂšres annĂ©es de leurs vies. Locke et Ben finissent par rencontrer Jacob dans son refuge. Au mĂȘme moment, Ilana et les siens arrivent sur la plage pour montrer Ă  Alpert leur inquiĂ©tant chargement La rĂ©action des fans

Quandla fiction vient au secours de la science : enjeux des expĂ©riences de magnĂ©tisme dans quelques rĂ©cits romantiques (La DĂ©couverte scientifique dans les arts, dir. AzĂ©lie Fayolle et Yohann RinguedĂ©, LISAA, coll. Savoirs en textes, 2018. Personnages de La Belle et la BĂȘte Fille d'un inventeur qui a un goĂ»t prononcĂ© pour la bizarrerie, Belle a hĂ©ritĂ© d'un petit quelque chose qui la rend diffĂ©rente des autres filles du village. Alors que les villageoises sont relativement superficielles, notre HĂ©roĂŻne n'a d'yeux que pour les livres qui la font rĂȘver. Surement grĂące Ă  son attrait pour les bouquins, Belle est cultivĂ©e et intelligente. Elle favorise la personnalitĂ© d'une personne plutĂŽt que son aspect physique, ce qui exaspĂšre Gaston, le beau garçon du village. Lorsque Philibert, son cheval, revint sans son pĂšre, Belle n'hĂ©sita pas un instant et demanda Ă  son destrier de la mener vers son papa. Elle entra, malgrĂ© la peur, dans le chĂąteau qui avait des airs de maison hantĂ©e. La jeune fille trouva son pĂšre, emprisonnĂ© et malade. La bĂȘte arriva et Belle lui proposa alors de prendre la place de son pĂšre pour devenir sa prisonniĂšre. MarquĂ©e par son amour pour son pĂšre, la bĂȘte accepta et libĂ©ra le pĂšre. Il emmena Belle dans une chambre du chĂąteau qui serait dĂ©sormais sa prison, lui prĂ©cisant que le chĂąteau Ă©tait le sien aussi et qu'elle pourrait aller partout, exceptĂ© dans l'aile Ouest. MalgrĂ© le sale caractĂšre de la BĂȘte, Belle arriva Ă  briser le masque pour voir ce qu'il est vraiment. Une amitiĂ© commença Ă  naĂźtre entre eux, une amitiĂ© qui, si elle devenait amour, briserait le charme et retransformerait tous les habitants du chĂąteau en humains. ComĂ©dien de doublage BĂ©nĂ©dicte LĂ©croart La BĂȘte Ă©tait un beau jeune homme, ou plutĂŽt, un prince. Prince d'un somptueux chĂąteau. Il Ă©tait capricieux, Ă©goĂŻste et insensible. Un soir de NoĂ«l, une vieille femme se prĂ©senta au chĂąteau et proposa au prince une rose en Ă©change d'un abri contre le froid. La laideur de la femme dĂ©gouta le prince qui la chassa. Celle-ci lui dit que la beautĂ© n'Ă©tait pas extĂ©rieure, mais intĂ©rieure. Le prince la repoussa une seconde fois. Mais la vieille femme se transforma en une magnifique apparition qui lança sur le prince et sur tous les habitants de son chĂąteau un sort, transformant le prince en une effrayante bĂȘte hybride. La femme lui confia la rose, si le prince ne trouve pas l'amour avant que cette fleur ne perde tous ces pĂ©tales, il restera un monstre toute sa vie. HorrifiĂ© par son apparence, la bĂȘte se terra dans son chĂąteau pour cacher sa laideur Ă  tous. Alors que la fleur commençait dĂ©jĂ  Ă  se flĂ©trir, il commença Ă  perdre tout espoir de redevenir humain. Mais un jour, un homme arriva au chĂąteau. Furieux, la bĂȘte enferma l'homme dans son cachot. Peu aprĂšs, une femme pĂ©nĂ©tra dans le chĂąteau enchantĂ© pour sauver cet homme qui Ă©tait son pĂšre. La bĂȘte la surpris et lui gronda dessus. Elle proposa de prendre la place du vieil homme. Le prince accepta, pensant que cette jeune fille pourrait ĂȘtre celle qui romprait le charme. TrĂšs vite, il trouva en Belle une amie avec qui il partageait beaucoup de points communs, comme par exemple, l'amour des livres. ComĂ©dien de doublage Emmanuel Jacomu LumiĂšre est le maĂźtre d'hĂŽtel le plus accueillant de toute la France. Charmeur et gentil, il est le premier Ă  vouloir faire entrer Belle et son pĂšre dans le chĂąteau. Il est pour ainsi dire le meilleur ami de Big Ben, bien que ceux-ci n'arrĂȘtent pas de se chamailler. En tenant tĂȘte Ă  Big Ben et Ă  son maĂźtre, il arrive Ă  faire naĂźtre l'amitiĂ© entre ce dernier et Belle. LumiĂšre est un peu le serviteur rebelle du chĂąteau, il est toujours le premier Ă  ne pas respecter les rĂšgles pour apporter un peu de joie dans un quotidien plutĂŽt triste. Grand dragueur, LumiĂšre semble vouloir sĂ©duire la jolie Plumette, une femme de mĂ©nage transformĂ©e en plumeau. Il adore aussi chanter et faire la fĂȘte, tous les moyens sont bons pour pousser la chansonnette et mettre de l'ambiance. . ComĂ©dien de doublage Daniel Beretta Cette petite pendule un peu rabat-joie est l'intendant du chĂąteau. Contrairement Ă  son meilleur ami, LumiĂšre, Big Ben ne supporte pas enfreindre les rĂšgles et craint les rĂ©actions de son maĂźtre. Il est le seul Ă  vouloir faire tout ce que le maĂźtre dit pour ne pas le dĂ©cevoir et surtout, ne pas avoir Ă  subir ses foudres. Il n'est pas toujours un bon conseiller, surtout en matiĂšre de femme, pourtant, il essaie de faire son possible pour que Belle et le prince tombe amoureux l'un de l'autre. Il n'est pas courageux du tout et prĂ©fĂšre dĂ©noncer ceux qui transgressent les rĂšgles plutĂŽt que ce faire incendier lui-mĂȘme. Lui et LumiĂšre forment un peu le duo d'amis qui n'arrĂȘtent pas de se bagarrer bien qu'il est Ă©vident qu'ils s'apprĂ©cient beaucoup. ComĂ©dien de doublage Georges Berthomieu Zip est le fils de Mme Samovar, il fut transformĂ© en petite tasse lorsque la malĂ©diction s'abattit sur le chĂąteau. C'est un enfant encore innocent qui aime beaucoup faire des bulles dans le thĂ© pour faire rire Belle et son pĂšre. Il est trĂšs joueur et ne sait se retenir de faire des blagues ou de rire dans des moments peu adaptĂ©s. Courageux, il n'hĂ©site pas Ă  partir au secours de Belle et son pĂšre pour leur permettre d'aller prĂ©venir la bĂȘte lors de l'attaque des villageois. Il a parfois un peu de mal Ă  comprendre ce qu'il se passe entre Belle et le maĂźtre mais aussi ce dont les adultes parlent, ce qui a le dont de l'Ă©nerver, encore plus quand on ne veut pas lui expliquer. . ComĂ©dien de doublage Clarence Le PrĂ©vost La telliĂšre Ă©tait en fait une sorte de nounou pour le chĂąteau. Elle est la mĂšre de Zip, une petite tasse, mais joue aussi le rĂŽle de maman pour tout le monde. Protective, gentille, douce, elle est le cƓur du chĂąteau, toujours prĂȘte Ă  donner de son mieux pour que tous se sentent bien. Elle joue le rĂŽle de confidente pour Belle et essaie de raisonner la bĂȘte pour qu'il devienne plus gentil avec cette derniĂšre. Mme Samovar aide beaucoup LumiĂšre dans sa quĂȘte de faire tomber Belle et la BĂȘte amoureux l'un de l'autre. Elle est trĂšs enthousiaste et aime Ă©galement chanter. Son truc Ă  elle, c'est de servir le thĂ© pour rĂ©chauffer ou rĂ©conforter les autres habitants du chĂąteau. ComĂ©dien de doublage Lucie DolĂšne / Lily Baron Sultan est le chien de Zip, la petite tasse. TransformĂ© en repose pied, le toutou ne perd pas son caractĂšre de chien, continuant d'agir comme tel, bien qu'il assure aussi le rĂŽle d'un formidable repose pied ! Tout fou, il aime jouer dans la neige, avec Zip et avec Belle. Gaston est le beau garçon du village, celui que chaque homme envie pour sa force et que chaque femme aime pour sa beautĂ©. Il est pour ainsi dire celui que chaque jeune fille voudrait avoir la chance d'Ă©pouser. Toutes sauf une Belle, et c'est hĂ©las sur elle que Gaston a jetĂ© son dĂ©volu. Fort, fier, bon chasseur mais un peu trop macho, ce dernier se voit refuser ses avances par Belle qui l'humilia. En colĂšre, il n'hĂ©sita pas Ă  s'en prendre au pĂšre de la jeune fille pour la forcer Ă  accepter de se marier avec lui. Gaston est Ă©videment trĂšs populaire et les villageois sont trĂšs influencĂ©s par ses dĂ©cisions. ComĂ©dien de doublage François Le Roux Inventeur un peu fou, il a un certain goĂ»t pour les inventions un peu loufoques qui pourraient lui permettre de se faciliter la vie. Bien qu'il soit du genre Ă  vouloir renoncer quand ses inventions explosent, il suffit que sa fille, Belle, lui dise quelque chose de gentil pour qu'il reprenne ses activitĂ©s. Alors qu'il partait pour prĂ©senter sa derniĂšre invention Ă  la foire, il se perdit et fut attaquĂ© par une meute de loup. Pour Ă©chapper aux dangereux prĂ©dateurs, il se rĂ©fugia dans le chĂąteau de la bĂȘte sans se douter qu'il Ă©tait en fait habitĂ© par toute une flopĂ©e d'objets animĂ©s et dotĂ©s de parole. D'abord surpris, il fut intriguĂ© par ces nouveaux amis. Mais trĂšs vite, il se prit d'affection pour eux. C'Ă©tait avant que la bĂȘte ne vienne pour l'enfermer dans son chĂąteau. Lorsque Belle prit sa place, il revint au village pour chercher de l'aide. Mais tout le monde le prit pour un fou furieux et il se retrouva seul pour aider sa fille. ComĂ©dien de doublage Goerges Aubert Ce drĂŽle de personnage est l'acolyte de Gaston. Beaucoup moins charismatique et intelligent que lui, il se retrouve Ă  ĂȘtre son larbin. Il voudrait avoir autant de succĂšs que Gaston auprĂšs des filles, mais aucune d'elles ne le regarde. Il est, comme son nom l'indique, fou et semble avoir de gros problĂšmes d'Ăąge mental, il semble mĂȘme un peu dĂ©bile » et ne sert qu'Ă  appuyer ce que dit ou fait Gaston ou encore, pour lui lĂ©cher les bottes. ComĂ©dien de doublage Jean-Claude Corbel Lorsqu'elle Ă©tait humaine, elle devait surement ĂȘtre l'habilleuse du chĂąteau. Elle est fofolle, pleine de vie mais a parfois tendance Ă  oublier qu'elle est Ă  prĂ©sent une grande et lourde armoire, non plus une humaine. Rigolote et gentille, elle fait une excellente confidente pour Belle et essaie de la mettre en confiance dans ce chĂąteau enchantĂ© qui lui avait semblĂ© si effrayant. ComĂ©dien de doublage Claude Chantal Ces triplettes sont insĂ©parables, durant tout le premier film, on les voient ensembles et toujours rĂ©agir de la mĂȘme façon. Elles sont toutes les trois folles amoureuses de Gaston et ne comprennent pas Belle de le repousser, malgrĂ© que ça les arrangent bien finalement. Lorsque celui-ci a organisĂ© toute une sĂ©rĂ©monie pour demander Ă  Belle de l'Ă©pouser, elles Ă©taient toutes les trois entrain de pleurer Ă  chaude larme, on peut donc en dĂ©duire qu'elles Ă©taient bien heureuse d'apprendre son refus. Elle sont toujours prĂ©sentent prĂšs de Gaston et traine mĂȘme dans sa taverne qui a pourtant l'air d'ĂȘtre uniquement frĂ©quentĂ© par des hommes. RĂąleur et colĂ©rique, cet ancien cuisinier transformĂ© en objet est un excellent chef qui mitonne des petits plats dĂ©licieux et tous diffĂ©rents les uns des autres. Lorsque son travail est refusĂ© ou gaspillĂ©, il se plaint qu'il se tue au travail pour rien. ComĂ©dien de doublage Jacques Giraud Philibert n'est autre que le cheval de Belle et son pĂšre. Bien que peu courageux, c'est un cheval trĂšs fidĂšle qui n'hĂ©site pas Ă  faire tout le chemin jusqu'Ă  chez lui pour venir prĂ©venir Belle que son pĂšre est portĂ© disparu. Bien que le chemin l'effraie beaucoup, lorsque sa maĂźtresse lui demande de le mener vers son pĂšre, il refait tout le chemin vers le chĂąteau enchantĂ©. C'est un cheval bien brave ! Ce vieil homme est probablement l'homme du village que Belle voit le plus. Il est trĂšs gentil et apprĂ©cie les visites de la jeune fille bien qu'il semble Ă©tonnĂ© qu'elle revienne si souvent. Il est amusĂ© par son dĂ©sir permanent de vouloir des nouveautĂ©s dans son magasin. Alors qu'elle lui empreinte pour la troisiĂšme son livre prĂ©fĂ©rĂ©, il dĂ©cide de lui en faire cadeau. ComĂ©dien de doublage RenĂ© Morard Cet homme aux allures de Croque-morts n'est autre que le directeur d'un asile de fous. C'est un homme froid qui se laisse facilement corrompre par l'argent. Il accepte, en Ă©change de quelques piĂšces, d'interner Maurice, le pĂšre de Belle, dans son asile pour que Gaston arrive Ă  ses fins. C'est un homme dĂ©testable qui est comparable Ă  un cadavre ou Ă  un mort vivant sans aucun cƓur. ComĂ©dien de doublage Henry Djanik Plumette est une femme de mĂ©nage qui travaille au chĂąteau et qui a Ă©tĂ© transformĂ©e en plumeau lorsque la malĂ©diction s'abattit sur tous les habitant du chĂąteau. Elle semble ĂȘtre amoureuse de LumiĂšre et aime lui faire les yeux doux pour attirer son intĂ©rĂȘt. Bien que trĂšs jolie, elle semble un peu simplette et frivole. ComĂ©dien de doublage Josiane Pinson C'est un femme magnifique qui se cache sous la forme d'une vieille dame. Alors qu'elle se prĂ©senta Ă  la porte du ChĂąteau du Prince pour lui demander un abri contre le froid en Ă©change d'une rose magique, celui-ci la repoussa Ă  cause de son hideuse apparence. Elle tenta d'expliquer Ă  celui-ci que la vraie beautĂ© Ă©tait Ă  l'intĂ©rieur. Il la repoussa une seconde fois et elle se transforma en une Ă©lĂ©gante femme. Le prince essaya de se faire pardonner, mais il Ă©tait trop tard, elle avait compris que son cƓur Ă©tait dĂ©sertĂ© par l'amour. Elle lança sur le chĂąteau et tous ses occupants un malĂ©fice qui les transforma tous en objet Ă  l'exception du prince qui devint une bĂȘte hybride. Elle lui donna la rose et lui dit que s’il ne trouvait pas l'amour vĂ©ritable avant que le dernier pĂ©tale ne soit tombĂ©, il resterait une bĂȘte pour toujours. ComĂ©dien de doublage Barbara Tissier
\n \n\n au secours le prince aubert a disparu
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